Rechercher
Rechercher

Politique - Polémique

L'ambassadrice US au Liban convoquée lundi par Hitti

La diplomatie américaine dit être "aux côtés du peuple libanais et contre la censure voulue par le Hezbollah".

L'ambassadrice US au Liban convoquée lundi par Hitti

Le ministre libanais des Affaires étrangères, Nassif Hitti, recevant le 18 juin 2020 au palais Bustros l'ambassadrice des Etats-Unis au Liban, Dorothy Shea. Photo

Le ministre libanais des Affaires étrangères, Nassif Hitti, a convoqué pour lundi à 15 heures l'ambassadrice des États-Unis à Beyrouth, Dorothy Shea, trois jours après la diffusion d'une interview dans laquelle elle s'en prenait au Hezbollah, considéré comme terroriste par Washington.

Selon des médias locaux, le chef de la diplomatie libanaise va signifier à Mme Shea que, conformément à la Convention de Vienne de 1969 qui codifie les relations internationales entre Etats, un ambassadeur ne peut s'ingérer dans les affaires intérieures d'un autre pays et tenir des propos provocateurs contre une partie des Libanais représentée au pouvoir. Ces dernières informations des médias locaux ont toutefois été démenties par M. Hitti sur la chaîne locale LBCI.

Au lendemain de la diffusion de l'interview de l'ambassadrice US à Beyrouth, dans laquelle elle affirmait notamment que le Hezbollah "empêche toute solution économique" au Liban en crise, prévenant que des sanctions pourraient viser des alliés non-chiites du parti pro-iranien, le juge des référés à Tyr, Mohammad Mazeh, a émis un "jugement" interdisant aux médias opérant au Liban d'interviewer cette dernière, ce qui a suscité un tollé dans divers milieux.

"La tentative du Hezbollah de réduire au silence les médias libanais est pathétique", a affirmé dans la journée à L'Orient-Le Jour un porte-parole de l'ambassade US au Liban. "Nous assistons à une tentative de diversion. Le Liban a une grande tradition de liberté de la presse et d'expression qui jour un rôle important au sein de la société libanaise. La tentative du Hezbollah de réduire au silence les médias libanais est pathétique", a déclaré Casey Bonfield à L'OLJ. "Le fait même d'avoir imaginé utiliser la justice pour étouffer la liberté d'expression et celle de la presse est ridicule. Nous nous tenons aux côtés du peuple libanais et contre la censure voulue par le Hezbollah", a-t-il ajouté, reprenant quasiment mot pour mot la réaction du département d'Etat américain. "Pendant que les Libanais font la queue devant les boutiques alimentaires, le Hezbollah est occupé à installer l'Iran sur les rives de la Méditerranée", a ajouté M. Bonfield.

Malgré la décision du juge, Dorothy Shea a donné une nouvelle interview à la chaîne locale LBCI. Interrogé sur ses propos à al-Hadath, l'ambassadrice s'est dit "surprise" par les réactions. "J'utiliserai même le terme de 'tempête dans un verre d'eau' car il n'y avait rien de nouveau dans ce que j'ai dit", a-t-elle déclaré, estimant qu'une "diversion avait été créée" et parlant d'une "escalade" de la part du Hezbollah. "Utiliser un juge partial pour tenter de réduire les médias et moi au silence, et de priver les Libanais de la liberté d'expression est ridicule", a réaffirmé Mme Shea, indiquant avoir eu "des assurances de la part du gouvernement qu'une action sera conduite face à cette décision inappropriée".

Dans la journée, le député Hassan Fadlallah, affilié au parti chiite, a estimé que les propos de Mme Shea "constituent une atteinte flagrante à la souveraineté de notre pays", appelant les autorités libanaises à "prendre des mesures immédiates pour contraindre cette ambassadrice à respecter le droit international".

Le juge Mazeh
Par ailleurs, le procureur général près la Cour de cassation, Ghassan Oueidate, a affirmé qu'il n'avait pas demandé que le juge des référés à Tyr, Mohammad Mazeh, soit déféré devant l'Inspection judiciaire, comme l'avaient indiqué plusieurs médias locaux dans la journée.

"Je n'ai pas été notifié de cette convocation", indiquait un communiqué publié par le juge Mazeh plus tôt dans la journée. "Mais si ces informations de presse étaient vraies, alors je déposerai officiellement une demande de fin de service mardi", conclut ce texte dans lequel le juge dit avoir "la conscience tranquille".

