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Politique - Diplomatie

« Les États-Unis ne permettront pas que le Liban soit dépendant de l’Iran », promet Pompeo

Le chef du commandement central américain, le général Kenneth McKenzie, a effectué hier une visite éclair à Beyrouth

« Les États-Unis ne permettront pas que le Liban soit dépendant de l’Iran », promet Pompeo

Le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, a réaffirmé hier que son pays « ne permettra pas que le Liban soit dépendant de l’Iran », au moment où le général Kenneth McKenzie, en poste depuis mars 2019 à la tête du Commandement central des États-Unis (USCentcom), effectuait une visite éclair à Beyrouth, s’inscrivant dans le cadre de la coopération étroite entre les deux forces armées libanaise et américaine.

« Le Hezbollah est une organisation terroriste. Nous appelons tous les États à le classer comme telle. Nous aiderons le Liban à sortir de sa crise et nous ne permettrons pas que ce pays soit dépendant de l’Iran », a déclaré Mike Pompeo au cours d’un point de presse au département d’État, à

Washington. « Nous ne permettrons pas à l’Iran d’approvisionner le Hezbollah en fuel et nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour imposer des sanctions aux membres de ce groupe. Nous continuerons d’exercer des pressions sur cette formation », a-t-il poursuivi, avant de s’exprimer en faveur d’« un gouvernement qui réponde aux aspirations des Libanais ».

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Ce n’est pas la première fois que le chef de la diplomatie américaine laisse entendre que le gouvernement de Hassane Diab, mis en place grâce à une entente entre les composantes du 8 Mars, ne correspond pas aux attentes d’une communauté internationale soucieuse de voir l’État libanais se soustraire à l’influence du Hezbollah et des ses alliés.

Les propos de Mike Pompeo, qui interviennent au lendemain d’une diatribe du chef de la formation chiite, Hassan Nasrallah, contre ce qu’il a appelé « les ingérences » des États-Unis et de leur représentante diplomatique au Liban, Dorothy Shea, dans les affaires intérieures libanaises, s’inscrivent dans le prolongement de pressions américaines de plus en plus soutenues contre le Hezbollah à un point tel que, pour la première fois, mardi, Hassan Nasrallah a expressément demandé à Washington de faire en sorte que les Libanais ne pâtissent pas des sanctions imposées à son parti.

Mais pour les États-Unis, il appartient aux Libanais eux-mêmes de soustraire l’État à l’emprise du Hezbollah.

Même si la visite du général McKenzie est considérée comme étant de routine avec pour objectif de faire la connaissance des officiels libanais, après son entrée en fonctions il y a un peu plus d’un an, il reste que des sujets qui intéressent particulièrement les États-Unis auraient été abordés durant les entretiens, selon notre correspondant Mounir Rabih, notamment la question du contrôle des frontières et de la contrebande entre le Liban et la Syrie. Ce déplacement a mobilisé des manifestants proches du Hezbollah, qui ont organisé un rassemblement sur la route de l’aéroport, accusant le haut gradé de se rendre au Liban dans le cadre d’une cérémonie organisée pour commémorer l’attentat d’octobre 1983 qui avait coûté la vie à 241 personnes, dont 220 marines américains. Cet attentat avait été revendiqué par l’Organisation du jihad islamique, affiliée au Hezbollah.La visite du haut gradé américain intervient alors que les relations entre le Liban et les États-Unis passent par une nouvelle phase, avec l’entrée en vigueur de la loi César (juin 2017, prévoyant des sanctions contre le régime syrien et les individus, les compagnies ou les États qui collaborent avec lui) qui risque d’impacter le pays alors qu’il traverse une crise économique sans précédent, ponctuée d’accusations adressées par le camp politique du Hezbollah contre Washington à qui il reproche d’« étouffer » financièrement le Liban.

La loi César et son impact sur le Liban auraient été d’ailleurs évoqués mais de façon superficielle durant les entretiens du général McKenzie avec le chef de l’État, Michel Aoun, le président de la Chambre, Nabih Berry, le Premier ministre, Hassane Diab, la ministre de la Défense, Zeina Acar, et le commandant en chef de l’armée, le général Joseph Aoun.

