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Politique - Décryptage

L’attitude de Hariri au sujet du portefeuille des Finances, une énigme pour Amal et le Hezbollah

Comment le portefeuille des Finances est-il devenu l’enjeu d’une bataille sans merci pour la formation du gouvernement ? Lorsque l’initiative française a été lancée, et au cours des deux réunions qui se sont déroulées à la Résidence des Pins le 6 août et le 1er septembre entre le président français et les chefs de file politiques, il n’a pas été question de la rotation dans la distribution des portefeuilles ni du ministère des Finances en particulier.

Les Français semblaient alors convaincus que le plus urgent devait être pour les différentes parties libanaises de former un gouvernement le plus rapidement possible pour qu’il puisse mettre le pays sur les rails de la solution, sachant qu’en raison de la crise économique et sociale sans précédent et à cause de la gangrène qui ronge la plupart des institutions publiques, le processus de sauvetage devrait être long et difficile. Mais il fallait au moins commencer. Quelle n’a donc été leur surprise de découvrir qu’en dépit de la gravité du moment, les différentes parties libanaises continuaient à pratiquer leur passe-temps favori qui consiste à chercher à marquer des points les unes contre les autres, sans souci de l’intérêt du pays.

L’idée de la France était pourtant simple : former au plus vite un gouvernement de mission ayant la bénédiction des parties politiques sans que ses membres n’aient des liens directs avec elles, pour entamer l’application des réformes prévues que toutes les parties s’étaient engagées à réaliser. Mais les Français ne pouvaient pas imaginer que les parties politiques libanaises chercheraient à profiter de leur initiative pour améliorer leur situation intérieure.

D’une position en flèche à l’autre, sur fond d’huile américaine jetée sur le feu libanais, le portefeuille des Finances est ainsi devenu un enjeu plus important encore que le réseau des télécommunications du Hezbollah sur lequel le gouvernement présidé par Fouad Siniora avait voulu mettre la main le 5 mai 2008, provoquant ainsi la fameuse opération du 7 mai. Celle-ci avait abouti deux semaines plus tard à la conférence de Doha puis à un arrangement politique dont les effets continuent à se faire sentir jusqu’à aujourd’hui.

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Amal et le Hezbollah estiment donc actuellement qu’on cherche de nouveau à les piéger en se cachant derrière l’initiative française pour les écarter du gouvernement. Les deux formations chiites considèrent même que l’enjeu est encore plus grave puisqu’il ne s’agit pas seulement de s’en prendre à un des éléments de force de la résistance représentée par le Hezbollah. Cette fois, il s’agit de punir, en l’excluant, toute la communauté chiite qui est l’une des composantes du pays. C’est, aux yeux des deux formations chiites, d’autant plus injuste que cette communauté n’a cessé de faire des concessions depuis 2005 en particulier, et même avant, à la communauté sunnite et à ses représentants pour ne pas susciter de discorde confessionnelle. C’est ainsi qu’après la conclusion de l’accord de Taëf et en dépit de l’entente pour donner les Finances aux chiites, elle a accepté de le laisser au président du Conseil assassiné Rafic Hariri et à la personnalité de son choix. Plus tard, après 2005, elle n’a pas non plus revendiqué ce droit pour ne pas alimenter les conflits internes. Ce n’est qu’à partir de 2014 que la communauté a pris en charge ce portefeuille. Aujourd’hui, on veut le lui arracher, comme si on voulait lui faire assumer la responsabilité de la crise économique et financière, surtout après les sanctions américaines frappant l’ancien ministre des Finances et bras droit du président de la Chambre, Ali Hassan Khalil.

Pour les deux formations chiites, s’il s’agissait réellement de mélanger toutes les cartes ministérielles et d’écarter toutes les formations politiques du gouvernement en gestation, elles auraient pu accepter de ne pas obtenir le maroquin des Finances. Mais il n’y a aucune raison, selon elles, de laisser l’ancien Premier ministre et chef du courant du Futur Saad Hariri choisir tous les ministres du gouvernement, alors que toutes les autres parties sont mises à l’écart.

