Nouveau triste record de 1.459 cas en 24h

Alors que se poursuit, depuis dimanche, le bouclage d'une centaine de localités, le Liban a enregistré un nouveau triste record de 1.459 contaminations au Covid-19 (dont 6 en provenance de l'étranger) et neuf décès supplémentaires au cours des dernières 24 heures, selon le dernier bilan publié mercredi par le ministère de la Santé. Le nombre de cas cumulés depuis l'apparition de la pandémie au Liban est désormais de 48.377, dont 433 décès. Au total, 21.080 patients se sont rétablis, alors que 630 personnes sont encore hospitalisées, dont 167 en soins intensifs.

L'ancien ministre Achraf Rifi a annoncé avoir été testé positif au virus, alors que des informations sur une contamination de son fils avaient été rapportées ces derniers jours dans les médias locaux.

Chiffres "pas bons"
Dans ce contexte de grave recrudescence des cas, le directeur de l'hôpital Rafic Hariri de Beyrouth, Firas Abiad, a souligné mercredi dans un tweet que "les chiffres ne sont pas bons et les lits sont presque tous remplis" dans les hôpitaux du pays, évoquant toutefois le cas d'une femme de 90 ans, qui avait été admise "dans un état critique" mais avait pu quitter l'hôpital après une "guérison totale". 

Saturés après l'explosion du 4 août au port de Beyrouth et la propagation rapide du coronavirus, les hôpitaux privés et publics se retrouvent au bord de l'implosion du fait de la crise économique et financière et de la dévaluation de la monnaie nationale. Le ministère des Finances a dans ce contexte annoncé mardi avoir réglé plus de 213 milliards de livres libanaises d'arriérés envers ces établissements depuis le début de l'année en cours, soulignant n'avoir plus aucune cotisation supplémentaire à régler pour l'instant. Pour sa part, le ministre sortant de la Santé, Hamad Hassan, a annoncé mercredi un plan en trois étapes pour améliorer la capacité des hôpitaux publics.

Lundi, le ministre sortant de la Santé avait appelé au respect strict du confinement dans les villes et villages en cause, pour "éviter un scénario à l'européenne". "Ces deux semaines donneront l'opportunité de faire baisser le nombre de contaminations", avait déclaré Hamad Hassan. "La décision de boucler partiellement certaines régions est audacieuse, mais elle constitue la dernière chance" d'inverser la tendance, avait-il ajouté.

"Catastrophe sanitaire"
Sur le plan carcéral, où le virus se propage rapidement, des représentants de différents syndicats concernés par cette question ont à nouveau mis en garde mercredi contre une "catastrophe sanitaire" dans ce milieu, s'interrogeant par ailleurs sur la destination des 39 millions de dollars octroyés par la Banque mondiale pour aider le pays à lutter contre la pandémie.

Les présidents de l'Ordre des médecins, Charaf Abou Charaf, du barreau de Beyrouth, Melhem Khalaf, de l'Ordre des infirmières, Mirna Doumit ainsi que d'autres responsables concernés, réunis à la "Maison du médecin" à Furn el-Chebback, ont ainsi partagé différents rapports établis sur la situation sanitaire, notamment dans la prison de Roumieh. Dans cet établissement, "trois bâtiments sont dépourvus de contamination, tandis que 200 tests menés dans un autre de ces bâtiments se sont avérés positifs". Il n'est toutefois pas précisé la période au cours de laquelle ces tests ont été menés, sachant que le 28 septembre, les Forces de sécurité intérieure avaient dénombré 377 détenus positifs au virus à Roumieh. "Dix-sept patients ont été hospitalisés, dix ont guéri et, sur les sept encore à l'hôpital, l'un d'entre eux est aux soins intensifs", ajoute le communiqué publié à l'issue de cette réunion. Le texte précise que deux prisonniers ont refusé d'être hospitalisés.