Dans la galerie Charraudeau, dans le 6e arrondissement de Paris, une foule bigarrée s’est pressée vendredi dernier autour de Hala Moawad et de sa sœur Lamia pour le vernissage de l’exposition-vente caritative « Tombola pour le Liban », au profit de l’association Beit el-Baraka. Le public, jeune et stylé, est au rendez-vous. Sur les murs blancs de la galerie, à deux pas de la Seine, des dessins de Ayla Hibri côtoient un autoportrait de Vava Dudu, une sculpture de Jules Dumoulin, une photo de Tarek Moukaddem, le Chiquito Bag de Jacquemus, une marinière de Jean-Paul Gaultier ou encore une robe de Rabih Kayrouz. La créatrice de la marque Momma’s Blues, Hala Moawad, a ouvert son carnet d’adresses et demandé à ses amis designers de participer à une tombola géante pour le Liban. Plus de 80 artistes et designers ont donné une de leurs pièces pour l’événement. « Il ont tous accepté de bonne grâce de faire partie de l’aventure et étaient même ravis de le faire », se souvient Hala Moawad.
« Certains se sont joints à notre projet pour Hala, d’autres ont dit oui pour le Liban », précise sa sœur, Lamia, en louant l’extrême générosité des artistes et designers participants, libanais et étrangers.
Dans la pratique, les amateurs n’ont eu qu’à scanner le code QR avec leur téléphone pour acheter, en un clic, l’œuvre qui leur plaisait. Les œuvres qui n’ont pas trouvé preneur lors du vernissage sont désormais vendues en ligne et entreront dans le cadre de la tombola le 23 juillet. « Les tickets ont été fixés à 10 euros pour que chacun puisse participer à l’événement et avoir la chance de gagner une belle pièce », précise Lamia Mouawad.
L’objectif est de récolter 100 000 euros pour Beit el-Baraka, l’ONG fondée par Maya Chams Ibrahimchah, une des premières à avoir adapté son action à la crise économique libanaise qui touche de plein fouet le Liban et plonge de nombreuses familles dans la pauvreté. « La situation est tellement urgente. On espère avoir un minuscule impact sur la crise, même si la route est longue », dit Lamia. Sa sœur Hala, elle, s’insurge contre un État libanais « honteux ».
« Les émigrés doivent donner un coup de main »
Partenaire de l’événement avec son association Energis Libani, Kareen Nohra juge cette action indispensable. « Il est très important d’envoyer des devises au Liban, du “fresh money”, qui permettront d’acheter davantage de denrées alimentaires, compte tenu de la dépréciation de la livre libanaise », dit-elle. À ses côtés, devant une photo de révolutionnaires libanaises prises par Myriam Boulos, Artemis Kayrouz, une autre partenaire du projet, ne mâche pas ses mots. « Au Liban, personne n’a jamais crevé de faim et j’ai le cœur très serré quand je vois qu’aujourd’hui, des colis alimentaires sont distribués aux Libanais, et ce pour la première fois », affirme celle qui a fondé plus de 25 associations franco-libanaises et est installée à Paris depuis 45 ans. « C’est pour cela que les émigrés doivent donner un coup de main. Celui qui ne le fait pas n’est pas libanais », assène-t-elle aussi.
Pour plus de détails, consulter le site : https://lab-tombola.com/collections/buy-now
Grand merci aux Bonnes initiatives des FEMMES, toujours.!
09 h 17, le 07 juillet 2020