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C’est l’envoyé spécial du département d’État américain pour la Syrie, Joel D. Rayburn, qui a été plus explicite sur le sujet, en affirmant que le Liban ne bénéficiera pas d’exemption grâce à ses liens « d’amitié » et en soulignant que l’importation d’électricité syrienne par le Liban « ne ferait que créer encore plus de problèmes ».

Joel D. Rayburn a tenu ces propos lors d’un webinaire organisé par le Center for Global Policy de Washington, pendant qu’à Beyrouth, le général Kenneth McKenzie faisait part à ses interlocuteurs libanais d’assurances sur le soutien américain au pays. Dans le même temps, cependant, il soulignait la détermination de Washington à affaiblir le Hezbollah et à sécher ses sources de financement.

Devant le président Aoun, chez qui il s’est rendu en compagnie de l’ambassadrice des États-Unis, Dorothy Shea, de l’attaché US à la défense, Robert Meine, et d’officiers du commandement central, il a réaffirmé l’importance d’une consolidation de la sécurité, la stabilité et la souveraineté libanaises, et d’un partenariat solide maintenu entre les États-Unis et l’armée libanaise, selon un communiqué de l’ambassade américaine où le responsable militaire a tenu une série de réunions de travail.


Kassem Tajeddine durant les retrouvailles à Beyrouth avec sa famille. Photo qui circule sur les réseaux sociaux


Kassem Tajeddine à Beyrouth

Kassem Tajeddine, un homme d’affaires libanais considéré comme un important contributeur financier du Hezbollah et libéré par les États-Unis, est arrivé hier à Beyrouth.

M. Tajeddine, 65 ans, a été libéré deux ans avant la fin de sa peine de prison de cinq ans, en raison de ses problèmes de santé et des risques d’être contaminé par le Covid-19. Cette libération a été décidée malgré un appel du département américain de la Justice qui estimait que l’état de santé de Kassem Tajeddine, qui souffre d’hypertension, ne s’était pas gravement détérioré au point de devoir être libéré d’urgence pour des motifs humanitaires, selon un article publié sur le site de la chaîne américaine NBC News.

Dans un communiqué, la famille de Kassem Tajeddine a « remercié les autorités américaines et libanaises » pour avoir « facilité le retour » de leur proche.

L’annonce d’une éventuelle libération de M. Tajeddine avait suscité des spéculations, certains lançant l’hypothèse qu’elle était intervenue en contrepartie de la libération, par le Liban en mars, du Libano-Américain Amer Fakhoury, un ex-milicien de l’Armée du Liban-Sud, accusé de torture et de collaboration avec Israël alors qu’il dirigeait la prison de Khiam durant l’occupation israélienne du Sud. L’avocat de M. Tajeddine, William Taylor, avait rejeté ces allégations.

Engagé dans le commerce de matières premières au Moyen-Orient et en Afrique, M. Tajeddine avait été désigné comme un « important contributeur financier » d’une organisation « terroriste » en mai 2009 en raison de son soutien au Hezbollah, considéré par Washington comme une organisation terroriste. Il avait été extradé du Maroc vers les États-Unis en 2017 puis condamné à cinq ans de prison et 50 millions de dollars d’amende pour avoir contourné des sanctions américaines.

Le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, a réaffirmé hier que son pays « ne permettra pas que le Liban soit dépendant de l’Iran », au moment où le général Kenneth McKenzie, en poste depuis mars 2019 à la tête du Commandement central des États-Unis (USCentcom), effectuait une visite éclair à Beyrouth, s’inscrivant dans le cadre de la coopération...

commentaires (8)

Pompeo a raison mais quand le Liban sera détruit des sionistes ça sera trop tard de retourner en arrière

Eleni Caridopoulou

18 h 22, le 09 juillet 2020

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Commentaires (8)

  • Pompeo a raison mais quand le Liban sera détruit des sionistes ça sera trop tard de retourner en arrière

    Eleni Caridopoulou

    18 h 22, le 09 juillet 2020

  • Pour au final être dépendant de qui d'autre? Des États-unis? Pousse toi de là pour que je m'y mette. Dommage cette volonté de main mise des uns et des autres avec l'assentiment des différents partis politiques et confessionnels.

