
Le ministre sortant des Affaires étrangères, Charbel Wehbé, a discuté mardi avec les ambassadeurs des pays membres permanents du Conseil de sécurité, du projet de renouvellement du mandat de la Finul. Photo ANI
Au Palais de verre à New York, les discussions se poursuivaient hier, laborieusement, sous la menace d’un veto américain, au sujet des dispositions de la résolution qui est censée être votée aujourd’hui en Conseil de sécurité pour prolonger d’un an le mandat de la Force internationale des Nations unies au Liban (Finul). Cette année, le vote ne sera pas automatique, comme les précédentes. Washington et Tel-Aviv mettent tout leur poids dans la balance pour imposer des modifications du texte de la résolution allant dans le sens d’un renforcement de la mission de surveillance de la force internationale sur le terrain. Ce sera cela ou alors plus de Finul au Liban. Les Américains ont été on ne peut plus clair sur la question et restent intransigeants en menaçant d’opposer leur veto au texte si leurs remarques ne sont pas prises en compte. Si jamais les représentants des cinq grands n’arrivent pas à un accord, la réunion prévue aujourd’hui pour le vote n’aura pas lieu, et même si les débats se poursuivent dans les prochains jours, le risque est grand qu’avec l’intransigeance des États-Unis et, en face, celle de la Chine et de la Russie, la date du 31 août arrive sans que le mandat des Casques bleus ne soit renouvelé. Résultat : ces derniers devront se retirer du Liban. On peut imaginer dès maintenant les conséquences d’une telle décision.
Outre le renforcement de la mission de la Finul, Washington réclame également que son mandat soit ramené à six mois au lieu d’un an.
Les discussions qui étaient engagées au niveau des membres du Conseil de sécurité et des experts se poursuivaient hier au niveau des ministres des Affaires étrangères. Le projet de résolution établi par la France prévoit un plafond d’effectifs abaissé à 13 000 hommes au lieu de 15 000 et une demande à Beyrouth de faciliter aux Casques bleus l’accès aux tunnels traversant la ligne bleue qui sépare le Liban d’Israël.
L’État hébreu continue de hausser le ton, à la suite de heurts dans la nuit de mardi à mercredi à la frontière sud où l’armée israélienne avait bombardé des positions du Hezbollah en « réponse » à des tirs du parti chiite en direction de ses soldats. Pour Israël, « il n’y a aucune justification pour qu’une force inefficace opère sur un territoire que le Hezbollah utilise pour stocker des armes et transforme en base terroriste ».
Le représentant permanent d’Israël aux Nations unies, Gilad Erdan, a adressé mercredi un courrier aux membres du Conseil de sécurité exigeant que des changements importants soient apportés au mandat de la Finul pour qu’elle puisse accéder pleinement aux zones dans lesquelles opère le Hezbollah. La lettre inclut une carte du Liban-Sud montrant les secteurs où des tunnels de la formation chiite ont été découverts, ainsi que les postes d’observation de Green Without Borders, une ONG que Tel-Aviv accuse d’être affiliée au Hezbollah et de servir de paravent à cette formation pour « observer les soldats israéliens ». Pour soutenir son initiative, l’État hébreu s’est également appuyé sur les données des rapports du secrétaire général de l’ONU António Guterres, selon lesquels l’accès des Casques bleus à ces sites était également bloqué.
Discussions détaillées
Il semble cependant que la pression exercée par Israël et les États-Unis ait porté ses fruits. Bien que le Liban ait demandé le renouvellement de la mission des Casques bleus « sans amendements », on prévoit donc de « légères modifications » dont les plus importantes ont trait à « l’accès à certaines parties de la zone d’opérations de la force onusienne, une question complexe, importante et délicate », révèle une source diplomatique allemande onusienne de haut niveau à L’Orient-Le Jour. « Au cours des deux derniers jours, beaucoup de progrès a été accompli dans les négociations sur la résolution. Le vrai problème est celui de l’accès à certaines parties de sa zone d’opérations. C’est une question très complexe et pertinente qui a à voir avec la sécurité des personnes qui participent à la mission de paix et avec la sécurité d’Israël », selon cette source.
Rappelant que la Finul n’opère pas au titre du Chapitre VII de la charte, la source diplomatique allemande précise que les experts poursuivent leurs discussions détaillées. « Sur le fond, nous sommes tous d’accord pour dire que la mission des Casques bleus est plus importante que jamais, non seulement pour le Liban, mais aussi pour la sécurité d’Israël », indique-t-on de mêmes sources.
Le texte de la résolution, rédigé par la France et dont l’AFP a obtenu une copie mercredi, devrait ainsi « appeler le gouvernement du Liban à faciliter un accès rapide et complet de la Finul aux sites sur lesquels la force veut enquêter, y compris tous les endroits au nord de la ligne bleue liés à la découverte de tunnels » permettant des incursions en territoire israélien.