Ce qui n’était qu’une impression chez les deux formations est devenu une certitude après la rencontre, le samedi 12 septembre, entre Saad Hariri et Nabih Berry à Aïn el-Tiné, et après l’entretien la semaine dernière entre le Premier ministre désigné Moustapha Adib et les deux émissaires chiites Ali Hassan Khalil et Hussein Khalil.

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Au cours de la rencontre de Aïn el-Tiné, Saad Hariri a clairement rejeté toutes les propositions de Nabih Berry de choisir un nom parmi une liste qu’il lui présenterait ou de lui remettre une liste de noms parmi lesquels il en choisirait lui-même un. De même, au cours de la rencontre entre Moustapha Adib et les deux Khalil, le président du Conseil désigné a déclaré qu’il ne pouvait pas passer outre la volonté des anciens chefs de gouvernement qui l’ont nommé, même si, de son côté, il ne souhaite entrer en conflit avec personne.

L’attitude de Saad Hariri est d’autant plus incompréhensible aux yeux des deux formations chiites que celles-ci lui ont, au moins depuis 2016, témoigné un appui indéfectible. Nabih Berry avait même tout fait pour lui permettre de revenir à la tête du gouvernement après sa démission le 29 octobre 2019. Certains de ses alliés lui reprochent aujourd’hui d’ailleurs d’avoir poussé le gouvernement de Hassane Diab vers la démission le 10 août pour permettre à Saad Hariri de revenir à la tête du gouvernement... Les deux formations chiites font donc assumer à l’ancien Premier ministre la responsabilité de l’impasse dans laquelle se trouve le processus de formation du gouvernement. Jusqu’à présent, les deux formations ne parlent pas de pressions étrangères derrière la position de Saad Hariri, mais elles n’évoquent pas non plus la possibilité de céder sur le portefeuille des Finances. Si les obstacles sont purement internes et si la volonté de trouver une solution existe, il sera possible d’aboutir à un compromis. Mais, selon les observateurs politiques, cela fait beaucoup trop de « si »...

Comment le portefeuille des Finances est-il devenu l’enjeu d’une bataille sans merci pour la formation du gouvernement ? Lorsque l’initiative française a été lancée, et au cours des deux réunions qui se sont déroulées à la Résidence des Pins le 6 août et le 1er septembre entre le président français et les chefs de file politiques, il n’a pas été question de la rotation dans...

commentaires (15)

L’attitude de Hariri au sujet du portefeuille des Finances, une énigme pour Amal et le Hezbollah C'EST SURTOUT L'ATTITUDE DE BERRY ET NASRALLAH QUI SONT UNE ENIGME POUR LES LIBANAIS DANS CETTE SITUATION CRITIQUE DU PAYS la fameuse opération du 7 mai. QU'ELLE INSOLENCE POUR LE PEUPLE D'APPELER CELA UNE "FAMEUSE OPERATION " etes vous a ce point aveugle pour ne pas avoir compris qu'a partir de ce jour nefaste NASRALLAH A PRIS LE CONTROLE DU PAYS C’est ainsi qu’après la conclusion de l’accord de Taëf et en dépit de l’entente pour donner les Finances aux chiites, elle a accepté de le laisser au président du Conseil assassiné Rafic Hariri et à la personnalité de son choix. MAIS D'OU VOUS INVENTEZ CETTE CLAUSE DANS TAEF? PUIS N'AVEZ VOUS PAS ENCORE COMPRIS QUE C'EST HEZBALLAH QUI A TUE RAFIC HARRIRI POUR LUI FACILITE LA TACHE COMME VOUS DITES Mais il n’y a aucune raison, selon elles, de laisser l’ancien Premier ministre et chef du courant du Futur Saad Hariri choisir tous les ministres du gouvernement, alors que toutes les autres parties sont mises à l’écart. VOUS N'AVEZ PAS TROP CRITIQUER QUAND C'EST BASSIL HN BERRY QUI ONT FORME LE GOUVERNEMENT DE DIAB QUI A LAMENTABLEMENT ECHOUE LA VERITE JE PEUX CONTINUER COMME CELA A DECHIFFRER VOTRE TEXTE JUSQU'A DEMAIN IL NE CONTIENT PAS UN MOT DE VRAI ET VOUS ESSAYER DE USTIFIER UNE ATTITUDE QUI VA AMENER LE PAYS EN ENFER ( dixit votre bienaime president qui est entre l'enclume et le marteau maintenant)

