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Politique - Libertés

L’audience de l’uléma Ali el-Amine reportée, des journalistes convoqués

La répression de la liberté d’expression se poursuit dans le pays, notamment dans des affaires de critiques à l’encontre du Hezbollah.

L’audience de l’uléma Ali el-Amine reportée, des journalistes convoqués

L’uléma Ali el-Amine.

La répression de la liberté d’expression se poursuit à travers le Liban. L’uléma Ali el-Amine et le journaliste Naufal Daou, figures critiques du Hezbollah, font l’objet de plaintes déposées par des proches du parti. Par ailleurs, un journaliste a été entendu hier par les renseignements de l’armée dans la Békaa, après avoir critiqué les autorités sur les réseaux sociaux.

L’uléma Ali el-Amine devait être entendu hier au palais de justice de Baabda. Son audience a finalement été reportée au 15 décembre prochain, en l’absence des plaignants, quatre journalistes qui l’accusent d’incitations aux discordes interconfessionnelles, de machinations à des fins de discorde entre les communautés et d’atteinte aux symboles religieux chez les chiites jaafarites. Interrogé par L’Orient-Le Jour, le journaliste et homonyme Ali el-Amine, un proche de l’uléma, assure que les personnes qui ont porté plainte contre le dignitaire religieux « sont des proches du Hezbollah ». « L’uléma a porté plainte contre ces personnes en retour, car il estime que ce sont leurs accusations contre lui, un homme de religion, qui alimentent la discorde », indique M. Amine. Le cheikh est poursuivi « parce qu’il a un avis politique différent » de celui du Hezbollah, ajoute le journaliste.

Connu pour son opposition au Hezbollah et au mouvement Amal, le cheikh Amine est souvent aux prises avec le tandem chiite. En décembre dernier, l’uléma s’était défendu d’accusations de normalisation avec Israël lancées à son encontre après sa participation à un forum sur le dialogue des religions à Bahreïn, où se trouvait également le grand rabbin de Jérusalem Shlomo Amar. Ses fonctions religieuses avaient été limitées par le Conseil supérieur chiite et il avait été convoqué par le bureau de la sécurité nationale relevant de la Sûreté générale. Ali el-Amine avait alors dénoncé « une campagne visant à (l)e faire passer pour un traître » organisée par le Hezbollah.

« S’il était vraiment en train d’alimenter la discorde, je pense qu’on l’aurait su. Personne ne sait sur quoi les plaignants s’appuient dans leurs accusations. Ce genre de plainte n’aurait pas dû être accepté par la cour », lance M. Amine qui estime que le juge a « sûrement subi des pressions politiques pour accepter de travailler sur une telle affaire ».


Le journaliste Naufal Daou. Photos ANI


Naufal Daou vs Hamad Hassan
Le journaliste Naufal Daou, farouche opposant au pouvoir, fait pour sa part l’objet d’une plainte déposée par le ministre sortant de la Santé, Hamad Hassan, un proche du Hezbollah. Il devrait être entendu mercredi prochain à 11h par la police criminelle. « On m’accuse de porter atteinte au sentiment d’appartenance nationale, à cause d’une publication sur Twitter il y a sept mois. J’y avais critiqué les médicaments iraniens introduits sur le marché libanais sans avoir été testés auparavant par des laboratoires européens », explique M. Daou à L’Orient-Le Jour.

Ce n’est pas la première fois que le journaliste fait l’objet d’une plainte de la part de Hamad Hassan. En mars dernier, il avait également été entendu par la police criminelle pour avoir critiqué le ministre sur Twitter. Naufal Daou avait estimé à l’époque que la question de la suspension des liaisons aériennes entre le Liban et l’Iran, en raison de la propagation du coronavirus, était une décision politique.

« Je ne comprends pas pourquoi je dois me présenter devant la police criminelle. Mon tweet est considéré comme un crime, mais introduire des armes dans le pays n’en est visiblement pas un », dénonce M. Daou. « Le problème réside dans le projet iranien au Liban. Le problème, c’est leurs armes et la façon dont ils sont en train de tenter de former le gouvernement », ajoute-t-il, dans une référence claire au Hezbollah et au mouvement Amal, alliés de l’Iran.

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Sur le même plan, le journaliste Oussama Kadiri a été entendu hier par les renseignements de l’armée, après avoir demandé sur les réseaux sociaux à l’État « d’assumer ses responsabilités », selon des informations rapportées par notre correspondante dans la Békaa, Sarah Abdallah. « Ma publication intervient au moment où un homme a été kidnappé à Chtaura en plein jour (il a été libéré hier, NDLR), alors que cette région compte une forte présence sécuritaire et militaire. On m’a demandé de ne pas porter atteinte au prestige de l’État. Mais ce rapt constitue en soi une atteinte au prestige du pays et non ma publication », affirme-t-il.

