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Politique - Crises au Liban

Raï appelle à "trouver une brèche, sans attendre les échéances étrangères"

Le patriarche maronite salue le choix de lancer des "négociations pacifiques" avec Israël concernant la délimitation des frontières, soulignant que cela "ne signifie pas la normalisation" des relations entre les deux pays. 

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Le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï. Photo ANI

Le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, a appelé dimanche à "trouver une brèche" dans le blocage généralisé politique, économique et financier du Liban, "sans attendre les échéances de l'étranger", affirmant avoir accueilli "avec espoir" l'annonce d'un accord-cadre entre Israël et le Liban pour de futures négociations sur le tracé de la frontière maritime et terrestre entre les deux pays. 

"Nous sommes dans une situation de blocage, sans gouvernement, sans plan de relance, sans réformes, sans respect de la Constitution, sans honte, et cela doit nous obliger à trouver une brèche sans attendre les échéances étrangères", a déclaré Mgr Raï lors de son homélie dominicale au siège du patriarcat à Bkerké. "Attendre les aides de l'étranger prouve nos multiples allégeances, envers l'Occident comme l'Orient", a-t-il ajouté. 

Dimanche dernier, le président français, Emmanuel Macron, avait donné aux autorités libanaises un délai de quatre à six semaines afin de former un nouveau cabinet, après l'échec d'une première échéance qui avait été fixée à la mi-septembre, et lancer les réformes nécessaires, attendues par la communauté internationale pour débloquer des aides. 

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Soulignant la "gravité" de la situation actuelle, le patriarche a appelé à former le plus rapidement possible un nouveau gouvernement "qui concrétise les aspirations des citoyens", exhortant les responsables à ne pas "chercher à exploiter le coma constitutionnel, les affaires courantes ou la pandémie de coronavirus, pour créer une situation de fait accompli". "J'espère que les autorités libanaises, qu'elles soient spirituelles, politiques ou partisanes, se rassemblent autour des critères de la Constitution et du Pacte national afin de réagir face aux douleurs et besoins des gens et de sortir de la crise profonde", a ajouté le dignitaire maronite.  

"Négligence des responsables"
Le patriarche s'en est pris en outre avec virulence à la "négligence des responsables politiques vis-à-vis du peuple", les accusant d'avoir fait échouer la formation du gouvernement de l'ex-Premier ministre désigné Moustapha Adib, qui s'est récusé samedi dernier. "Vous n'êtes pas les seigneurs du peuple mais vous êtes à leur service ! L'Etat n'est pas votre propriété mais celle du peuple du Liban !", a-t-il lancé. Et de poursuivre : "Aucun de vous, aucune classe politique ou composante ne peut faire du Liban un allié de tel ou tel pays, de leurs guerres, conflits et politiques", a-t-il déclaré, appelant à faire du pays du Cèdre un "ami et médiateur pour la paix et la stabilité" et à préserver "la voix libre, le droit, la justice et l'identité du pays, ainsi que sa neutralité active".

Le patriarche a encore exhorté les jeunes pensant à émigrer à rester au Liban, le pays ayant "besoin d'eux". "Le Liban ne pliera pas et ne tombera pas", a-t-il déclaré, affirmant que le pays allait "se relever de sous les décombres". 

Mgr Raï a par ailleurs indiqué avoir accueilli "avec espoir" l'annonce de l'accord-cadre conclu entre Beyrouth et Tel Aviv pour les négociations sur leur litige frontalier, qui "facilitera l'extraction des ressources hydrocarbures offshore" du Liban et pourrait mettre fin à "la série d'attaques et de guerres" entre les deux pays. Il a salué le choix de "négociations pacifiques au lieu des combats, sans que cela ne signifie une normalisation des relations" entre le Liban et Israël. 

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Selon les termes de cet accord conclu le 9 juillet dernier, les réunions entre les différentes parties auront lieu au siège de la Force intérimaire de l’ONU à Naqoura, au Liban-Sud, sous les auspices du bureau du coordinateur spécial de l'ONU pour le Liban. Le Liban y sera représenté par l'armée, ses officiers et ses spécialistes.  Le litige frontalier entre le Liban et Israël concerne un triangle de quelque 850 km2 revendiqué par les deux pays comme appartenant à leurs propres ZEE. Cette zone se trouve au niveau du bloc 9 de la ZEE libanaise. Pour ce bloc et le bloc 4, le Liban a attribué des licences d’exploration et de production d’hydrocarbures offshore, au terme d’une procédure d’appel d’offres remportée par le consortium ENI-Total et Novatek.

