Une délégation du groupe parlementaire du président de la Chambre Nabih Berry a été reçue hier par le mufti de la République, le cheikh Abdellatif Deriane, à Dar el-Fatwa. Une visite qu’il faut placer dans le contexte de la tension latente sunnito-chiite à cause du bras de fer engagé entre Amal et le Hezbollah, et les anciens chefs de gouvernement sunnites, autour du processus de mise en place du cabinet de Moustapha Adib.
Composée des députés Ali Hassan Khalil, Ghazi Zeaiter, Mohammad Khawaja et Ali Bazzi, la délégation au nom de laquelle M. Khalil s’est exprimé a mis l’accent sur l’unité islamique au moment où le pays traverse une des pires crises de son histoire. « Nous avons affirmé devant le cheikh Deriane que nous sommes des partenaires dans la bataille pour sauver ce pays et renforcer le climat de stabilité qui y règne », a indiqué le député.
Après avoir fait part des vœux du mufti de voir cette unité consolidée, M. Khalil a rappelé que les crises politique, économique et financière se sont accentuées après l’explosion au port, « imposant à toutes les forces politiques de nouveaux agendas ». « Le défi le plus grand aujourd’hui est de former un gouvernement fort, capable d’entreprendre les missions qui lui sont demandées », a-t-il ajouté, qualifiant de positive « l’atmosphère » entourant les tractations autour de la naissance d’un nouveau gouvernement. « Nous y réagirons avec le maximum d’ouverture et de sens des responsabilités », a encore dit le parlementaire, en référence notamment à l’initiative lancée mardi par le chef du courant du Futur Saad Hariri, qui avait concédé à Amal et au Hezbollah l’octroi du portefeuille des Finances à un chiite indépendant qui devrait être cependant nommé par le Premier ministre désigné, Moustapha Adib.
Ali Hassan Khalil a aussi réaffirmé « l’attachement de M. Berry à contribuer à la réussite de l’initiative française dans toutes ses étapes, à commencer par la formation d’un gouvernement jusqu’à aboutir à une conférence internationale d’appui au Liban, en passant par la réalisation des réformes aux niveaux de l’exécutif et du Parlement ».
Il a en outre souligné le souci du mouvement Amal de « favoriser le succès de la mission de Moustapha Adib et de lui apporter tout le soutien nécessaire à l’avenir ».
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Et quand termes choisis, ces choses-là sont dites...
Hughes Leroy
16 h 39, le 25 septembre 2020