LA VERITE

01 h 48, le 22 septembre 2020

Tous les commentaires

Commentaires (15)

  • L’attitude de Hariri au sujet du portefeuille des Finances, une énigme pour Amal et le Hezbollah C'EST SURTOUT L'ATTITUDE DE BERRY ET NASRALLAH QUI SONT UNE ENIGME POUR LES LIBANAIS DANS CETTE SITUATION CRITIQUE DU PAYS la fameuse opération du 7 mai. QU'ELLE INSOLENCE POUR LE PEUPLE D'APPELER CELA UNE "FAMEUSE OPERATION " etes vous a ce point aveugle pour ne pas avoir compris qu'a partir de ce jour nefaste NASRALLAH A PRIS LE CONTROLE DU PAYS C’est ainsi qu’après la conclusion de l’accord de Taëf et en dépit de l’entente pour donner les Finances aux chiites, elle a accepté de le laisser au président du Conseil assassiné Rafic Hariri et à la personnalité de son choix. MAIS D'OU VOUS INVENTEZ CETTE CLAUSE DANS TAEF? PUIS N'AVEZ VOUS PAS ENCORE COMPRIS QUE C'EST HEZBALLAH QUI A TUE RAFIC HARRIRI POUR LUI FACILITE LA TACHE COMME VOUS DITES Mais il n’y a aucune raison, selon elles, de laisser l’ancien Premier ministre et chef du courant du Futur Saad Hariri choisir tous les ministres du gouvernement, alors que toutes les autres parties sont mises à l’écart. VOUS N'AVEZ PAS TROP CRITIQUER QUAND C'EST BASSIL HN BERRY QUI ONT FORME LE GOUVERNEMENT DE DIAB QUI A LAMENTABLEMENT ECHOUE LA VERITE JE PEUX CONTINUER COMME CELA A DECHIFFRER VOTRE TEXTE JUSQU'A DEMAIN IL NE CONTIENT PAS UN MOT DE VRAI ET VOUS ESSAYER DE USTIFIER UNE ATTITUDE QUI VA AMENER LE PAYS EN ENFER ( dixit votre bienaime president qui est entre l'enclume et le marteau maintenant)

    LA VERITE

    01 h 48, le 22 septembre 2020

  • L'attitude de cheikh Saad est parfaitement claire : Il n'accepte aucun autre que lui-même à la presidence du conseil ! Nommez -le et vous verrez une baguette magique opérer la naissance du gouvernement !

    Chucri Abboud

    15 h 23, le 21 septembre 2020

  • L'attitude de cheikh Saad est parfaitement claire : Il n'accepte aucun autre que lui-même à la presidence du conseil ! Nommez -le et vous verrez une baguette magique opérer la naissance du gouvernement !

    Chucri Abboud

    15 h 23, le 21 septembre 2020

  • Soit on écarte tout le monde des "anciens" corrompus (y compris, FL etc...) soit on garde tout le monde sans discrimination. Pourquoi faire deux poids deux mesures? Bien sûr on ne peut jamais faire du neuf avec du vieux, donc pourquoi ne pas écarter tous les anciens et repartir sur des nouvelles bases laïques?

    Politiquement incorrect(e)

    15 h 19, le 21 septembre 2020

  • Pour SH: 1- sanctionner des ministres corrompus avec preuves à l'appui est, " jeté de l'huile sur le feu"... 2-Lorsque le gouvernement libanais manifeste l'autorité de l'état qu'il représente, c'est pour elle une prise en main du réseau de télécom. du hezb par le gouvernement Siniora... 3- L'occupation d'une milice sur une bonne partie de la capitale avec morts et blessés, est pour elle "la fameuse opération du 7 Mai"...

