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Société - Environnement

Les FL s’impliquent activement dans l’opposition face au barrage de Bisri

Des dizaines de militants écologistes campent sur le site depuis plusieurs jours et un sit-in ouvert a été lancé samedi dernier pour empêcher toute reprise des travaux.

Les FL s’impliquent activement dans l’opposition face au barrage de Bisri

« Sauvez la plaine de Bisri », peut-on lire sur une banderole portée par des militants écologistes. Photo Paul Abi Rached

La bataille se poursuit entre les défenseurs de l’environnement et les autorités à Bisri. Des dizaines de militants, qui rejettent la construction d’un barrage controversé dans la région, ont entamé samedi un sit-in ouvert dans la plaine de Bisri, située entre le Chouf et Jezzine. Certains campaient même sur place depuis plusieurs jours et comptent assurer une présence permanente sur le terrain. L’entrepreneur chargé du projet devrait reprendre les travaux avant le mercredi 22 juillet, délai imposé par la Banque mondiale (BM) qui finance le projet, selon le ministre de l’Énergie Raymond Ghajar.


La plaine de Bisri connaît un mouvement de va-et-vient incessant de militants depuis quelques jours. Photo Paul Abi Rached


Lors d’une conférence de presse musclée hier, le député du Chouf et vice-président des Forces libanaises Georges Adwan a ouvertement pris position en faveur des écologistes et dit non à l’édification de ce barrage, affirmant que plusieurs députés de la région allaient signer une pétition allant dans ce sens. Des déclarations significatives face à ce projet porté par le Courant patriotique libre, d’autant plus que M. Adwan s’est rendu sur place. « Nous devons mettre un terme aux violations, et nous sommes là, en compagnie de tous les représentants des villages concernés, pour dire à ceux qui financent le projet que ce barrage est rejeté. La construction ne se poursuivra pas. Nous allons empêcher cela », a affirmé Georges Adwan, lors d’une conférence de presse sur le parvis d’une église de Bisri. « L’eau qu’ils veulent acheminer à Beyrouth provient du lac de Qaraoun, et le président de l’Office des eaux du Litani a affirmé que ce lac est pollué et ne peut être réhabilité avant sept ans », a en outre mis en garde le député FL. Conçu pour alimenter Beyrouth en eau, le barrage est financé en grande partie par un prêt de la Banque mondiale et doit être exécuté par le Conseil du développement et de la reconstruction. La société civile, les municipalités de la région, le Parti socialiste progressiste et les FL s’y opposent pour plusieurs raisons. D’abord, il menace la biodiversité et le riche patrimoine de cette vallée, et peut constituer un danger car il se situe sur une faille sismique. De plus, la nature du terrain, riche par ailleurs en eau souterraine, n’est pas propice au stockage d’eau.

« Vous avez construit des barrages, et cela a coûté environ un milliard de dollars. Mais la politique des barrages a-t-elle servi à quelque chose ? Vous ne voulez pas acheminer l’eau à la population, vous voulez uniquement acheminer l’argent dans vos poches », a poursuivi M. Adwan à l’adresse des défenseurs du projet.


Des dizaines de personnes campent tous les soirs à Bisri, dans le but d’empêcher la reprise des travaux. Photo Paul Abi Rached


« Unis face à l’entrepreneur »
Paul Abi Rached, directeur de l’association Terre-Liban et du Mouvement écologique libanais, s’est dit pour sa part « optimiste » quant à la préservation du site. « La situation est différente maintenant et elle est en notre faveur. La majorité des municipalités de la région nous soutiennent dans la défense de la plaine de Bisri. Nous sommes unis pour faire face à l’entrepreneur, si jamais il tente de reprendre les travaux. Deux grands partis sont à nos côtés, le PSP et le FL », s’est félicité M. Abi Rached, qui a également appelé à la transformation de Bisri en réserve naturelle. « Nous avons vu l’échec des barrages de Msailha ou de Qaraoun, a indiqué pour sa part Samer Khoury, militant écologiste qui campe à Bisri depuis plusieurs jours avec des dizaines d’autres personnes. Si ceux qui soutiennent la construction du barrage viennent passer quelques jours ici, ils changeront sans doute d’avis. » Selon M. Khoury, la plaine connaît un mouvement de va-et-vient continu de campeurs qui viennent pour admirer la beauté du paysage, notamment durant le week-end. Des activistes opposés au projet s’étaient rassemblés lundi dernier à Bisri et certains s’étaient symboliquement attachés aux arbres sur le site.

Pour mémoire

Le barrage de Bisri : un projet qui défie toute logique, estime un rassemblement d’experts


Contacté par L’Orient-Le Jour, le député Marwan Hamadé (Chouf), président de la commission de l’Environnement, a assuré pour sa part que le barrage ne sera pas érigé. « Ce projet ne passera pas. Je suis catégorique », a-t-il déclaré. « Le PSP a déjà présenté une proposition de loi allant dans ce sens et nous comptons la faire avaliser bientôt », a ajouté M. Hamadé. Cette proposition de loi prône l’abandon total du projet, la transformation de la région en réserve naturelle et la réaffectation des fonds de la BM à d’autres projets de développement. « Je vois mal les travaux reprendre par la force et sous la protection de l’armée, car il ne s’agit pas uniquement de les reprendre mais de les poursuivre », a encore dit M. Hamadé.