"Où est la miséricorde ?"
Le métropolite de Beyrouth, Mgr Elias Audi, a de son côté dénoncé le peu de "miséricorde" dont font preuve les autorités politiques. "Où est la miséricorde au Liban, les responsables politiques font-ils preuve de miséricorde, et surtout les chrétiens ?", s'est-il interrogé lors d'une homélie. "L'inflation galopante à plongé les citoyens libanais dans un désespoir injuste", a-t-il déploré, évoquant encore "le chômage croissant et les secteurs menacés par la faillite". Il a encore regretté que les habitants des quartiers dévastés par les explosions du 4 août "n'ont toujours pas regagné leur maison, dont les toits restent ouverts alors que l'hiver approche". "Où est la miséricorde dans cet Etat usé, où seuls restent quelques sièges auxquels s'accrochent les responsables", a-t-il encore lancé.

Le métropolite a par ailleurs fustigé "la négligence et l'irresponsabilité" qui ont mené aux explosions du 4 août, et le fait que "jusqu'à aujourd'hui, les Beyrouthins ne savent pas quels sont les résultats de l'enquête". "Certains se demandent d'ailleurs s'il y a vraiment une enquête", a-t-il lancé.

Le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, a appelé dimanche à "trouver une brèche" dans le blocage généralisé politique, économique et financier du Liban, "sans attendre les échéances de l'étranger", affirmant avoir accueilli "avec espoir" l'annonce d'un accord-cadre entre Israël et le Liban pour de futures négociations sur le tracé de la frontière maritime et terrestre entre les...

commentaires (3)

C'EST VRAIMENT ENNUYEUX LES DISCOURS DU PATRIARCHE. IL CRIT POUR CRIER DANS LE VIDE. AU LIEU DE NOMMER SON TANDEM AOUN/BASSIL ET SLEIMAN FRANGIÉ. CE SONT EUX QUI SOUTIENNENT LE HEZBOLLAH NON ? TOUT LE MONDE SAIT MAIS LE PATRIARCHE NE VEUT PAS SAVOIR. J'IGNORE LA RAISON. MAIS IL A MONTRÉ PENDANT TOUT SON PARCOURS QU'IL EST LE DERNIER À VOIR LES CHOSES. AUCUNE VISION. IL A TOUJOURS PROTÉGÉ AOUN, BASSIL, SLEIMAN 2 . MAINTENANT IL COMMENCE À VOIR MAIS N'OSE PAS À LES ATTAQUER. POURQUOI ? DIEU SEUL LE SAIT. IL PRÉFÈRE LA FACILITÉ D'ATTAQUER LE TANDEM CHÏTE.

Gebran Eid

16 h 21, le 04 octobre 2020

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Commentaires (3)

  • C'EST VRAIMENT ENNUYEUX LES DISCOURS DU PATRIARCHE. IL CRIT POUR CRIER DANS LE VIDE. AU LIEU DE NOMMER SON TANDEM AOUN/BASSIL ET SLEIMAN FRANGIÉ. CE SONT EUX QUI SOUTIENNENT LE HEZBOLLAH NON ? TOUT LE MONDE SAIT MAIS LE PATRIARCHE NE VEUT PAS SAVOIR. J'IGNORE LA RAISON. MAIS IL A MONTRÉ PENDANT TOUT SON PARCOURS QU'IL EST LE DERNIER À VOIR LES CHOSES. AUCUNE VISION. IL A TOUJOURS PROTÉGÉ AOUN, BASSIL, SLEIMAN 2 . MAINTENANT IL COMMENCE À VOIR MAIS N'OSE PAS À LES ATTAQUER. POURQUOI ? DIEU SEUL LE SAIT. IL PRÉFÈRE LA FACILITÉ D'ATTAQUER LE TANDEM CHÏTE.

    Gebran Eid

    16 h 21, le 04 octobre 2020

  • Il y a un grand désordre dans le système. Ni brèche, ni colmatage ne servent plus. Une application stricte de la Constitution est nécessaire, où toutes les limites sont tracées et claires. Un dernier exemple où un chef de parlement s'érige en chef d'Etat et guide des étapes à suivre. Et pire, ce même chef veut désigner selon ses préférences (son goût), un chef de gouvernement en lui limitant ses prérogatives. Sinon, chercher une autre solution.

    Esber

    15 h 40, le 04 octobre 2020

  • ATTENDRE LES AIDES ETRANGERES PROUVE NOTRE ALLEGEANCE A L,OCCIDENT NOUS DIT LE PATRIARCHE RAI. ET QUE PROPOSEZ-VOUS CHER PATRIARCHE AVEC CETTE INEPTIE... QUE NOUS ATTENDIONS L,AIDE DU SAINT ESPRIT ? NE MENAGEZ PAS LES RESPONSABLES DE LA SITUATION DESASTREUSE DANS LAQUELLE SE DEBAT LE PAYS ET QUE VOUS AVIEZ NOMME DEJA AVANT CAR C,EST UNE GRAVE ERREUR. QUAND AUX NEGOCIATIONS AVEC ISRAEL SUR LES FRONTIERES... LA PAIX AUSSI AVEC TOUS NOS VOISINS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 50, le 04 octobre 2020

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