    DJACK

    13 h 11, le 21 septembre 2020

  • Je pense qu'il y a 2 erreurs dans cette article: 1. "L'accord de Taef stipule que le ministère des Finances doit être géré par la communauté chiite". 2. Le principe de la rotation des porte-feuilles n'a pas été discuté/accepté durant le meeting avec le president Français. C'est la premiere que je lis ces 2 informations. En fait, tous les articles qui traitent du sujet disent le contraire!

    Hanna Philipe

    12 h 20, le 21 septembre 2020

  • Il n’y a plus de chiites, ni sunnites, ni druzes, ni chrétiens maronites, ni orthodoxes, ni arméniens, ni rien. On veut des ministres COMPÉTENTS, HONNÊTES, et surtout I.N.D.É.P.E.N.D.A.N.T.S. Mêmes athées on prend. C’est si compliqué que ça à rentrer dans la tête? Même dans un cerveau lavé?

    Gros Gnon

    11 h 36, le 21 septembre 2020

  • L,ENIGME OU PLUTOT LE PIPEAU C,EST L,ARTICLE DE MADAME HADDAD.

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 17, le 21 septembre 2020

  • Rien que de lire que le HB n’a cessé de faire des concessions depuis 2005 enlevé toute crédibilité à cet article construit de mensonges et de propagandes à l’honneur du seul responsable de l’assassinat du pays et de son peuple. Le pays entier est aux mains du HB depuis de décennies et elle vient nous convaincre du contraire. BRAVO mais non nous ne sommes pas ceux que vous croyez Scarlette . Nous arrivons malgré tout à réfléchir en regardant les choses telles qu’elles sont et non telles qu’on veut bien nous les montrer. Le sabotage de toutes les institutions libanaises ne sont le fruit de manigances de ceux vous aimez bien accabler mais bien du seul parti diabolique qui a des antécédents peu flatteurs quand à sa façon de régler le compte de tous ceux qui se mettent en travers de son chemin pour l’empêcher de détruire notre pays. Vous voulez un dessin?

    Sissi zayyat

    10 h 49, le 21 septembre 2020

  • Ah il sont surpris les Chiites ! comment un toutou refuse aussi obstinément d'obeire ? Scarlett a raison pour une fois ! c'est incompréhensible ! LooooooL

    Lebinlon

    10 h 47, le 21 septembre 2020

  • Tout le monde doit se retirer de la scène y compris bien sûr l’amicale des anciens et laisser le 1er Ministre désigné faire son boulot en coordination avec Baabda comme le stipule la constitution.

    Chadarev

    09 h 27, le 21 septembre 2020

  • Sh semble avoir oubliee l art de la conjuguaison au conditionel

    Zampano

    09 h 04, le 21 septembre 2020

  • Et voilà, notre petite larme et notre air de violon hebdomadaires pour le "tandem chiite", vous en avez lu un, vous les avez tous lus.

    Christine KHALIL

    08 h 49, le 21 septembre 2020

  • Comme d’habitude SH est le porte parole inconditionnel du tandem chiite et n’hésite pas à réécrire l’histoire selon leur point de vue. Je l’invite à écouter le discours du patriarche Maronite avant d’accuser son ennemi de toujours Saad Hariri. J’invite aussi Mme Haddad à écouter la grande majorité du peuple libanais qui ne veut plus du chantage des armes du tandem chiite, elle cessera peut être de les défendre de façon inconditionnelle et irresponsable

    Lecteur excédé par la censure

    08 h 09, le 21 septembre 2020

  • C'est très amusant. Scarlett a tellement imaginé des histoires et des scenarios dans son article qu'elle est perdue: "Mais, selon les observateurs politiques, cela fait beaucoup trop de « si »..."

    Zovighian Michel

    01 h 02, le 21 septembre 2020

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