Les anciens chefs de gouvernement libanais Saad Hariri, Fouad Siniora, Najib Mikati et Tammam Salam annonceront le nom de leur candidat pour le poste de Premier ministre, qui sera chargé de former une nouvelle équipe ministérielle, à l'aube de lundi, jour des consultations parlementaires contraignantes, rapporte samedi le site d'informations al-Modon qui a interviewé M. Siniora.
Selon al-Modon, les anciens Premiers ministres décideront dimanche soir du nom de la personnalité qu'ils proposeront pour le poste de Premier ministre. Le choix restera secret jusqu'à lundi à l'aube.
Toujours selon le site, Fouad Siniora aurait voulu nommer Nawaf Salam, ex-délégué du Liban aux Nations unies et juge à la Cour internationale de justice, mais ne pourra pas le faire en raison du veto du Hezbollah. Aussi, l'ancien Premier ministre a démenti que ses partenaires ont déjà choisi une personne et en ont informé le président de la Chambre, Nabih Berry. M. Siniora a dans ce cadre refusé de révéler les noms envisagés. "Le plus important pour lui est que ce soit une personnalité qui jouisse de la confiance requise, au niveau national et à l'étranger, et qui soit capable de former rapidement son gouvernement pour entamer le plus vite des réformes", rapporte le site.
Selon des informations de notre correspondante Hoda Chedid, les ex-Premiers ministres préfèrent ne pas annoncer de noms car tout candidat pourrait faire face à des obstacles et se voir imposer des conditions de la part du camp du 8 Mars, pendant le processus de formation du cabinet ou dans le cadre de l'action du futur gouvernement. Selon certaines sources citées par notre correspondante, MM. Siniora et Mikati ne sont pas candidats au poste de Premier ministre. Mardi, Saad Hariri avait déjà annoncé son retrait de la course. Et dans un entretien au site d'informations al-Modon, l'ancien chef du gouvernement Tammam Salam avait rejeté toute candidature éventuelle à la présidence du Conseil, alors que son nom circulait parmi les personnalités pressenties pour le poste.
Les consultations parlementaires contraignantes devant mener à la nomination du futur Premier ministre libanais auront lundi à 9h au palais présidentiel, soit trois semaines après la démission du cabinet de Hassane Diab, dans la foulée des explosions du 4 août à Beyrouth. Lors de ces consultations, chaque groupe parlementaire devra nommer la personnalité sunnite qu'il souhaite voir former le prochain gouvernement. Ce rendez-vous a été fixé lors d'un contact entre le président de la République Michel Aoun et le chef du Législatif Nabih Berry. Il a été confirmé alors que le président français Emmanuel Macron est attendu lundi soir à Beyrouth.
Résolution 1559
Par ailleurs, Fouad Siniora a indiqué à al-Modon qu'il y a "des crises majeures et existentielles qui obligent chacun à payer un prix pour éviter davantage de risques au Liban, et les premiers qui doivent payer un prix sont le président de la République et le Hezbollah". "Le président de la République doit respecter la Constitution, non seulement en matière de consultations, mais aussi sur la question de l'indépendance de la justice. Il doit commencer à faire face à la crise de l'électricité avec un un plan clair, qui ne soit pas soumis à des intérêts. Jusqu'à présent, le chef de l'État ne semble pas être dans cette optique. De même, le Hezbollah ne semble pas disposé à faire des compromis. Il insiste pour participer au gouvernement sachant que la pression internationale et arabe est claire concernant le rejet de sa participation à tout cabinet. L’insistance du parti ne mènera pas à des solutions ou à une aide immédiate", a-t-il ajouté.
"Nous soutiendrons un Premier ministre fort, capable de prendre des décisions courageuses, restaurer la confiance populaire dans l'État et ses institutions et travailler pour rétablir nos relations avec le monde arabe et les pays amis du Liban", a de son côté écrit Baha' Hariri, frère de Saad Hariri, sur son compte Twitter. "Tout gouvernement dont la déclaration ministérielle ne prévoit pas la mise en œuvre des décisions internationales relatives aux armes des milices, dont la résolution 1559 (du Conseil de sécurité de l'ONU), et qui n'opte pas pour la neutralité afin de sauver le Liban ne peut pas bâtir un État et ne peut apporter un seul centime au Trésor public", a-t-il ajouté.
En outre, dimanche soir, le président Michel Aoun s'adressera aux Libanais à 20h30, à l'occasion de la commémoration de la création de l’État du Grand-Liban, le 1er septembre 1920. Ensuite, le chef de l'État s'entretiendra avec le journaliste Ricardo Karam. Ils aborderont le centenaire, mais aussi les derniers développements politiques, sécuritaires et économiques au Liban.
commentaires (14)
Tout ce monde de la politique libanaise, anciens cinanciens ça, présidents deci et de ça, chefs et directeurs et sayed ci et sayed ca, etc., prennent leur temps pour décider alors que nous exigeons des solutions. Il faut leur donner 2 choix et à décider on the spot: Choix 1: on les déshabille tous et on les envoie dans le sous dans les pays de leur choix et nous gérons nos propres affaires... Choix 2: on les goûts tous dans une salle assez grande, avec 2 pains , une bouteille d'eau du litani, le coin de la salle comme toilettes, pas de poubelle et un temps d'une semaine pour pondre un gouvernement et un plan de sauvetage. Après quoi on les déshabille et on les exile vers les pays de leurs choix ...
Wlek Sanferlou
14 h 55, le 30 août 2020