Deux décès et 589 nouveaux cas, la barre des 10 000 contaminations franchie

Le Liban a franchi mercredi la barre symbolique des 10.000 cas déclarés de coronavirus, avec le dépistage de 589 nouveaux cas au cours des dernières 24h, selon le bilan du ministère de la Santé, publié mercredi. Deux décès ont par ailleurs été enregistrés. Ces chiffres portent donc à 10.347 le nombre cumulé de cas depuis l'apparition du virus au Liban en février, au nombre desquels 109 décès. Sur ces nouveaux cas, 581 ont été signalés localement, principalement à Beyrouth (105), dans le caza de Metn (68), à Baabda (54) et dans le caza de Aley (31). À ce jour, 2.928 personnes se sont rétablies, sachant que 246 sont toujours hospitalisées, dont 68 en soins intensifs.

Ces chiffres viennent alourdir encore le bilan des cas officiellement déclarés au Liban, qui a explosé ces dernières semaines et forcé les autorités à imposer un nouveau reconfinement de deux semaines, qui entrera en vigueur vendredi. Ce bouclage du pays durera jusqu'au 7 septembre prochain, à l'exception des quartiers sinistrés par la double explosion du 4 août au port de Beyrouth. L'aéroport international de Beyrouth reste cependant ouvert. Selon la circulaire du ministère de l'Intérieur précisant les modalités de ce reconfinement, les sociétés privées et commerciales, les magasins, les malls et les marchés populaires, les restaurants, les cafés et les boîtes de nuit, les corniches maritimes, les centres touristiques, les terrains et les clubs de sport, les piscines, les parcs d'attraction et les salles de jeu électroniques seront fermés durant cette période de 17 jours. Les rassemblements et les événements sociaux seront également interdits durant cette période. Pour les restaurants, seuls les services de livraison à domicile et les commandes de plats à emporter sont autorisés entre 6h et 17h. Les banques, elles, resteront ouvertes 24h sur 24. Un couvre-feu sera instauré de 18 heures à six heures du matin.

Dans le cadre de cette annonce, le directeur de l'hôpital gouvernemental Rafic Hariri de Beyrouth, Firas Abiad, a appelé les Libanais à être "responsables". Dans une série de tweets, le médecin a souligné que les violations des règles du confinement, telles qu'elles avaient déjà été enregistrées lors des périodes précédentes de fermeture du pays, avec notamment l'organisation de fêtes ou de mariages, "entravent l'application de toute politique publique". "Les autorités ne peuvent pas être partout et c'est au public d'être responsable", a-t-il écrit. Il a en outre demandé que l'augmentation du nombre de tests réalisés au Liban, qui a atteint un nombre record mardi, entre dans le cadre d'une "stratégie de surveillance claire". "Une augmentation des tests permet une meilleure surveillance et donc un meilleur contrôle. Mais sans coordination et direction, les efforts déployés par les laboratoires seront moins efficaces", a-t-il estimé. Enfin, malgré les "coûts financiers et psychologiques" que posent selon lui les deux semaines de reconfinement décrétées par l'exécutif, "le but est d'éviter qu'un nombre élevé de patients aient besoin de lits dans les hôpitaux et n'en trouvent pas". "Nous avons perdu assez de vies récemment", a-t-il conclu, en allusion aux explosions meurtrières du 4 août, qui ont fait au moins 180 morts, selon un dernier bilan toujours provisoire, et plusieurs dizaines de disparus.