Samedi, le juge avait estimé que les propos de l'ambassadrice à al-Hadath "portent sur des affaires intérieures libanaises, violent les usages et coutumes diplomatiques consacrés par les traités internationaux et constituent une incitation aux dissensions communautaires, confessionnelles et politiques". L’ambassadrice avait réagi en affirmant que l'ambassade US "ne sera pas réduite au silence".

Le Liban connaît une crise économique et financière aiguë. Après avoir fait défaut sur le remboursement de sa dette en dollars, le pays a demandé l'assistance financière du Fonds monétaire international, mais cette aide ne s'est toujours pas concrétisée en raison des discussions qui font du surplace. Dans ce contexte, Washington entend mettre la pression sur les autorités libanaises afin qu'elles soient plus fermes envers le Hezbollah, allié de l'Iran et ennemi juré des États-Unis.
Le ministre libanais des Affaires étrangères, Nassif Hitti, a convoqué pour lundi à 15 heures l'ambassadrice des États-Unis à Beyrouth, Dorothy Shea, trois jours après la diffusion d'une interview dans laquelle elle s'en prenait au Hezbollah, considéré comme terroriste par Washington.Selon des médias locaux, le chef de la diplomatie libanaise va signifier à Mme Shea que, ...

commentaires (25)

Si l'ambassadeur d'Iran NPR ou de Syrie du heros avait fait le 10ème de ce que cette intruse fait au Liban, se croyant en pays conquis , qu'est ce qu'on aurait pas entendu dire ... Il faut la déclarer PERSONA NON GRATA SI ELLE RÉCIDIVE, le Liban est libre de ses positions politiques , militaires et internationales .

FRIK-A-FRAK

12 h 55, le 30 juin 2020

Tous les commentaires

Commentaires (25)

  • Si l'ambassadeur d'Iran NPR ou de Syrie du heros avait fait le 10ème de ce que cette intruse fait au Liban, se croyant en pays conquis , qu'est ce qu'on aurait pas entendu dire ... Il faut la déclarer PERSONA NON GRATA SI ELLE RÉCIDIVE, le Liban est libre de ses positions politiques , militaires et internationales .

    FRIK-A-FRAK

    12 h 55, le 30 juin 2020

  • Que veulent les vendus? Fermer l’ambassade des E.U pour pouvoir massacrer les libanais à leur guise sans être inquiétés? Pourquoi continuent ils à défendre leur position de parti armé dans un pays démocratique si ce n’est pour instaurer une dictature et diriger le pays vers une mort certaine? Les libanais refusent qu’un pays étranger choisisse les ministres et les postes régaliens pour détruire leur pays par la force des armes.

    Sissi zayyat

    14 h 14, le 29 juin 2020

  • Espérons (sans trop y croire) que cette convocation a pour but de présenter à Mme Shea les excuses du Liban.

    Yves Prevost

    07 h 11, le 29 juin 2020

  • Si les propos de l’ambassadrice n’étaient pas anti-Hizbullah, ils seraient passés inaperçus. Ceci démontre à quel point ce gouvernement est sous l’emprise de ce parti.

    Tony BASSILA

    21 h 00, le 28 juin 2020

  • PERSONA NON GRATA , ILLICO PRESTO ! Mais nous savons ce que les américains font en catimini , pas la peine que cela ne soit révélé en public !

    Chucri Abboud

    19 h 11, le 28 juin 2020

  • PERSONA NON GRATA , ILLICO PRESTO

    Chucri Abboud

    19 h 10, le 28 juin 2020

  • La vérité blesse Mr. Le ministre , avouez que le Liban est une colonie ou protectorat iranien, quand Israel va détruire complètement le Liban vous allez être contents , figli di buonna donna, Mme l'ambassadrice a raison.

