26 nouvelles contaminations, nouveaux foyers épidémiques dans la banlieue sud et dans le Nord

Vingt-six nouveaux cas de Covid-19 ont été détectés au cours des dernières 24h au Liban, majoritairement des contaminations locales, portant le bilan total enregistré depuis le 21 février à 1 536 cas, indique le dernier bilan du ministère de la Santé, publié samedi. Selon les chiffres du ministère, 24 cas ont été déclarés au niveau local, avec notamment un foyer de contamination situé à Wadi Nahlé, dans le caza de Tripoli, où neuf nouvelles personnes ont été dépistées positives. Dans le même caza, deux cas ont été détectés à Qobbé et Mankoubine. Les autres contaminations locales se situent dans les cazas de Baabda (9), du Chouf (3) et de Saïda (1). A ces contaminations s'ajoutent deux cas positifs parmi les rapatriés, concernant des personnes rentrées des Etats-Unis et du Ghana. Depuis le début des rapatriements, 488 des évacués ont été testés positifs au coronavirus.

Aucun décès n'ayant été enregistré ces dernières heures, le bilan mortel de l'épidémie au Liban reste inchangé, avec 32 morts. Par ailleurs, 1006 personnes se sont entièrement rétablies depuis l'apparition du premier cas dans le pays le 21 février, soit 41 de plus ces dernières 24h ; 498 personnes souffrent donc encore du virus à l'heure actuelle, parmi lesquelles neuf sont dans un état critique.

Foyers à Ghobeiry et Wadi Nahlé
Dans la journée, la municipalité de Ghobeiry, dans la banlieue sud de Beyrouth, a indiqué que six nouveaux cas avaient été détectés. Une centaine de tests sur des personnes ayant côtoyé les personnes testées positifs doivent être effectués dans la journée. En attendant les résultats de ces tests, la circulation dans le quartier est limitée et les commerces sont fermés. Face à l'accroissement des cas, le mohafez du Mont-Liban, Mohammad Makkaoui, a décidé d'isoler partiellement le quartier dit "Hayy el-Harj" de Ghobeiry, où les contaminations se concentrent. Il a demandé aux forces de sécurité de surveiller les entrées dans ce quartier. 

Dans la matinée, une campagne de dépistage a par ailleurs été organisée dans la localité de Deir Qanoun el-Aïn, dans le caza de Tyr, au Liban-Sud, auprès de 80 personnes ayant côtoyé une personne contaminée. Deux autres campagnes ont été organisées à Machghara, dans la Békaa, auprès des habitants et des déplacés syriens installés dans la localité, ainsi que dans le camp de réfugiés palestiniens de Miyé w Miyé, près de Saïda, au Liban-Sud. Dans cette région, un vent de panique a soufflé sur le camp de réfugiés syriens de Ouazzani, près de Marjeyoun, lorsque ses habitants ont appris qu'un jeune Syrien habitant Jadra mais se rendant régulièrement dans le camp pour y voir sa fiancée avait été contaminé, selon des informations de l'Agence nationale d'Information (Ani, officielle). 

Vendredi, le bureau de presse du mohafez du Liban-Nord, Ramzi Nohra, avait annoncé des mesures de limitation d'entrée et de sortie de la localité de Wadi Nahlé, située à la lisière nord de Tripoli, dont la municipalité a indiqué que 14 cas de contamination - 12 Syriens et deux Libanais - y sont apparus.

Des mesures de prévention ont parallèlement été prises dans le camp de Beddaoui, voisin de la localité de Wadi Nahlé, afin d'éviter toute propagation du virus. Selon un communiqué publié par la commission sanitaire du camp, l'état d'alerte a été renforcé et les établissements médicaux sont passés en état d'urgence. "L'agence de l'ONU chargée des réfugiés palestiniens (Unrwa) et le ministère de la Santé coopèrent pour assurer le suivi des contaminations", a souligné cette commission, qui a appelé les habitants du camp à faire preuve d'une grande prudence et à respecter toutes les mesures de prévention. 

L'administration du port de Tripoli, où travaille un des habitants contaminés de Wadi Nahlé, a de son côté indiqué que six de ses employés avaient été testés positifs lors de la grande campagne de dépistage lancée parmi les ouvriers portuaires. "Toutes les mesures de prévention sont prises, en coordination avec les forces de sécurité, les douanes et le syndicat des travailleurs, afin d'empêcher une propagation plus importante du virus", a souligné le directeur du port, Ahmad Tamer.

Le Liban est entré depuis deux semaines dans la dernière phase de son plan de déconfinement, qui prévoyait notamment la réouverture des garderies et des clubs de sport. Vendredi, le ministre de la Culture, Abbas Mortada, a annoncé la réouverture du Musée national de Beyrouth et des sites archéologiques dans l'ensemble du pays dès le 22 juin prochain. Dimanche, le ministère de l'Intérieur a levé la mesure qui prévoyait la circulation alternée des véhicules sur le territoire. Le couvre-feu, imposé de minuit à 5h du matin, reste, lui, en vigueur jusqu'à nouvel ordre.

Dans l'après-midi de samedi, le ministre de l'Intérieur, Mohammad Fahmi a annoncé la réouverture, à partir de dimanche des parcs, jardins publics et aires de jeux, tout comme des boîtes de nuit et les clubs, les salles de jeux vidéo. Les théâtres et cinémas restent, eux, fermés. Tous les grands événements et rassemblements publics sont interdits jusqu'à nouvel ordre. Il est en outre obligatoire de porter un masque dans l’espace public, sous peine de se voir infliger une amende de 50.000 livres libanaises. Le gouvernement de Hassane Diab a prolongé l’état de mobilisation générale jusqu’au 5 juillet pour enrayer la propagation du Covid-19, parallèlement à la poursuite du plan progressif de déconfinement.