Le président du Parlement libanais, Nabih Berry, lors de l'annonce de l'accord-cadre sur le tracé des frontières avec Israël, le 1er octobre 2020. REUTERS/Aziz Taher
Le président du Parlement libanais, Nabih Berry, a appelé samedi à la formation "le plus vite possible" d'un gouvernement, notamment pour mettre en oeuvre l'accord-cadre sur le tracé des frontières avec Israël. Il a également affirmé que la conclusion d'un accord sur le nom du prochain Premier ministre était le principal "défi" du moment, une semaine après la récusation de Moustapha Adib qui avait été chargé de la formation d'un gouvernement de "mission" conformément à l'initiative française.
Dimanche dernier, le président français, Emmanuel Macron, avait accusé l'ensemble de la classe politique libanaise d'être responsable de l'échec de la formation du gouvernement et de la récusation du Premier ministre désigné et il s'en était pris avec virulence au tandem chiite, composé du Hezbollah et du mouvement Amal, qui avaient insisté pour nommer eux-mêmes les ministres issus de la communauté chiite, notamment pour le portefeuille des Finances. Depuis la récusation de M. Adib, les contacts politiques semblent au point mort.
Mardi, le président de la Chambre et leader d'Amal avait annoncé un accord-cadre sur le mécanisme des négociations entre le Liban et Israël concernant la délimitation de leurs frontières terrestre et maritime communes.
Cet accord-cadre "est une étape nécessaire mais pas suffisante, qui doit être accompagnée de la formation d'un gouvernement le plus rapidement possible, capable de sauver le Liban de ses crises et de mettre en oeuvre cet accord", a déclaré M. Berry lors d'une rencontre avec une délégation de journalistes de la chaîne panarabe al-Mayadeen. "Le principal défi maintenant est d'aboutir à un accord sur le nom du Premier ministre. Trouver un accord sur les autres points et les prochaines étapes est facile dans le cadre de l'initiative française", a-t-il ajouté, réaffirmant son attachement à l'initiative lancée le 1er septembre dernier par le président français Emmanuel Macron pour aider le Liban à sortir de sa crise.
Sur un autre plan, M. Berry a déclaré que le Liban serait le pays arabe qui souffrirait le plus d'une "réconciliation" avec Israël, alors que plusieurs pays du Golfe ont signé ces dernières semaines des accords de normalisation avec Israël, dénonçant sur ce point une "trahison" de la cause palestinienne.
Depuis plusieurs semaines, une série d'incidents sécuritaires impliquant des islamistes de Daech ont marqué l'actualité au Liban, notamment après l'assassinat à Kaftoun (au Liban-Nord), de trois agents municipaux. Suite à ce crime, les forces de sécurité et l'armée ont remonté la piste d'une cellule terroriste jihadiste active au Nord dont ils ont, dans un premier temps, tué le chef, Khaled el-Tellaoui, et arrêté trois membres, avant de lancer une opération contre d'autres éléments armés de ce groupe le week-end dernier, à Wadi Khaled. A l'issue de cette bataille, neuf terroristes ont été tués. "Oui, Daech et son projet ne se sont pas écroulés, que ce soit en Syrie, en Irak ou au Liban", a déclaré sur ce point M. Berry, ajoutant que "le Liban se trouve dans un voisinage agité dont il subit les répercussions, en Irak, en Syrie ou au Yémen, des pays frères qui restent en danger de partition".
Mardi, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avait déclaré que l'organisation jihadiste Etat islamique avait repris ses activités notamment en Syrie et en Irak, accusant les Etats-Unis d'avoir provoqué cette "renaissance" du mouvement extrémiste afin de justifier sa présence militaire dans la région.
Le principal defi est de nous debarrasser de vous .
23 h 53, le 04 octobre 2020