Bank of Sharjah, basée aux Émirats arabes unis, a annoncé jeudi ses résultats de l’année 2019 de son groupe, avec un retard de six mois en raison « d’un délai d’audit de (sa) filiale Emirates Lebanon Bank SAL ».
Ainsi, la banque a accusé des pertes de « 488 millions de dirhams », soit 132 millions de dollars, notamment à cause de provisions effectuées au Liban pour couvrir la dépréciation de la livre (voir par ailleurs) et le défaut sur la dette souveraine libanaise. Cette dernière a atteint 92,4 milliards de dollars à fin mars, un niveau insoutenable pour le pays qui a fait défaut en mars sur ses obligations d’État en devises. En retirant les pertes générées par la filiale libanaise, la banque émiratie a engrangé des profits nets s’élevant à 44,38 millions de dollars, soit une augmentation de « 25 % en glissement annuel ».
Le retard, selon le PDG de la banque, Varouj Nerguizian, dans une interview accordée au quotidien Gulfnews, provient des difficultés rencontrées afin de calculer le goodwill, soit la différence entre l’actif de son bilan et sa valeur réelle, en raison de la situation économique et financière particulière au Liban. En somme, la banque a enregistré 285 millions de dollars en goodwill, dont 19,19 millions provenant de la dévaluation de la livre.
Toutefois, les provisions effectuées devront être amorties d’ici « cinq à dix ans », selon Varouj Nerguizian, en fonction des recommandations de la Banque du Liban, dans sa circulaire n° 532 émise en novembre 2019, qui demande une augmentation du capital des banques de 20 %.
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