Rechercher
Rechercher

Culture - Initiative

À travers Beirut Re-Store, des créatifs d’envergure tendent la main à la capitale libanaise

Avec ce e-shop éclectique et pointu, on vient en aide à la capitale libanaise par le biais du beau. Initié par les Libanaises Laura et Sophie Tabet, il rassemble un large éventail d’artistes, photographes, créateurs de mode et de bijoux, designers et directeurs artistiques qui ont généreusement cédé leurs œuvres, dont les bénéfices seront reversés au Beirut Emergency Fund 2020.

À travers Beirut Re-Store, des créatifs d’envergure tendent la main à la capitale libanaise

Une photographie du port de Beyrouth dévasté, signée Hassan Idriss.

Elles ont beau avoir poussé à Londres, elles ont beau s’être chacune réalisée dans des parcours professionnels probants et très prenants, Laura Tabet en tant que directrice artistique, et Sophie Tabet en tant que réalisatrice et directrice artistique dans l’industrie du cinéma indépendant, les deux sœurs, au lendemain du 4 août et en dépit de l’incommensurable choc qu’elles ont vécu, ont décidé de mettre leurs carrières entre parenthèses et de s’engager pour Beyrouth. Épaulées par une flopée d’amis libanais dont Ulysse Sabbagh qui s’est chargé de l’aspect opérationnel de leur projet, l’artiste Flavie Audi et la styliste Émilie Kareh, Sophie et Laura ont monté, en deux temps trois mouvements, Beirut Re-Store. Aussitôt, sans que l’équipe n’ait même eu besoin de les convaincre de l’urgence de venir au chevet de Beyrouth, un éventail d’artistes plus ou moins établis ont généreusement cédé leurs œuvres. Celles-ci sont présentées sur cet e-shop éclectique et pointu où se télescopent art, mode, sculpture, design et publications dans une fourchette de prix accessibles à tout un chacun, et dont les bénéfices seront reversés au Beirut Emergency Fund 2020. Côté photographie, on se balade entre les œuvres de Jamie Hawkesworth, Oliver Hadlee Pearch, Roe Ethridge, Joyce NG, Senta Simond ou encore Johnny Dufort, Arnaud Lajeunie, Esther Theaker et Alice Neale. Côté mode et bijoux, on compte parmi les participants des noms tels que Jonathan Anderson, Yohji Yamamoto, Craig Green, Sophie Buhai, Fernando Jorge, Gala Colivet Dennison, Charlotte Chesnais et Dalila Barkache. Enfin, des artistes et directeurs artistiques tels Ai WeiWei, Frank Lebon, Charlie Masson, Chris Wolston, Flavie Audi, Hamish Pearch, les Haas Brothers, le magazine The Gentlewoman et les studios OKRM et M/M (Paris) ont également répondu à l’appel de Beirut Re-Store dont Laura Tabet raconte la genèse et l’éclosion à L’Orient-Le Jour.

Comment est né le projet Beirut Re-Store ?

Peu après l’explosion du 4 août, le choc initial a laissé place à une détermination de faire quelque chose pour venir en aide à la population de mon pays. Ma sœur Sophie et moi-même avons été profondément émues par le soutien indéfectible de notre réseau d’amis, qui sont pour la plupart des créatifs. Cela nous a inspirées et nous a poussées à agir. En l’espace de quelques jours, le collectif Beirut Re-Store a vu le jour, grâce d’une part à notre équipe, Ulysse Sabbagh, Flavie Audi, Émilie Kareh, et au support de nos amis et des professionnels de leurs réseaux. Chacun d’entre eux et selon ses compétences, a apporté sa pierre à l’édifice, que ce soit à travers des donations, du copywriting, de la création du site, de la logistique, etc. Ce projet n’aurait jamais été concrétisé sans ceux qui, d’une certaine manière, nous ont permis de transformer notre colère et notre profond désarroi en quelque chose de productif.

Une fleur de tournesol, immortalisée superbement par Jamie Hawkesworth. Photos DR

Qui s’est chargé de la curation des œuvres proposées sur le e-shop et pourquoi avoir plutôt opté pour des artistes internationaux ?

La curation s’est faite à travers un processus organique et un travail d’équipe. Chaque contribution est née, spontanément, d’une conversation entre l’artiste et un membre du collectif. Il y avait de la confiance en fait. La sélection des œuvres est internationale puisque nous sommes nous-mêmes internationaux. Surtout, nous étions également conscients du fait que nos amis de la communauté créative libanaise avaient besoin de nous. Ce n’était vraiment pas le moment de faire appel à leurs contributions mais plutôt de leur inspirer de l’espoir et de faire preuve de solidarité. En outre, l’idée, avec Beirut Re-Store, était que la sélection des œuvres soit inclusive, éclectique et accessible à tous. Que chacun puisse y trouver son bonheur puisque nous proposons des photographies, des toiles, des sculptures, des vêtements, des bijoux, des publications, des objets en édition limitée et unique, avec des prix allant de 15 $ à 15 000 $. Une manière d’aider Beyrouth par le biais du beau.

Quelle a été la réponse des artistes à votre appel ?

La plupart de nos contributeurs sont des amis du collectif Beirut Re-Store qui ont été ravis qu’on les approche, car cette catastrophe du 4 août a profondément bouleversé des non-Libanais aussi. Tous étaient reconnaissants que Beirut Re-Store leur donne l’opportunité et une plateforme pour s’exprimer et pour épauler le peuple libanais.

Comment Beirut Re-Store va évoluer dans les mois qui viennent ?

Le site de vente en ligne Beirut Re-Store sera fonctionnel sur une période de trois mois, d’octobre à début janvier 2021, et sera alimenté hebdomadairement par de nouvelles pièces, en éditions uniques et limitées, ainsi que des expériences de Lucky Dip (loterie) comme la vente d’une image de Jack Davidson ou d’un morceau de musique. Si tout se passe bien, nous avons l’intention de poursuivre l’aventure en 2021 avec une nouvelle sélection d’œuvres. Aussi, à la fin du mois d’octobre, en collaboration avec l’organisation à but non lucratif Creatives For Lebanon, nous lancerons une collection spéciale de pièces de mode créées sur mesure à l’occasion, une collection qui rassemblera des noms tels que Dior, Alaïa, Jean-Paul Gaultier, Asai, Supriya Lele et Heron Preston.

Pourquoi avoir choisi de reverser les fonds au Beirut Emergency Fund 2020 ?

Les fonds levés seront alloués en toute transparence à des ONG certifiées, en fonction des besoins les plus pressants sur le terrain et par le biais de notre partenaire LIFE et du Beirut Emergency Fund 2020. Ces besoins comprennent le logement et en particulier la réhabilitation des appartements endommagés, le support des PME, ainsi que les supports médicaux et psychologiques. Créer Beirut Re-Store est simplement notre manière d’aider le Liban. Nous ne pouvions donner que peu de choses en tant qu’individus. Ainsi, nous espérons que Beirut Re-Store nous permettra de contribuer à une plus grande échelle.

*https://beirutrestore.com 

Elles ont beau avoir poussé à Londres, elles ont beau s’être chacune réalisée dans des parcours professionnels probants et très prenants, Laura Tabet en tant que directrice artistique, et Sophie Tabet en tant que réalisatrice et directrice artistique dans l’industrie du cinéma indépendant, les deux sœurs, au lendemain du 4 août et en dépit de l’incommensurable choc qu’elles...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut