La deuxième conférence internationale de soutien au Liban après la gigantesque explosion au port de Beyrouth aura lieu en novembre et non en octobre, a annoncé mercredi le chef de la diplomatie française.
"Se tiendra, conformément aux engagements que nous avions pris, au courant du mois de novembre, une réunion de soutien humanitaire au Liban", a déclaré Jean-Yves Le Drian devant la Commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale, selon l'AFP. Le président français Emmanuel Macron avait évoqué la tenue de cette conférence de soutien en octobre lors de sa deuxième visite à Beyrouth, le 1er septembre, après l'explosion dévastatrice survenue dans le port de la capitale libanaise. Cette conférence permettra de "passer à la deuxième étape", celle de la "reconstruction" du port et des quartiers de Beyrouth touchés, après celle de "l'urgence", a précisé le ministre français.
"Catastrophe"
Une première conférence internationale le 9 août, sous coprésidence française et de l'ONU, avait permis de rassembler 250 millions d'euros d'engagements d'aide pour faire face aux conséquences de l'explosion survenue le 4 août.
"Il ne faudrait pas que cette catastrophe occulte le drame politique qui existe au Liban", a souligné Jean-Yves Le Drian en mettant une nouvelle fois en garde contre "la dislocation, voire même la disparition" de ce pays si un gouvernement n'est pas rapidement formé et des réformes structurelles engagées. Une nouvelle réunion du Groupe international de soutien (GIS) au Liban se tiendra "dans quelques jours pour de nouveau reformuler nos souhaits de mise en œuvre de cette logique-là", a ajouté le ministre.
Lors de la dernière réunion du GIS le 23 septembre, en marge de l'Assemblée générale des Nations unies, la France a appelé la communauté internationale à exercer des "pressions fortes et convergentes" pour pousser à la formation d'un gouvernement au Liban.
Le président libanais Michel Aoun a annoncé mercredi que les consultations parlementaires sur la formation d'un nouveau gouvernement débuteraient le 15 octobre prochain. Le processus de formation d'un cabinet succédant à celui de Hassane Diab est à l'arrêt depuis la récusation de Moustapha Adib, le 26 septembre dernier, près d'un mois après sa désignation. M. Adib, désigné fin août pour former un gouvernement de "mission", réclamé notamment par Paris, avait jeté l'éponge le 26 septembre, faute de consensus entre les partis politiques, après des semaines de tractations avec les différentes formations, notamment en raison des revendications du tandem chiite, qui souhaite nommer ses propres ministres et conserver le portefeuille des Finances. M. Adib devait former un cabinet chargé de mettre en place des réformes indispensables au déblocage d'une aide internationale dans un délai de deux semaines, annoncé par le président français Emmanuel Macron lors de sa visite début septembre au Liban. M. Macron avait accordé un délai supplémentaire de "quatre à six semaines" pour former ce gouvernement, évoquant une "dernière chance".
Aujourd'hui, les obstacles sont toujours présents concernant la recherche d’un Premier ministre qui puisse obtenir l’aval de la majorité des groupes parlementaires, tout étant assez représentatif de sa communauté, ce qui réduit drastiquement les choix. Pour l’heure deux noms émergent du lot, à savoir les deux ex-Premiers ministres Saad Hariri et Nagib Mikati, même s’ils persistent tous deux à affirmer qu’ils ne sont pas candidats.
Le gouvernement de Hassane Diab avait démissionné le 10 août, six jours après la double explosion du port de Beyrouth, qui a fait plus de 200 morts et 6.500 blessés.
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20 h 14, le 08 octobre 2020