    Eleni Caridopoulou

    18 h 58, le 28 juin 2020

  • Un juge interdit les interviews avec une ambassade d’un pays étranger dans un pays qui n’a pas l’habitude de voir la presse muselée. Même dans les dictatures on n’a jamais fait de la sorte. Si on n’est pas content de la politique d’un pays étranger, on renvoie son ambassadeur, on rompt les relations diplomatiques et on en assume les conséquences. On ne peut pas dire que le Hezbollah a tout le pouvoir dans le pays sinon aucune critique publique de son action ne subsisterait, mais en tout cas ce qui est sûr est que le pouvoir est à ses petits soins, non seulement maintenant mais depuis 1990. Le Hezbollah ne veut pas tout le pouvoir mais veut juste subsister comme organisation militaire au-dessus du contrôle de l’état. Le Hezbollah ne veut pas importer le régime du wali el faqih au Liban mais sur injonction de l’Iran, être tout le temps en mesure de mobiliser et d’armer les chiites du monde entier pour défendre le régime du voisin assadien ennemi du Liban. N’oublions pas que ce régime est historiquement le seul régime ami de l’Iran dans la région voire dans le monde entier, et qu’il est donc l’unique pilier de la politique étrangère de Téhéran. Ces armes illégales existent et sont un problème d’autant plus grave pour le Liban que leur but est de défendre le pire ennemi de ce pays !

    Citoyen libanais

    17 h 42, le 28 juin 2020

  • Mr Hitti, j'espère que vous aurez le courage de dire à l'ambassadrice US que le peuple libanais est pris en otage par le Hezbollah et que vous demandez officiellement sa libération.

    Achkar Carlos

    16 h 54, le 28 juin 2020

  • Il faut qu’on comprenne que nous sommes sous occupation iranienne. Tant que l’occupant est là, il n’y a pas de salut. Nous avons troqué l’occupation syrienne pour celle-ci et nous avons des collaborateurs parmi nous dont notre Pétain local. Alors, il faut sortir l’occupant et punir ses collaborateurs. Il n’y a pas d’autre solution. Notre occupant est armé et prend une partie de notre peuple en otage immédiat (interdiction de réfléchir ou d’agir) et le reste en otage à qui on laisse le droit de gigoter mais pas plus. Mais en revanche les USA se trompent. Jamais un embargo (ce que nous vivons réellement) n’a atteint ses objectifs. Maduro est encore là au Venezuela, Saddam Hussein a duré des décennies malgré l’embargo, les régimes syriens et iraniens sont toujours en place et oppriment leurs peuples). La solution c’est que les derniers qui excusent encore le hezb se réveillent et qu’ils lui montrent que ses armes ne nous font pas peur, que des motocyclettes tout le monde peut en avoir et que, enfin, l’armée et les FSI se réveillent maintenant que le salaire du soldat est de 200$. À moins que le Hezbollah ne se réveille avant mais il ne possède pas son libre arbitre, il est la marionnette de l’Iran. Donc, il faut qu’il voit the writing on the wall comme disent les Américains justement.

    Michael

    15 h 39, le 28 juin 2020

  • IZA MA KIBRET, MA BTIZGHAR. IL NOUS FAUT UNE RÉVOLUTION DESTRUCTIVE POUR RENAITRE PROPREMENT DES CENDRES. SINON ON VA RESTER SOUS LES BOTTES DU HEZBOLLAH AVEC SES AGENTS, ET LES ZAIIMS POUR LONGTEMPS.

    Gebran Eid

    15 h 38, le 28 juin 2020

  • Je viens d’apprendre son nom. Il s’agit donc de Hitti...ils sortent vraiment de l’anonymat de temps en temps ces ministres..Quel grand acte de diplomatie! Il faut le saluer. Les Institutions fonctionnent. Un ambassadeur est convoqué..! Petit bémol: Ils devraient tous porter, des masques sanitaires jaunes , pour rester facilement identifiables..!

    LeRougeEtLeNoir

    15 h 31, le 28 juin 2020

  • J'espère que l'erreur concernant le nom du juge soit corrigée car les faits montrent bien qu'il n'est pas Mazeh mais plutôt Razeh sous la volonté (certains diraient la botte) du hezb!........ quel malheur quand la loi devient un outil utilitaire pour les besoins de certains...

    Wlek Sanferlou

    14 h 56, le 28 juin 2020

  • Hitti est un diplomate qui ne peut se tromper. En plus, la Justice doit rester non politisée.

    Esber

    14 h 45, le 28 juin 2020

  • LES USA SONT TRES CLAIRS. ILS SONT DU COTE DU PEUPLE LIBANAIS CONTRE LA PRESENCE DES DEUX MILICES IRANIENNES QUI ONT DETRUIT LE PAYS. QUOI DE PLUS CLAIR ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 24, le 28 juin 2020

  • Il a un humour noir ce Mazeh. Et pour l’amour du ciel et de dieu qu’ils adorent que les représentants du HB arrête de nous parler de la souveraineté du pays ça aussi est un blague qui ne fait rire personne. Comme par hasard on ne les entend jamais lorsque les iraniens et les syriens représentant leurs gouvernements se permettent de S’immiscer dans la politique intérieure libanaise dans le fond comme dans la forme. ABAT LA DICTATURE. ELLE NE PASSERA PAS.

