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Société - Double explosion de Beyrouth

Un survivant sous les décombres, près d'un mois après le drame ?

Hassane Diab entendu par le juge d’instruction chargé de l'affaire.


Des sauveteurs chiliens ainsi que des équipes de la Défense civile libanaise et des pompiers étaient jeudi à la recherche jeudi d'un éventuel survivant sous les décombres d'un bâtiment effondré à Beyrouth après la double explosion du 4 août 2020. AFP / JOSEPH EID

Des secouristes étaient à la recherche jeudi après-midi d'un éventuel survivant sous les décombres d'un bâtiment effondré dans un des quartiers de Beyrouth dévasté par la double explosion survenue au port de la capitale le 4 août dernier. Mais les opérations de recherche, qui se déroulaient sur un site rendu dangereux par l'amas des décombres et qui risquait à tout moment de s'écrouler ont été momentanément suspendues dans la soirée. "Les structures de l'immeuble, endommagé à 90%, ont bougé. Ceci constitue un danger pour les secouristes et nous cherchons un moyen de poursuivre les opérations", a déclaré le chef des équipes de la Défense civile à la chaîne locale LBCI.

Jusque là, des sauveteurs chiliens ainsi que des équipes de la Défense civile libanaise et des pompiers tentaient minutieusement de débarrasser les décombres depuis cet après-midi.  Un chien renifleur utilisé par l'équipe de sauveteurs chiliens, dépêchée à Beyrouth après le drame pour retrouver d'éventuels corps ensevelis, a permis de repérer mercredi soir un bâtiment effondré à la périphérie de la rue Gemmayzé sous lequel se trouveraient des corps humains, a indiqué le mohafez de Beyrouth Marwan Abboud à des journalistes sur place. Des scanners thermiques ont capté des signaux en provenance du site, révélant l'existence d'un ou deux corps sous les décombres, a précisé M. Abboud. D'après lui, les appareils utilisés sont à la pointe de la technologie et ont détecté des "battements cardiaques". "Nous espérons que quelqu'un en sortira vivant", a poursuivi le mohafez. Un agent de la brigade des pompiers de Beyrouth, Michel el-Murr, a également rapporté la détection de pulsations cardiaques d'"une personne" à environ deux mètres sous les décombres, grâce à une caméra thermique. Au micro d'une chaîne locale, un secouriste libanais a par ailleurs ajouté que les scanners avaient capté "19 respirations par minute".

Photo Joao Sousa

Selon un membre de l'équipe de sauvetage chilienne, interrogé par notre journaliste sur place Joao Sousa, les secouristes ont retrouvé deux corps. Une des personnes semble être décédée, et une deuxième personne, plus petite et qui pourrait être un bébé ou un petit enfant, pourrait être vivante, des pulsations ayant été détectées. 

L'annonce d'un éventuel survivant ravive l'espoir d'en retrouver d'autres, même si cela reste peu probable quatre semaines après le drame. Sept personnes sont toujours portées disparues, selon l'armée libanaise.

Photo Joao Sousa

Hassane Diab entendu
Le bâtiment où ont lieu les recherches s'était partiellement effondré après la double explosion qui a détruit de nombreux quartiers de Beyrouth, faisant 191 morts et blessant plus de 6.500 personnes, selon le dernier bilan officiel communiqué dans la journée par le ministère de la Santé. Selon les autorités, la déflagration a été causée par d'énormes quantités de nitrate d'ammonium stockées sans mesures de précaution depuis des années au port.

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De nombreux responsables libanais ont reconnu avoir été mis au courant de la présence depuis 2014 de 2 750 tonnes de nitrate d’ammonium qui, selon les explications officielles, ont soufflé Beyrouth après un incendie qui s'était déclaré dans le hangar où elles étaient stockées.

