Rechercher
Rechercher

Politique - Liban

Adib refuse de fixer un délai pour la formation de son gouvernement

Alors que le Premier ministre désigné propose la formation d'une équipe de 14 ministres, le chef de l'État a mis en garde contre l'attribution de deux portefeuilles à un même ministre.

Adib refuse de fixer un délai pour la formation de son gouvernement

Le Premier ministre désigné Moustapha Adib, lors d'un point presse à l'issue d'un entretien avec le président Michel Aoun, le 3 septembre 2020 au palais de Baabda. Photo Dalati et Nohra

Le Premier ministre libanais désigné, Moustapha Adib, a refusé jeudi de fixer un délai pour la formation de son gouvernement, à l'issue d'un entretien avec le président Michel Aoun au palais de Baabda, au cours duquel les deux hommes ont évoqué le résultat des consultations parlementaires non contraignantes qui ont lieu mercredi à Aïn el-Tiné.

"Ma conviction et ma volonté est de former une équipe de travail homogène, un gouvernement d'experts mettant en œuvre les réformes le plus rapidement possible", a déclaré M. Adib lors d'un court point presse à l'issue de son entretien de 45 minutes environ avec le chef de l'Etat, selon des propos rapportés par l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). "Nous avons évoqué avec le président de la République les consultations parlementaires non contraignantes que j'ai menées. J'ai ressenti auprès des députés et des blocs parlementaires leur volonté de coopérer pour que le gouvernement soit rapidement formé afin d'affronter les défis", a ajouté le PM désigné. Selon notre correspondante à Baabda Hoda Chédid, M. Adib a toutefois refusé de fixer de délai pour la naissance de son cabinet.

Le président libanais Michel Aoun (g) s'entretenant avec le Premier ministre désigné Moustapha Adib, le 3 septembre 2020 au palais de Baabda. Photo Ani

Mercredi, à l'issue des consultations parlementaires non contraignantes, M. Adib s'était engagé à former rapidement un "gouvernement d'experts".

Lire aussi

Macron parti, les tiraillements politiciens refont surface

Selon des informations de notre correspondante, la tendance générale est à la formation rapide d'un gouvernement, mais sans précipitation. Les discussions entre les deux hommes ont porté sur la formation d'un cabinet formé de spécialistes, mais aussi de personnalités politiques, l'équipe ayant besoin de la confiance du Parlement. Ils n'ont parlé ni des noms, ni des portefeuilles, ni de leur distribution, mais uniquement du nombre de ministres dont l'équipe doit être composée. Ainsi, selon les informations de notre correspondante, alors que le Premier ministre désigné propose la formation d'une équipe de 14 ministres, le chef de l'État a mis en garde contre l'attribution de deux portefeuilles à un même ministre, ce qui compliquerait selon lui le travail des ministres et retarderait la mise en place des réformes. Dans ce cadre, la tendance est à la formation d'un cabinet comportant entre 20 et 24 ministres, avec un portefeuille par ministre, une proposition que M. Adib va étudier. Néanmoins, selon notre correspondante, un gouvernement de 22 ministres poserait un problème de distribution communautaire. C'est pour cette raison que l'on pourrait se diriger vers un gouvernement de 18 ou de 24 ministres.

M. Adib, ancien ambassadeur du Liban à Berlin, avait été nommé lundi pour former le cabinet à une confortable majorité de 90 députés sur les 120 encore en exercice. Si le processus de formation des gouvernements peut durer parfois des mois en raison des blocages politiques, la situation s'annonce différente cette fois. La pression internationale, notamment française, ainsi que celle de la rue, amplifiées par la double explosion tragique au port de Beyrouth le 4 août, a rendu encore plus urgente la nécessité de réformes pour sortir le pays de la tourmente politique et de sa pire crise économique depuis des décennies. Mardi, Emmanuel Macron avait affirmé en clôture de sa visite à Beyrouth que toutes les forces politiques libanaises s'étaient engagées à faciliter la formation de ce "gouvernement de mission", afin qu'il soit mis sur pied d'ici deux semaines. Il a annoncé qu'il serait de retour au Liban en décembre pour suivre les progrès réalisés, et qu'il inviterait à Paris, en octobre, les responsables libanais à une réunion organisée parallèlement à une nouvelle conférence d'aide internationale. Il avait averti qu'il s'agissait de "la dernière chance pour le système" libanais.

