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Politique - Assassinat de Rafic Hariri

Hariri ne devrait pas opter pour l’escalade après l’annonce du verdict du TSL, selon ses proches

« La scène politique va sûrement s’enflammer », prévoit l’ancien député Moustapha Allouche qui exclut toutefois qu’il puisse y avoir des scènes de violence dans le pays.

Hariri ne devrait pas opter pour l’escalade après l’annonce du verdict du TSL, selon ses proches

Lors d’une audience du TSL, présentation d’une maquette du centre-ville de Beyrouth où a eu lieu l’attentat qui a coûté la vie à l’ancien Premier ministre Rafic Hariri, le 14 février 2005. Photo tirée du site du TSL

Le chef du courant du Futur, Saad Hariri, sera présent à La Haye ce vendredi 7 août, pour assister à la lecture du verdict du Tribunal spécial pour le Liban (TSL), dans l’affaire de l’assassinat de son père, l’ancien Premier ministre Rafic Hariri, tué dans un attentat à la camionnette piégée le 14 février 2005. M. Hariri devrait s’exprimer à l’issue de l’annonce du jugement du TSL, mais il n’est pas clair pour l’instant s’il prendra la parole directement après la fin de l’audience ou plus tard. Le tribunal, basé aux Pays-Bas, rendra son jugement par contumace dans le procès de quatre membres présumés du Hezbollah accusés d’avoir participé à l’assassinat de Rafic Hariri. Le parti chiite, qui rejette toute paternité de l’assassinat, a toujours refusé de livrer les suspects malgré plusieurs mandats d’arrêt lancés par le TSL.

« Saad Hariri aura une prise de position après le verdict. Mais je doute qu’il s’exprime directement après l’audience, à partir du tribunal, souligne à L’Orient-Le Jour l’ancien député et membre du bureau politique du Futur Moustapha Allouche. M. Hariri a préparé des éléments de discours mais je pense qu’il prendra le temps de mûrir sa prise de parole, à la lumière des annonces du TSL », assure-t-il. « Le chef du Futur n’a pas l’habitude d’entrer dans des confrontations, mais la scène politique va sûrement s’enflammer. Toutefois, je ne pense pas qu’il puisse y avoir des scènes de violence », estime M. Allouche.

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Une source proche du dossier s’exprimant sous le couvert de l’anonymat assure à L’OLJ que « Saad Hariri prendra position face au Hezbollah et demandera que les accusés soient remis à la justice, sans toutefois recourir à l’escalade ». « Tout dépendra du préambule au jugement. S’il y est fait mention du Hezbollah en tant que parti et non pas seulement d’individus qui lui seraient affiliés, cela voudra dire que la communauté internationale met la pression sur le parti chiite », analyse cette source, qui poursuit : « Il y aura probablement des sit-in à l’issue du verdict du TSL, peut-être même de la récupération de la part de Baha’ Hariri (frère aîné de Saad Hariri). La pression de la communauté internationale sur le Hezbollah va sûrement augmenter une fois que le tribunal se sera prononcé. »

L’audience retransmise en direct

L’audience du TSL débutera vendredi à midi (heure de Beyrouth) et sera retransmise en direct sur le site du TSL (https ://www.stl-tsl.org) en arabe, français et anglais et sur la chaîne YouTube du tribunal « STLebanon » en arabe. Sur place, la séance ne sera pas ouverte au public en raison du Covid-19, et le jugement sera rendu dans la cour d’audience avec une participation virtuelle partielle. « L’accès des médias sur place sera limité à 30 journalistes qui seront admis au centre des médias, dont 6 qui seront installés dans la galerie publique. Il y aura également une quinzaine de diplomates dans la galerie publique », indique à L’OLJ Wajd Ramadan, attachée de presse du TSL.

Les quatre accusés jugés par contumace par le TSL sont Salim Ayache, Hussein Oneïssi, Assaad Sabra et Hassan Habib Merhi. Salim Ayache est soupçonné d’avoir été à la tête de l’équipe à l’origine de l’attentat qui a coûté la vie à Rafic Hariri. Hussein Oneïssi et Assaad Sabra sont notamment poursuivis pour avoir enregistré une fausse vidéocassette revendiquant le crime au nom d’un groupe fictif. Hassan Habib Merhi fait également face à plusieurs chefs d’accusation, tels que complicité de perpétration d’un acte de terrorisme et complot en vue de commettre cet acte. Le procès des quatre hommes, qui s’est déroulé en leur absence et sans contact de leur part avec les avocats qui les représentent, était entré dans sa dernière phase en septembre 2018. Moustapha Badreddine, le principal suspect décrit comme le « cerveau » de l’attentat par les enquêteurs, est mort en 2016 en Syrie et ne sera donc pas jugé.