« J’aurais souhaité que la loi soit appliquée et que les journalistes soient traduits devant le tribunal des imprimés et non devant les services sécuritaires », souligne M. Kadiri.

La répression de la liberté d’expression se poursuit à travers le Liban. L’uléma Ali el-Amine et le journaliste Naufal Daou, figures critiques du Hezbollah, font l’objet de plaintes déposées par des proches du parti. Par ailleurs, un journaliste a été entendu hier par les renseignements de l’armée dans la Békaa, après avoir critiqué les autorités sur les réseaux sociaux....

commentaires (4)

La nouvelle loi officieuse condamne tous les prétendants à la libération de notre pays d’une milice armée qui collabore avec ses ennemis pour l’anéantir. De quel droit la justice et en l’occurrence un tribunal criminel peut convoquer un journaliste pour avoir écrit ce qu’il pense sur la situation plus que confuse qui règne sur le contrôle des frontières du Liban et de tous ses accès aussi bien portuaire qu’aéroportuaire? Quel crime ont commis ces mis en accusation à part celui d’être en désaccord avec HN et cie? Quant à l’île à Ali El Amine, qui prêche l’union nationale en déclarant que toutes les communautés sont libres d’exister et d'être respectées par les autres pratiquants est devenu un traitre et un allié étranger contre la cause libanaise? La justice, si elle existe devrait traduire illico tous les responsables de l’affaire du nitrate d’ammonium devant la cour d’assise pour les juger pour trahison et crime contre l’humanité au lieu de perdre son temps dans guerres de clochers. Tous les libanais attendent toujours alors que les 15 jours promis par l’état sont écoulés depuis plus de 15jours et les seuls responsables désignés comme tels ont été relâché contre une caution valant son pesant de cacahuètes pour ne pas approcher les vrais gros responsables qui occupent la justice avec des procès qui devraient être rejetés et classés sans suite d’office.

Sissi zayyat

19 h 15, le 19 septembre 2020

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Commentaires (4)

  • La nouvelle loi officieuse condamne tous les prétendants à la libération de notre pays d’une milice armée qui collabore avec ses ennemis pour l’anéantir. De quel droit la justice et en l’occurrence un tribunal criminel peut convoquer un journaliste pour avoir écrit ce qu’il pense sur la situation plus que confuse qui règne sur le contrôle des frontières du Liban et de tous ses accès aussi bien portuaire qu’aéroportuaire? Quel crime ont commis ces mis en accusation à part celui d’être en désaccord avec HN et cie? Quant à l’île à Ali El Amine, qui prêche l’union nationale en déclarant que toutes les communautés sont libres d’exister et d'être respectées par les autres pratiquants est devenu un traitre et un allié étranger contre la cause libanaise? La justice, si elle existe devrait traduire illico tous les responsables de l’affaire du nitrate d’ammonium devant la cour d’assise pour les juger pour trahison et crime contre l’humanité au lieu de perdre son temps dans guerres de clochers. Tous les libanais attendent toujours alors que les 15 jours promis par l’état sont écoulés depuis plus de 15jours et les seuls responsables désignés comme tels ont été relâché contre une caution valant son pesant de cacahuètes pour ne pas approcher les vrais gros responsables qui occupent la justice avec des procès qui devraient être rejetés et classés sans suite d’office.

    Sissi zayyat

    19 h 15, le 19 septembre 2020

  • Au Liban la Constitution est tous les jours bafouée (par ex. en ce moment pour la formation du gouvernement), mais le pacte national est respecté. Les règles non écrites sont plus fortes que les lois. Il existe ainsi une loi non écrite qui interdit de s'opposer publiquement au Hezbollah ... et c'est le seul "crime " à être efficacepoursuivi.

    Yves Prevost

    16 h 57, le 19 septembre 2020

  • D'ordinaire les régimes autoritaires qui répriment ceux qui les critiquent (que les critiques soient justifiées ou non) sont en mesure d'assurer un minimum d'ordre public. Chez nous toute la malice des imposteurs de l'Axe des feux d'artifice illégaux est qu'ils sont tellement infiltrés dans les rouages de l'état qu'ils sont en mesure de commander une répression organisée de leurs opposants sans pour autant assumer les responsabilités inhérentes à un tel pouvoir qui est de fournir un minimum d'ordre public. Les régions contrôlées par le Hezbollah sont en même temps celles où la répression est la plus forte et celles ou les services publics sont les plus défaillants. Voilà encore une raison supplémentaire qui montre que le qualificatif d'imposture est le plus approprié pour désigner l'Axe de la pseudo-résistance.

    Citoyen libanais

    08 h 38, le 19 septembre 2020

  • L'état sombre dans l'idiotie la plus abjecte...des semblants d'accusations légitimes pour signifier des menaces contre des journalistes et d'autres personnalités qui ne font que dire la vérité...

    Wlek Sanferlou

    04 h 31, le 19 septembre 2020

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