    Sissi zayyat

    14 h 23, le 28 juin 2020

  • Et par le pouvoir d’un mot Je recommence ma vie Je suis né pour te connaître Pour te nommer Liberté. Il faudrait comprendre la position du Juge. Ce n'est pas sa faute. Ce n'était pas dans son curriculum scolaire. Il n';avait pas écrit sur son cahier d'écolier le mot magique.

    SATURNE

    14 h 15, le 28 juin 2020

  • Je tiens a remercier ce brave juge qui nous a bien montre l'independance de notre systeme judiciere !!!!

    Houri Ziad

    13 h 59, le 28 juin 2020

  • Quand il est question des USA tout est inacceptable mais venant de l'iran tout est bon. on en a marre cela suffit. Laissez le Liban aux Libanais et à ceux qui veulent aider et non àceux qui veulent le voler et le dominer. Basta

    Georges Zehil Daniele

    13 h 50, le 28 juin 2020

  • Un nouveau porte parole du peuple libanais......quelqu'un peut nous expliquer par qui il a été élu, pour prétendre que les USA sont du côté du peuple libanais?

    HIJAZI ABDULRAHIM

    13 h 33, le 28 juin 2020

  • En s'opposant au Hezbollah, les USA se trouvent ipso facto du côté du peuple libanais. Cela semble évident.

    Yves Prevost

    12 h 46, le 28 juin 2020

  • Bala Mazeh!

    TrucMuche

    12 h 09, le 28 juin 2020

  • A ce je jeux là... l'ambassade d'Iran écopera de 1000 ans d interdiction s'il fallait compter toutes les immiscions dans nos affaires internes!

    Aboumatta

    12 h 06, le 28 juin 2020

  • Les médias libanais ont un très grand rôle à jouer maintenant suite à l’annonce de ce soit disant juge d’interdire les interviews de l’ambassadrice américaine. Il devraient publier tous les jours des entretiens avec Shea qui commence à mettre le doigt là où ça fait mal.,leur rôle est de creuser un peu plus pour lui donner la possibilité de Peaufiner les déclarations accusatrices que le HB veut empêcher de circuler dans les journaux en montant aux créneaux avant la divulgation des scandales qui mettraient fin à leur projet de destruction précocement. Leur troc avec les E.U de libérer leurs prisonniers prend l’eau et ils se voient acculés à exercer leur pouvoir de limoger la presse pour éviter toute fuite de renseignants qui pourraient les assommer. Leur heure a sonné et ils utiliseront tous les moyens pour empêcher leur chute alors préparez vous à la contre attaque sans trembler l’heure de vérité est très proche.

    Sissi zayyat

    11 h 40, le 28 juin 2020

  • Qui est ce Mazeh et d’où sort il? Maintenant ce sont des juges placés par des vendus qui dictent la conduite à suivre des médias libanais? Où va t-on et pourquoi il n’y a pas de censure sur les propos haineux et va t- en guerre des vendus de la république. On devrait boycotter plutôt tous les discours des alliés de ces vendus qui tendent à semer la terreur et l’instabilité dans le cœur des libanais en agitant le chiffon de la discorde et de la guerre. Pourquoi le président reste silencieux? Est il d’accord pour museler la presse pour taire les voix dissonantes des manifestants et maintenant des médias en pensant qu’il arrivera à donner une autre version de ce qu’il mijote pour la nation avec ses amis de toujours qui l’ont placé à ce fauteuil? Les E.U devraient se dépêcher de publier tous les comptes avec le nom de leurs détenteurs chiffes a l’appui pour montrer à tous les libanais que ceux qui prétendent combattre la corruption ne sont autres que ceux qui ont pillé les citoyens et qui maintenant torpillent les projets de réformes et d’union nationale en prétendant le contraire pour continuer le pillage. Où sont les magistrats? Pour remettre à sa place un petit prétendu juge pour lui boucler le caquet en lui rappelant que nous ne sommes pas en Syrie ni en Iran, NOUS SOMMES AU LIBAN et dans notre pays La Liberté de tout genre a toujours primé sur le reste.

    Sissi zayyat

    11 h 21, le 28 juin 2020

Retour en haut