L'ambassadrice des Etats-Unis au Liban, Dorothy Shea, a affirmé lundi à l'issue d'un entretien avec le ministre libanais des Affaires étrangères, Nassif Hitti, que la page du "jugement" interdisant aux médias opérant au Liban de recueillir des interviews auprès d'elle était "tournée". Ce jugement avait été émis par le juge des référés de Tyr, Mohammad Mazeh, au lendemain d'une interview dans laquelle la diplomate critiquait vertement le Hezbollah, considéré comme terroriste par Washington. Il a été d'un côté largement critiqué et de l'autre salué par des responsables du parti chiite.
Dans cette interview diffusée vendredi par la chaîne panarabe saoudienne al-Hadath, l'ambassadrice US affirmait notamment que le Hezbollah "empêche toute solution économique" au Liban en crise, prévenant que des sanctions pourraient viser des alliés non-chiites du parti pro-iranien.
"M. Hitti et moi avons eu un entretien positif (...) Nous avons décidé de tourner la page de cette décision regrettable qui est venue détourner l'attention de la crise économique. L'important, c'est de se concentrer sur ce sujet", a déclaré Mme Shea dans une très courte déclaration en anglais à l'issue de sa réunion avec le chef de la diplomatie libanaise. Insistant sur le fait que les relations bilatérales entre le Liban et les Etats-Unis restaient "fortes", l'ambassadrice a déclaré que son pays était "prêt à continuer à aider le Liban à condition que le gouvernement prenne les mesures nécessaires pour résoudre la crise économique". Elle a encore insisté sur l'importance de la coopération entre les deux pays dans le but de préserver "nos intérêts communs et nos objectifs partagés, notamment en cette période très compliquée".
Selon notre correspondante Hoda Chedid, Nassif Hitti a, lui, rappelé les "droits sacrés" de la liberté de la presse et de la liberté d'expression et souligné l'importance de la coopération entre Beyrouth et Washington dans le cadre de l'aide à apporter au pays afin qu'il sorte de la crise économique. Les deux responsables ont également eu une discussion "franche" sur les derniers développements sur la scène locale.
Parallèlement à cet entretien, quelques activistes s'étaient rassemblés devant le siège du ministère des AE pour dénoncer les ingérences étrangères dans les affaires libanaises. Plus tôt dans la journée, plusieurs avocats avaient organisé un sit-in de solidarité avec le juge Mazeh devant le Palais de Justice de Beyrouth.
L'Ambassadrice des Etats Unis a de bonne foi pris note sans meme faire des recherches , car sauf erreur le Liban comme d'autres Pays n'a pas signé la Convention de Vienne de 1969
22 h 38, le 29 juin 2020