Entré en service le 1er mars 2009 dans la banlieue de La Haye, le TSL est le premier tribunal pénal international qui permet l’organisation d’un procès par défaut au cours duquel les accusés sont représentés par un avocat.

Hamadé à La Haye

Le député Marwan Hamadé, qui a échappé à un attentat le 1er octobre 2004 à Beyrouth, sera présent à La Haye aux côtés de Saad Hariri, mais il se refuse à tout commentaire pour l’instant. « Je me suis engagé à ne pas faire de commentaire avant le verdict, étant moi-même victime d’un attentat et témoin dans le dossier de l’attentat contre Rafic Hariri », a-t-il déclaré à L’OLJ. Interrogé sur la réaction de Saad Hariri à l’issue du verdict, Marwan Hamadé estime « qu’il n’est pas dans l’intention de M. Hariri de mettre le feu aux poudres, mais il ne passera pas le verdict sous silence ».

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Premier ministre jusqu’à sa démission en octobre 2004, Rafic Hariri a été tué lorsqu’un kamikaze a fait exploser une camionnette piégée au passage de son convoi blindé sur le front de mer de Beyrouth. Cet attentat avait coûté la vie à 21 autres personnes et fait quelque 226 blessés. La mort de Rafic Hariri, d’abord attribuée à des généraux libanais prosyriens, avait suscité de vives réactions à l’époque, entraînant le retrait des troupes syriennes après près de 30 ans de présence sur le sol libanais. Ce crime « avait un but politique », a martelé l’accusation lors de la dernière phase du procès en septembre 2018, affirmant que l’ancien Premier ministre « était perçu comme une grave menace par les prosyriens et pro-Hezbollah ».

L’assassinat de Rafic Hariri avait été suivi d’une série d’attentats dont certains font également l’objet d’un traitement de la part du TSL. Il s’agit de l’attentat qui a visé Marwan Hamadé, de l’assassinat de Georges Haoui, le 21 juin 2005, dans une opération à la voiture piégée près de son domicile dans le quartier résidentiel de Wata Mousseitbé, et de la tentative d’assassinat d’Élias Murr dans la région d’Antélias, le 12 juillet 2005. Le TSL accuse Salim Ayache d’être également responsable de ces trois attentats. « Mon dossier est en cours. L’acte d’accusation a été approuvé par le juge de la mise en état, Daniel Fransen, et il y a eu une séance procédurale il y a une semaine », précise M. Hamadé à L’OLJ.

Le chef du courant du Futur, Saad Hariri, sera présent à La Haye ce vendredi 7 août, pour assister à la lecture du verdict du Tribunal spécial pour le Liban (TSL), dans l’affaire de l’assassinat de son père, l’ancien Premier ministre Rafic Hariri, tué dans un attentat à la camionnette piégée le 14 février 2005. M. Hariri devrait s’exprimer à l’issue de l’annonce du...

commentaires (8)

Toute personne qui tue par les armes Périra par les armes dans une grande Douleure car personne n échappe a la justice sur et divine que dieu vienne a l aide des libanais

choubassy hussein

18 h 03, le 03 août 2020

Tous les commentaires

Commentaires (8)

  • Toute personne qui tue par les armes Périra par les armes dans une grande Douleure car personne n échappe a la justice sur et divine que dieu vienne a l aide des libanais

    choubassy hussein

    18 h 03, le 03 août 2020

  • Cas unique, dans l’histoire des pays, ou une bande ayant assassiné une figure politique de premier plan, continue de kidnapper, tranquillement son destin par le chantage de la force, et préside au gouvernement de ce pays comme si de rien n’était.. A suivre..

    LeRougeEtLeNoir

    14 h 12, le 03 août 2020

  • On peut passer à autre chose ? Ce tribunal a couté une fortune au peuple libanais, d’une part, et d’autre part, il a permis à garder le Liban dans le miasme des querelles des pays du Moyen-Orient au lieu que nous puissions nous libérer des diatribes de nos politiciens corrompus et des milices qui ne devraient même pas avoir le droit d’exister. Mais, sommes-nous un pays normal ?

    TrucMuche

    13 h 58, le 03 août 2020

  • Résistance, contre la résistance criminelle

    Bachir Karim

    09 h 29, le 03 août 2020

  • "... Hariri ne devrait pas opter pour l’escalade ..." —- C’est conjugué à quel temps ça? Le conditionnel? C’est conditionné à quoi?

    Gros Gnon

    09 h 18, le 03 août 2020

  • Que Justice soit faite ENFIN !

    Monique Haddad

    09 h 13, le 03 août 2020

  • Comme a son habitude... Parler pour ne rien dire, alors que la pudeur et la reserve l’auraient grandi !

    Cadige William

    08 h 57, le 03 août 2020

  • Il ne manquerait plus qu'il opte pour l'escalade....

    NAUFAL SORAYA

    07 h 16, le 03 août 2020

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