
Des lits d'hôpitaux qui ont pu être récupérés d'une aile endommagée de l'hôpital Geitaoui, à Beyrouth, le 5 août 2020. Photo Nada Merhi
Face à la double déflagration qui a sinistré mardi le port de Beyrouth et de nombreux quartiers de la capitale, plusieurs hôpitaux se sont trouvés en première ligne. Dans ces établissements, dévastés par les explosions qui ont éclaté dans le port de Beyrouth tout proche, plusieurs membres du personnel soignant ont perdu la vie. La catastrophe de mardi vient, de surcroît, s'ajouter aux crises que subit de plein fouet un secteur hospitalier au bord de l'effondrement en raison de la crise économico-financière que subit le Liban et alors que plusieurs établissements avaient annoncé, ces dernières semaines, ne plus pouvoir fonctionner à pleine capacité.
De l'un d'eux, l'hôpital Saint Georges d'Achrafieh, il ne reste que la structure du bâtiment. L'explosion y a tué treize personnes, dont quatre membres du personnel soignant, indique son directeur Iskandar Nehmé. Tous les autres patients ont été évacués vers des hôpitaux avoisinants. Presque tout a été aplati, constate notre journaliste Nada Merhi. Dès l'entrée dans l'établissement dévasté, la poussière prend à la gorge, malgré le masque de protection. Et l'on ne peut que constater les morceaux de plafond qui jonchent encore le sol ou pendent, raccrochés à quelques fils seulement. et les vitres qui ont explosé dans tous les coins du bâtiment.
Un couloir dévasté de l'hôpital Saint Georges de Rmeil, le 5 août 2020. Photo Nada Merhi
Malgré tout, des appareils médicaux sont toujours en état de marche, notamment dans le département des urgences, ce qui pourrait le rendre rapidement à nouveau fonctionnel, si des fonds peuvent être mobilisés pour réhabiliter le reste du matériel. Au niveau des cliniques pour les consultations externes, tout a par contre été détruit.
L'hôpital "n'est plus opérationnel"
A quelques kilomètres de là, l'hôpital libanais de Geitaoui "n'est plus fonctionnel", annonce son directeur général, Pierre Yared. Là aussi, tous les patients qui y étaient hospitalisés ont été transférés vers d'autres hôpitaux tandis que des équipes médicales se sont activées jusqu'aux petites heures du matin pour traiter 104 blessés. Malgré tous les efforts déployés, dans un bâtiment durement touché par l'explosion, douze personnes sont décédées, trois d'entre elles n'ayant pas encore été identifiées.
A l'Hôtel Dieu de France, à Achrafieh, les dégâts matériels sont moins importants, se limitant à des faux-plafonds qui se sont écroulés ou des vitres brisées. Mais l'hôpital a rapidement été submergé hier soir par l'afflux de blessés. En quelques heures, il a reçu 340 personnes souffrant de blessures graves, parmi lesquelles quatorze personnes sont décédées, indique le directeur médical de l'établissement, le Dr Georges Dabar. Face à cet afflux, l'hôpital limitera au maximum ses services pour les autres patients, jusqu'à lundi, se limitant aux cas urgents et graves.
Les équipes de sauvetage libanaises continuaient en outre, mercredi, de rechercher d'éventuels survivants, alors que les derniers bilans, toujours provisoires, faisaient état de plus de 100 morts et près de 5.000 blessés. Le Premier ministre Hassane Diab a déclaré que 2.750 tonnes de nitrate d'ammonium, un produit chimique utilisé pour fabriquer des engrais, étaient stockées dans le port depuis six ans sans mesures particulières de sécurité, une situation qu'il a jugée "inacceptable".
Face à la double déflagration qui a sinistré mardi le port de Beyrouth et de nombreux quartiers de la capitale, plusieurs hôpitaux se sont trouvés en première ligne. Dans ces établissements, dévastés par les explosions qui ont éclaté dans le port de Beyrouth tout proche, plusieurs membres du personnel soignant ont perdu la vie. La catastrophe de mardi vient, de surcroît, s'ajouter...
commentaires (1)
FAUT NOMMER LES PROPRIETAIRES ET LES RESPONSABLES ET LES CHATIER.
LA LIBRE EXPRESSION
14 h 22, le 05 août 2020