    Sybille S. Hneine

    16 h 42, le 09 juillet 2020

  • La communauté internationale nous a donné notre chance dans les années 80 et nous les avons ignoré, sinon, déçu. Depuis, ceux qui ont sacrifié des vies, du temps et de l'argent ne sont plus disposé a le faire pour que juste après nous retournons notre veste et laissons les choses traîner pour ne plus tenir nos promesses. Aujourd'hui nous sommes devant une situation que nous avons crée en acceptant, en 2005, que le Hezbollah garde ses armes et soi disant régler le problème entre nous. Mal nous en a pris car depuis ce parti a tout fait pour bloquer le pays, geler ses institutions etc... jusqu’à le paralyser totalement ne pouvant le contrôler militairement. A présent c'est au peuple de réagir et de demander qu'il remettre ses armes a l’état pour sauver le pays. Soit le peuple s'impose et obtient cette concession du Hezbollah, soit c'est la guerre civile et que Dieu préserve le pays du désastre qui va s'en suivre. N'importes qu'elles autres demandes, aussi justes soient elles, ne se réaliseront que lorsque la branche militaire du parti de Dieu sera démantelé. En attendant nous perdons notre temps et le peuple se rapproche de la famine a pas de géants.

    Pierre Hadjigeorgiou

    14 h 19, le 09 juillet 2020

  • Des pays comme les États Unis qui demandent aux libanais de de se libérer de l’emprise du HB lorsque eux mêmes ont plier bagages et se sont enfuis avec armes et bagages après un attentat qui à couté cher, la vie de presque 5O0 soldats me semble un peu farfelu. Ce sont ceux là mêmes qui ont renforcé la position du HB au Liban et ils viennent demander aux libanais de s’en débarrasser. Les E.U n’arrête pas de nous bassiner avec de jolies paroles comme quoi le Liban ne tombera pas dans les mains de l’Iran mais laisse faire en réalisant des trocs avec ce parti terroriste et comme seule solution puni les libanais d’être impuissants face aux armes de ce dernier et sa domination intérieure où la justice, l’armée, les forces de l’ordre, les ministres, députés et une armée parallèle sont sous ses ordres. Ils se payent notre tête et ça prouve qu’ils n’ont rien à cirer du Liban et de ses citoyens. Ils connaissent les pilleurs et Leurs méthodes et ont la liste des comptes off-shore planqués par ces derniers mais ne les dévoilent pas POURQUOI? Les libanais ne demandent pas une guerre sur le territoire pour libérer leur pays, ils veulent seulement que ces voleurs soient désignés avec preuve à l’appui pour qu’enfin on puisse les juger. Pourquoi aucun pays ne le fait pas. Ils continuen à nos prodiguer des conseils vides de sens tout en sachant que le pays et ses citoyens vont être sacrifiés pour garder le Liban comme base avant de la guerre régionale qui ne les concerne aucunement?

    Sissi zayyat

    10 h 15, le 09 juillet 2020

  • ET VIVA POMPEO !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 09, le 09 juillet 2020

  • Pourquoi vous punissez LA TOTALITÉ du peuple libanais M. Pompeo, même les libanais qui sont pro-USA, même les libanais qui sont contre la politique du Hezbollah? Où est la logique de cette politique? Vous voulez vous mettre à dos même les libanais qui vous soutiennent? Ou bien faîtes-vous le jeu des pays qui veulent ruiner le pays à tout prix et le ramener à l'Âge de la Pierre?

    Georges Airut

    07 h 50, le 09 juillet 2020

  • Rien à redire aux propos de Pompeo, parfaitement logiques. "il appartient aux Libanais eux-mêmes de soustraire l’État à l’emprise du Hezbollah"> Evidemment, mais, souffrant sans doute du syndrome de Stockholm, le Liban n'a pas du tout l;intention de faire le moindre effort dans ce sens!

    Yves Prevost

    07 h 11, le 09 juillet 2020

  • oui bon, esperons que oncle sam n'aura pas souffle aux oreilles de papa l'approche de son accord avec khamenai qui "liberera" le Liban tout il l'avait libere en 1990 d'entre les mains, les bras et les pieds de feu H Assad

    Gaby SIOUFI

    04 h 29, le 09 juillet 2020

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