Lire aussi

Au Liban, forces et limites du « nouveau mandat » français

De son côté, le secrétaire d'Etat adjoint américain chargé du Proche-Orient, David Schenker, qui est arrivé à Beyrouth mercredi, s'est entretenu avec plusieurs activistes de la société civile, selon l'ambassade américaine à Beyrouth. Il doit encore s'entretenir ce soir avec des députés démissionnaires. La veille, les États-Unis, par la voix du secrétaire d’État Mike Pompeo, avaient appelé les responsables politiques libanais à réformer profondément le pays, assurant être en phase avec le message d’urgence porté à Beyrouth par Emmanuel Macron.

Jeudi, le groupe parlementaire du Hezbollah a appelé à faciliter la formation du gouvernement, saluant  l'initiative du président français. "Actant leur attachement à la souveraineté nationale, les députés du Hezbollah voient de manière positive les initiatives de pays frères ou amis visant à aider le Liban à mettre en œuvre les réformes et les projets de développement, tant qu'elles préservent notre indépendance, la dignité du peuple et son patriotisme", peut-on lire dans un communiqué publié par le groupe parlementaire du parti chiite à l'issue de sa réunion hebdomadaire.


Le Premier ministre libanais désigné, Moustapha Adib, a refusé jeudi de fixer un délai pour la formation de son gouvernement, à l'issue d'un entretien avec le président Michel Aoun au palais de Baabda, au cours duquel les deux hommes ont évoqué le résultat des consultations parlementaires non contraignantes qui ont lieu mercredi à Aïn el-Tiné."Ma conviction et ma volonté est de...

commentaires (13)

Pauvre Adib, vous êtes foutu...vous vous êtes « couché « devant les démolisseurs du pays à savoir Aoun, Berry, Nassrallah et Bassil... Votre gouvernement « de mission » sera un gouvernement de politiciens véreux Qui sera formé selon les mêmes règles Qui sévissent dans ce pays Vous allez mettre un mois et plus pour le former et pendant ce temps le peuple se meurt et vous n’en avez rien à cirer.

mokpo

22 h 11, le 03 septembre 2020

Tous les commentaires

Commentaires (13)

  • Pauvre Adib, vous êtes foutu...vous vous êtes « couché « devant les démolisseurs du pays à savoir Aoun, Berry, Nassrallah et Bassil... Votre gouvernement « de mission » sera un gouvernement de politiciens véreux Qui sera formé selon les mêmes règles Qui sévissent dans ce pays Vous allez mettre un mois et plus pour le former et pendant ce temps le peuple se meurt et vous n’en avez rien à cirer.

    mokpo

    22 h 11, le 03 septembre 2020

  • Préserver la dignité de son peuple et son indépendance! Vaut mieux entendre ça que d’être sourd. Notre dignité est de puis longtemps aux oubliettes, contraints de quémander des aumônes aux pays étrangers, quand à notre indépendance, mieux vaut en rire.

    Bachir Karim

    20 h 55, le 03 septembre 2020

  • ADIB=DIAB=PERTE DE TEMPS. Pauvre ADIB, il va finir comme DIAB: une parenthèse dans l'histoire du Liban.

