
Photo d’archives prise dans une salle de classe au Liban. OLJ
Les écoles libanaises, fortement impactées par la crise économique que traverse le pays, ne sont "pas prêtes" pour la rentrée de septembre prochain, a alerté vendredi la présidente du Centre de recherche et de développement pédagogiques (CRDP), relevant du ministère de l'Education, Nada Oueyjane.
"De nombreux établissements ont fermé leurs portes, et de nombreux enseignants sont sans travail (...) Comment les écoles peuvent-elles ouvrir leurs portes en septembre, soit dans un mois, alors que le niveau de préparation varie d'une institution à l'autre ? Comment les écoles peuvent-elles ouvrir leurs portes alors que les administrations, les professeurs, les élèves se rejettent la responsabilité de la situation ?", s'interroge Mme Oueyjane dans un billet publié sur le site du CRDP.
La présidente du Centre propose entre autres, comme "solutions objectives susceptibles d'être mises en place rapidement", le soutien de l'Etat à un "panier éducatif" qui comprendrait fournitures scolaires, livres, cartables et autres produits dont les prix se sont envolés à la faveur de l'inflation galopante, la fourniture d'électricité pour l'ensemble des établissements scolaires et une connexion Internet spéciale pour les écoles.
Dans la soirée, le ministre de l'Education, Tarek Majzoub, a qualifié d'"imprudentes" les déclarations de Mme Oueyjane, ajoutant qu'elles "n'illustrent pas ce qui se passe au ministère", appelant la présidente à "mettre en place ce qu'elle réclame pour un retour normal dans les classes". "L'heure n'est pas à marquer des points de manière inappropriée", a souligné M. Majzoub, qui a déclaré sur la chaîne locale al-Jadeed que la nouvelle année scolaire "débutera entre septembre et octobre prochains".
L'ensemble du secteur éducatif subit de plein fouet, à l'instar de tout le Liban, les retombées de la grave crise économique et financière. Pour y faire face, le gouvernement a approuvé il y a plusieurs semaines un projet de loi prévoyant l'octroi de 500 milliards de livres libanaises de subventions au secteur éducatif. Près de 150 milliards de livres seront versés aux écoles et instituts publics, tandis que les écoles privées percevront 350 milliards de livres afin de payer les salaires des enseignants et du personnel administratif. Lors de sa récente visite au Liban, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, avait annoncé une aide d'une valeur de près de 15 millions d'euros à destination du secteur de l'éducation.
Pour l’amour du ciel, que tous ces technocrates qui se prennent pour des ministres se taisent et se contentent d’encaisser leurs salaires mirobolants sans nous casser les oreilles avec leurs inepties
09 h 13, le 01 août 2020