Le ministre libanais de l'Intérieur, Mohammad Fahmi, a annoncé jeudi l'arrestation des agresseurs de l'activiste anti-pouvoir Wassef Haraké, victime de violences physiques vendredi à Beyrouth après un entretien à la radio.
"Je salue la direction générale des Forces de sécurité intérieure qui veille à la sécurité du citoyen et qui a procédé à l'arrestation des assaillants de l'avocat Wassef Haraké", a écrit M. Fahmi sur son compte Twitter.
Le 3 juillet dernier, alors qu'il quittait les locaux de la Voix du Liban dans le quartier d'Achrafieh à Beyrouth, Wassef Haraké a été agressé, selon son récit, par quatre personnes qui circulaient à motocyclettes. Il a été frappé au moyen d'"objets tranchants" et ses assaillants ont tenté de lui dérober son téléphone portable. Il avait ensuite été brièvement hospitalisé à l'Hôtel Dieu de France, où le Bâtonnier de Beyrouth, Melhem Khalaf, s'était rendu à son chevet en signe de solidarité.
En soirée, le bureau de presse du ministre des Affaires sociales Ramzi Moucharrafiyé a publié un communiqué affirmant avoir été "surpris par les informations rapportées par les médias (...) attribuant l'agression de Wassef Haraké à son entrée dans un bâtiment du ministère des Affaires sociales pour y protester".
Le bureau dément que le ministre "ait une relation quelconque avec cette affaire". "Le ministère des Affaires sociales est témoin de divers sit-in et manifestations de manière presque continue, en raison des responsabilités qui lui incombent dans ces circonstances difficiles (...) L'activiste Wassef Haraké a précédemment rendu visite au ministre et l'a rencontré plus d'une fois en présence d'associations et de militants, et il respecte le ministre Moucharrafiyé", ajoute le bureau de presse qui appelle "les services judiciaires et de sécurité à prendre les mesures nécessaires".
Rabih Zein libéré
Par ailleurs, l'activiste controversé Rabih Zein, autre figure du mouvement de contestation contre la classe dirigeante arrêté le 3 juin dernier en application de deux mandats d’arrêt délivrés à son encontre, a été libéré contre une caution de 600 000 livres libanaises, ont annoncé jeudi ses avocats. La semaine dernière, une demande de libération de l'activiste avait été refusée par la justice.
Cette libération intervient après plusieurs sit-in organisés par ses soutiens devant le sérail de Tripoli, la grande ville du Liban-Nord, qui est l'une des places fortes de la contestation.
Un rassemblement avait été organisé ce matin encore par des protestataires réclamant la libération de l'activiste et de l'ensemble de ses compagnons et scandant des slogans contre la "politique qui réduit au silence". Ils avaient également demandé à la justice d'"ouvrir les dossiers de la corruption et de juger tous ceux qui ont volé de l'argent public".
commentaires (5)
Encore un effet d’annonce de notre technocrate du dedans. Ils ont peut être été arrêtés pour être placés au frais pendant quelques jours sinon je vous mets au défi de dévoiler leurs noms et leur appartenance politique
Lecteur excédé par la censure
09 h 24, le 10 juillet 2020