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Nos Lecteurs ont la Parole

Requiem de Mozart

Le dimanche 26 juillet, les chœurs de l’Université Saint-Joseph et l’orchestre des Jeunesses musicales du Liban donnaient en concert le Requiem de Mozart sous la direction de Yasmina Sabbah ; concert sans public, retransmis en direct par la MTV. Organiser et préparer un concert par les temps qui courent relèvent de la gageure : en effet, il a fallu vider l’église aux trois quarts de ses bancs pour permettre aux membres de la chorale et de l’orchestre de s’installer tout en respectant la distanciation sociale exigée. Les réverbérations naturelles de l’église et la distance entre les chœurs et l’orchestre n’arrangeant pas les problèmes d’acoustique et de synchronisation, il a fallu l’intervention de l’ingénieur de son Jean Gibran pour relever le défi. Il en a résulté une surprenante et belle sonorité rarement entendue dans cette église. Et c’est là que nous avons constaté l’immense travail réalisé par Yasmina.

Comme on le sait tous, les chœurs et autres formations chorales au Liban sont tous, sans aucune exception, formés par des amateurs qui consacrent leurs loisirs à se réunir pour chanter et faire de la musique. Les chœurs de l’USJ peuvent être ici considérés comme ayant atteint un niveau de professionnalisme élevé : le travail depuis plus de cinq ans de Yasmina a porté ses fruits, et chanter tout le Requiem de Mozart par cœur n’est pas chose aisée ni à la portée de tout le monde. Technique de l’émission des voix, de la respiration, phrasé aux longues courbes, articulation des mots, etc. Tant de choses qui nous font dire que le but de la chorale de l’USJ est d’atteindre le niveau élevé des chœurs occidentaux dont la tradition remonte à plusieurs siècles.

Les JML, qui n’ont pas le budget des autres organisateurs de concerts pour faire venir de l’étranger des solistes à grands coups de dollars, préfèrent encourager les musiciens libanais et leur offrir l’occasion de se présenter au public. Des quatre solistes, on peut saluer la performance de la soprano Marie-José Matar à la voix angélique et celle de Grace Medawar, la mezzo-soprano à la voix ample et veloutée. Si le ténor Rani Ayrouth et la basse César Naassy ne possèdent pas la vaillance à laquelle les centaines d’enregistrements nos oreilles sont habitués, ils ont chanté avec justesse et sobriété.

L’orchestre des JML, constitué comme à son habitude par des élèves de haut niveau soutenus par leurs propres professeurs du Conservatoire national, nous a ébahis par l’homogénéité, surtout celle des cordes : saluons ici le travail de Mario Rahi qui a su, par ses coups d’archet, insuffler un style classique à la fois souple et bien rythmé. Les puristes ont bien cherché les trois trombones qui manquaient à l’appel : budget restreint, il a bien fallu s’en passer, d’autant plus que leur rôle consistait à doubler les voix d’homme du chœur (tradition remontant au baroque et s’étalant jusqu’à la fin du XIXe siècle). Quant au solo du « tuba mirum », il a été remplacé par le basson, ce qui a donné à ce passage un aspect plus lyrique et moins rébarbatif.

Nous retiendrons de ce concert la synchronisation parfaite entre chœurs et orchestre, et la direction limpide et très inspirée de Yasmina Sabbah dont l’abnégation, l’acharnement et la patience placent les chœurs de l’USJ parmi les meilleurs au Liban.

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Le dimanche 26 juillet, les chœurs de l’Université Saint-Joseph et l’orchestre des Jeunesses musicales du Liban donnaient en concert le Requiem de Mozart sous la direction de Yasmina Sabbah ; concert sans public, retransmis en direct par la MTV. Organiser et préparer un concert par les temps qui courent relèvent de la gageure : en effet, il a fallu vider l’église aux trois quarts...

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