Plus agiles et plus mobiles
Pour la France, « porte-plume du Liban » au Conseil de sécurité, l’objectif de cette démarche n’est pas de modifier le mandat donné par la résolution 1701, qui est un équilibre délicat établi en 2006 entre les parties au conflit en vue d’une paix sous contrôle de l’ONU, mais de rendre la force internationale encore plus efficace, d’optimiser sa mission, explique à L’Orient-Le Jour une autre source diplomatique onusienne. « Le projet de résolution demande d’élaborer un plan en consultant les parties concernées pour mettre en œuvre les recommandations du rapport d’évaluation de la mission de la Finul établi par le secrétaire général des Nations unies. Ces propositions permettraient aux Casques bleus d’être plus agiles et plus mobiles. Les véhicules blindés de transport de troupes ne conviennent pas vraiment à des secteurs congestionnés, des ruelles étroites et un terrain montagneux. Il faudrait des véhicules plus petits, notamment des véhicules tactiques légers à haute mobilité », avait-elle estimé. António Guterres avait aussi réclamé que la Finul soit dotée d’une « capacité de surveillance améliorée, en remplaçant les fonctions d’infanterie lourde, qui servent aux activités quotidiennes, par des fonctions de reconnaissance ».
Dans son projet de résolution, le Conseil de sécurité demande à António Guterres de lui présenter les premiers éléments de son plan dans les 60 jours.
Dans ce même document, le Conseil décide en outre « une réduction du plafond des effectifs de 15 000 à 13 000 hommes » après d’âpres tractations, dans la mesure où les États-Unis et Israël voulaient ramener ce chiffre à 11 000. Dans les faits, cette décision ne changera pas grand-chose, note un diplomate sous couvert d’anonymat, car les effectifs actuels de la Finul avoisinent les 10 500 Casques bleus.
« La Finul joue un rôle-clé dans un contexte très difficile et complexe (à la fois sur les plans régional et interne avec la crise économique et sociale au Liban, aggravée par l’explosion du 4 août au port de Beyrouth). Elle reste indispensable », note ce diplomate, en rappelant que, depuis 2006, « elle a efficacement permis une désescalade lorsque les tensions montaient et que le risque de combats directs était élevé ».
Au Palais de verre à New York, les discussions se poursuivaient hier, laborieusement, sous la menace d’un veto américain, au sujet des dispositions de la résolution qui est censée être votée aujourd’hui en Conseil de sécurité pour prolonger d’un an le mandat de la Force internationale des Nations unies au Liban (Finul). Cette année, le vote ne sera pas automatique, comme les...
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MOI QUI JUSQU’À AUJOURDH’UI ÉTAIS PERSUADÉ QUE L’ARMÉE LIBANAISE ÉTAIT AUSSI DÉPLOYÉE AU SUD MOI SUI PENSAIS SUE LA FINUL PIUVAIT SE DÉPLACER DANS TOUT LE SUD MOI QUI PENSAIT QUE LE RÔLE DE LA FINUL ÉTAIT D’EMPÊCHER LA PRÉSENCE DE PERSONNES ARMÉES AU SUD LIBAN MOI QUI PENSAIT QUE LA FINUL ÉTAIT FORTE MAIS J’AI EU MES PREMIERS DOUTES SUAND C’EDT A OARTIR D’ISRAËL SUE LE COMMANDANT EN CHEF DE LA FINUL A PU ENTRER DÀS LES TÛNELS CREUSES À OARTIR DU SUD , RÉGION SOUS SON CONTRÔLE THÉORIQUE MON DIEU MÊME LA FINUL N’EST PAS TRANSPARENTE ET SUBIT LES CAPRICES DE HEZBALLAH LA VÉRITÉ ON NOUS PREND POUR DES IMBECILES ET PARFOIS JE PENSE QUE CEUX QUI ONT VOTÉ COMME CE QUI N’ONT PAS ÉTÉ VOTÉ PENSANT QUE RIEN NE CHANGERA LE SONT VRAIMENT SVP A LA PROCHAINE ÉLECTION QUAND ET SI ELLE AURA LIEU ALLER VOTER POUR CHANGER CETTE CLASSE DE POLITICIENS SI VOUS NE VOULEZ PAS SUBIR ENCORE PIRE SUE MAINTENANT ET SURTOUT NE DITES PAS SI JE NE VOTE PAS POUR MON ZAIM QUI ME PROTÉGERA C’EST LA PIRE PENSÉE ET NE CÉDER PAS VOTRE VOIX POUR QUELQUES MILLIERS DE LIVRES
LA VERITE
00 h 59, le 29 août 2020