Bilal Abdallah, député PSP du Chouf, est également formel quant à la nécessité d’abandonner les travaux à Bisri. « Le gouvernement insiste pour poursuivre ce projet, mais il faut qu’il réexamine ce dossier. L’argent de la BM aurait pu être utilisé dans la lutte contre le Covid-19, mais les autorités ont refusé », a-t-il confié à L’OLJ. « Nous conseillons au gouvernement de ne pas tenter d’imposer ce projet par la force aux habitants de la région », a encore dit le député.

La bataille se poursuit entre les défenseurs de l’environnement et les autorités à Bisri. Des dizaines de militants, qui rejettent la construction d’un barrage controversé dans la région, ont entamé samedi un sit-in ouvert dans la plaine de Bisri, située entre le Chouf et Jezzine. Certains campaient même sur place depuis plusieurs jours et comptent assurer une présence permanente sur...

commentaires (7)

QU,ILS S,IMPLIQUENT A FOND AUX PROPOSITIONS DU PATRIARCHE POUR SAUVER AVANT TOUT L,ELEMENT CHRETIEN DU PAYS ET PUIS LES SUNNITES ET LES DRUZES ET AUTRES CPMMUNAUTES CAD TOUS LES LIBANAIS.

LA LIBRE EXPRESSION

13 h 58, le 20 juillet 2020

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Commentaires (7)

  • QU,ILS S,IMPLIQUENT A FOND AUX PROPOSITIONS DU PATRIARCHE POUR SAUVER AVANT TOUT L,ELEMENT CHRETIEN DU PAYS ET PUIS LES SUNNITES ET LES DRUZES ET AUTRES CPMMUNAUTES CAD TOUS LES LIBANAIS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 58, le 20 juillet 2020

  • Et c’est parti les populistes politique , très applaudis , reprennent les choses en main ( à y penser nos thawriines ne les considérer pas KOULON ???) - à la libanaise - Nos dits écolos ont trouvé du travail - CAMPER : une façon de résoudre le chômage !! Bravo - Mais les accusations de corruption dans ce projet , - projet qui remonte des années 70 – s’il y en a – il faut les prouver comme Un plus Un font deux autrement c’est du bla bla bla . Dans le future Beyrouth sans eau : Pneu écologique à bruler , routes bloquées le cinéma habituel…. Au fait les campeurs qu’est qu’on fait avec l’eau qui coule a vos pieds ???

    aliosha

    12 h 32, le 20 juillet 2020

  • Qu’ils aillent récupérer l’argent dans la poche des voleurs qui tirent les ficelles du pays, plutôt que de lancer des projets stériles, sans aucune base scientifique, mélanges de trafic d’influence, de clientélisme, et de pots-de-vins ! Le gouvernement est occupé à choisir les revêtements de l’appartement , alors qu’il est inondé de toutes part! Ça justifie au moins les salaires et les fonctions !

    LeRougeEtLeNoir

    12 h 25, le 20 juillet 2020

  • Il faut aussi lutter pour torpiller tous les projets qui ont été décidé unanimement pour s'approprier une partie de notre patrimoine et ériger des bâtiments en saccageant le paysage, tout comme le littoral et la montagne. Ils devraient récupérer tous les biens immobiliers pillés par les pseudos défenseurs de notre pays jusqu’au dernier centimètre carré. Ces vendus ont volé le patrimoine mais veulent faire la guerre pour récupérer des fermes de Chébaa qui ne nous appartiennent pas. Chercher l’erreur.

    Sissi zayyat

    11 h 06, le 20 juillet 2020

  • Et quand il y aura plus de problèmes pour distribuer l'eau. Plus de pénurie j'imagine que ceux là même seront en tête des contestataires pour manifester contre le rationnement. Avec des slogans "que fait le gouvernement?".

    Sybille S. Hneine

    08 h 40, le 20 juillet 2020

  • Bravo pour tous ceux qui luttent contre ce barrage insensé. Halte à l'enrichissement des corrompus et à la défiguration du pays. Que l'argent du barrage serve plutôt à nourrir la population affamée.

    mokpo

    07 h 32, le 20 juillet 2020

  • "L’argent de la BM aurait pu être utilisé dans la lutte contre le Covid-19, mais les autorités ont refusé ". L' BM avait proposé de réattribué ces fonds à un projet plus urgent, mais l'insistance à poursuivre ce projet coûteux et nuisible laisse plus que supposer des intérêts personnels. Autrement dit, pour nos dirigeants, il n'existe pas de " projet plus urgent" que se remplir les poches!

    Yves Prevost

    07 h 32, le 20 juillet 2020

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