    Achkar Carlos

    18 h 37, le 03 septembre 2020

  • les libanais travaillent d'arrache pied pour seulement .........avoir un toit! messieurs les ministres doivent se mettre au travail eux aussi et plus qu'il ne faut si besoin!!!!!!! c'est ce qui leur est demandé!!!!!!J.P

    Petmezakis Jacqueline

    17 h 54, le 03 septembre 2020

  • "le chef de l'État a mis en garde contre l'attribution de deux portefeuilles à un même ministre" Et pourquoi donc ? Trop de marmitons gâtent la sauce. 12 ministres suffisent largement. Un groupe restreint sera plus efficace et plus rapide, c'est une évidence. Si l'on se lance à nouveau dans le problème des répartitions communautaires, on n'aura pas fini dans trois mois ! De plus cela s'accorde mal avec la volonté du président de laiciser l',État. Enfin il s'agit (du moins, on l'espère) d'un gouvernement de transition muni de pouvoirs exceptionnels, chargé de redresser la situation. Sa composition ne doit pas obéir à d'autres critères que la compétence et l'intégrité.

    Yves Prevost

    17 h 51, le 03 septembre 2020

  • Mais Adib devrait passer outre toute ces elucubration de President Aoun. Faites un Ministere comme vous léntendez et si le parlement n'approuve pas, laissez tomber. Nous verrons bien ce qui arrivera. Mais pas de cuisine politicienn svp.

    IMB a SPO

    17 h 30, le 03 septembre 2020

  • Quand l'on retombe dans les mêmes travers, à peine le président Français parti, ces responsables politiques réclament , pour l'un ,un ministère régalien à savoir les finances, l'autre les affaires étrangères , le "père" du peuple, lui, réclame un cabinet composé de 24 ministres, avec un seul portefeuille chacun, avec des experts et des politiques.un cabinet composé de 24 ministres, avec un seul portefeuille chacun.... Le plus lamentable dans ces faits c'est qu'aucun de ces politiques ne s'est opposé à la feuille de route du président Français, de véritables mauviettes qui chercheront, avant tout, à faire endosser la responsabilité de ce nouvel échec à venir aux autres irresponsables... à la différence que cette fois, l'échec ne leur est plus permis et les sanctions finiront par tomber, entre interdiction de déplacement à l'étranger, saisie des comptes et mis au ban de la société des nations.

    C…

    17 h 25, le 03 septembre 2020

  • Ça y’est! Nous voilà à nouveau dans les cloaques de la politique libanaise! On n’a pas eu besoin de programme pour nommer Adib, maintenant lui n’a pas besoin de délai... 14 « experts » mais 7 chrétiens et 7 musulmans. Experts en quoi? Religion appliquée? Si même les experts les plus experts ne seraient pas capables de nous sortir de là, comment le feront les religieux? Quant à nommer 24 nouveaux ministres distribués selon leurs appartenances politiques, bravo Aoun! Une idée tout-à-fait originale! Jamais encore essayée au Liban! Voilà encore un gouvernement mort-né... Quelle puanteur, quel dégoût!

    Fady Abou Hanna

    17 h 25, le 03 septembre 2020

  • Les conclusions du Hezbollah suite à la réunion de leur bureau politique, sont les bienvenues si elles sont sincères. Quant au nombre souhaité de ministres, une équipe d’experts indépendants de14 ou de 24 ministres sera la seule capable de fonctionner efficacement loin des tiraillements politiciens.

    Tony BASSILA

    17 h 15, le 03 septembre 2020

  • 24 ministres, faut placer toute sa famille et leurs potes, mort de rire!!!!!!

    Christine KHALIL

    17 h 14, le 03 septembre 2020

  • Honnêtement on s’en fout que les ministres soient chrétiens ou musulmans, l’essentiel est qu’ils soient compétents. Et si l’un d’eux fait mine de mettre un intérêt communautaire quelconque avant l’intérêt national, il sera empalé par le peuple! Quant à Aoun, il veut un nombre divisible par trois pour espérer garder le "tiers de blocage". Il n’y a plus de tiers de blocage. Il n’y aura plus jamais de tiers de blocage. Jamais!

    Gros Gnon

    17 h 04, le 03 septembre 2020

  • On est reparti mon kiki!!!!

    sancrainte

    17 h 04, le 03 septembre 2020

  • Il faut vite agir localement et suivre les directives de la France pour former un gouvernement sinon adieu Liban

    Antoine Sabbagha

    16 h 43, le 03 septembre 2020

Retour en haut