Dans ce contexte, le Premier ministre libanais sortant, Hassane Diab, a été entendu jeudi au Grand Sérail par Fadi Sawan, le juge d’instruction et procureur général près la Cour de justice, chargé de cette affaire, rapporte l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). M. Diab, qui avait annoncé sa démission le 10 août dernier sous la pression de la rue qui tient le pouvoir pour responsable de la tragédie, est le premier responsable politique de haut rang à être entendu dans le cadre de cette affaire.  Une source judiciaire a déclaré à l'AFP que le juge Sawan a écouté Diab "en tant que témoin, pour lui demander des éclaircissements sur plusieurs points, notamment l'historique de sa connaissance en tant que Premier ministre de la présence de nitrate d'ammonium dans le port", et "la raison pour laquelle il n'a pas ordonné au gouvernement de prendre des mesures après avoir reçu des rapports à ce sujet des services de sécurité".

Le 20 juillet, le président Michel Aoun et M. Diab avaient reçu un rapport de la Sûreté d'Etat, dont une copie a été obtenue par l'AFP, sur le "danger" posé par la présence de ces importantes quantités de produits chimiques au port. Dans un communiqué après l'explosion, la Sûreté d'Etat a rappelé avoir alerté les autorités dans un rapport détaillé citant un chimiste selon lequel les quantités de nitrate d'ammonium stockées pourraient, en cas d'inflammation, provoquer une énorme explosion.

Parmi les 25 personnes arrêtées après le drame, figurent le directeur général du port, Hassan Koraytem, le directeur général des douanes, Badri Daher, le directeur général du transport maritime et terrestre, Abdel Hafiz Al-Kaissi, et quatre officiers. Selon la LBCI, le juge Sawan envisage d'interroger la semaine prochaine les anciens ministres de l'Intérieur, de la Justice et des Travaux publics auxquels des mises en garde concernant la présence de nitrate d'ammonium ont été transmises.

Trois travailleurs syriens ayant effectué des travaux de soudure, quelques heures avant l'explosion, dans l'entrepôt abritant le nitrate d'ammonium ont également été arrêtés. Selon les autorités, ces travaux de soudure auraient provoqué l'incendie, mais des experts mettent en doute cette version. Jeudi, l'armée libanaise a annoncé avoir trouvé environ 4,35 tonnes de nitrate d'ammonium stockées dans des conteneurs à l'une des entrées du port.

Des secouristes étaient à la recherche jeudi après-midi d'un éventuel survivant sous les décombres d'un bâtiment effondré dans un des quartiers de Beyrouth dévasté par la double explosion survenue au port de la capitale le 4 août dernier. Mais les opérations de recherche, qui se déroulaient sur un site rendu dangereux par l'amas des décombres et qui risquait à tout moment de...

commentaires (4)

quel beau cadeau pour les parents ! pour les autres parents des morts, des blesses de ceux qui ont perdu leur habitation, ils se demandent si les ministres concernes par la tragedie/criminelle ont refuse de comparaitre devant le juge Sawan comme l'a dit m. c Abousleiman alors que le 1er ministre démissionnaire M.Diab a comparu devant lui ! du coup on se demande si le Juge Sawan a le droit de demander le temoignage du pres de la republique sur cette affaire ?

Gaby SIOUFI

11 h 55, le 04 septembre 2020

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Commentaires (4)

  • quel beau cadeau pour les parents ! pour les autres parents des morts, des blesses de ceux qui ont perdu leur habitation, ils se demandent si les ministres concernes par la tragedie/criminelle ont refuse de comparaitre devant le juge Sawan comme l'a dit m. c Abousleiman alors que le 1er ministre démissionnaire M.Diab a comparu devant lui ! du coup on se demande si le Juge Sawan a le droit de demander le temoignage du pres de la republique sur cette affaire ?

    Gaby SIOUFI

    11 h 55, le 04 septembre 2020

  • L'omerta est reine dans cette tragédie. Selon ce que nous lisons depuis le 5 août dans la presse plusieurs savent et personne ne parle. De quoi ont-ils peur?

    Shou fi

    08 h 58, le 04 septembre 2020

  • "... Hassane Diab ... est le premier responsable politique de haut rang à être entendu dans le cadre de cette affaire ..." KELLON YA3NI KELLON !!!

    Gros Gnon

    00 h 50, le 04 septembre 2020

  • Enterré vivant un mois ? Impossible sauf si la personne avait accès à l'eau et dans un coin relativement aéré. Prions pour eux.

    Esber

    22 h 22, le 03 septembre 2020

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