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Politique - Dialogue de Baabda

Tout dépendra des quatre anciens Premiers ministres...

Saad Hariri, Tammam Salam, Fouad Siniora et Nagib Mikati se réuniront lundi pour trancher la question de leur participation au dialogue du 25 juin ; Geagea souhaite un front d’opposition unifié.

Tout dépendra des quatre anciens Premiers ministres...

Samir Geagea s’entretenant avec la délégation joumblattiste, jeudi à Meerab. Photo Aldo Ayoub/via l’ANI

Le flou entoure de plus en plus le dialogue élargi prévu le 25 juin à Baabda sous la houlette du chef de l’État, Michel Aoun, aux objectifs vagues et ambigus. Si plusieurs protagonistes relevant de l’opposition ont multiplié, ces derniers jours, les signes allant dans le sens d’un éventuel boycott de la réunion, les regards sont surtout braqués sur les quatre anciens Premiers ministres, Saad Hariri, Fouad Siniora, Nagib Mikati et Tammam Salam. Et pour cause : leur décision pourrait influencer celle d’autres figures de l’opposition, retirant ainsi la couverture nationale que Baabda souhaite conférer à ce dialogue.

Tammam Salam a déjà fait part de sa volonté de ne pas se rendre au palais présidentiel. Mais il devrait se réunir avec MM. Hariri, Siniora et Nagib Mikati lundi, et les quatre prendront une décision définitive, comme le confirme à L’Orient-Le Jour M. Siniora, qui fait état d’une certaine « inquiétude » quant à la participation (ou non) à la réunion de Baabda.

Il est vrai qu’une éventuelle absence des ex-chefs de gouvernement du meeting prévu jeudi traduirait l’opposition de l’écrasante majorité de la rue sunnite à Hassane Diab. Mais bien au-delà de cela, elle menacerait la rencontre dans son ensemble, en l’absence d’une couverture sunnite requise pour sa tenue. « La présence du Premier ministre Hassane Diab et celle d’un représentant de la Rencontre consultative (le sous-groupe de députés sunnites proches du Hezbollah et hostiles au courant du Futur) ne suffisent pas seules, dans la mesure où ces derniers ne sont pas largement représentatifs de la communauté sunnite », explique à L’OLJ un observateur politique qui voit mal le chef de l’État maintenir la réunion dans le cas d’une non participation des anciens Premiers ministres.

L'éditorial de Issa GORAIEB

Affaire(s) de volonté

Entre-temps se poursuivent les efforts du président de la Chambre, Nabih Berry, pour assurer le succès de la réunion du 25 juin, dans la mesure où il s’agit d’un moyen de donner un nouvel élan tant au cabinet qu’au mandat Aoun, tous deux largement décriés par le mouvement de contestation du 17 octobre. Mais une source bien informée précise que contrairement à ce que l’on serait tenté de croire, l’entretien de M. Berry avec Hassane Diab, à Aïn el-Tiné hier, n’a pas porté sur la réunion de Baabda, mais sur les négociations en cours avec le Fonds monétaire international.

Une opposition unifiée ?
En face, les composantes de l’opposition semblent accorder leurs violons avant la prochaine phase de leur bataille contre le camp loyaliste. C’est dans ce cadre que pourrait s’inscrire la réunion du leader des Forces libanaises, Samir Geagea, avec Akram Chehayeb et Nehmé Tohmé, tous deux députés joumblattistes de Aley, jeudi dernier à Meerab. Dépêchés par le chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, les deux hommes ont réaffirmé l’attachement à la réconciliation druzo-chrétienne de 2001, comme l’a déclaré M. Chehayeb à l’issue de la rencontre. « À l’ombre du gouvernement affichant zéro accomplissement, et en l’absence de confiance internationale dans le Liban, il est nécessaire de maintenir des contacts avec tout le monde », a-t-il encore dit. Évoquant la rencontre de Baabda, l’ancien ministre de l’Agriculture s’est voulu clair : « Nous avons déjà dit que nous sommes favorables à tout dialogue. » « Hassane Diab ne peut pas dire qu’il ne ressemble à personne et demander par la suite l’aide de tous », a ajouté M. Chehayeb, dans une pique au Premier ministre qui avait déclaré, dans son message adressé aux Libanais, samedi dernier, qu’« (il) ne ressemblait pas à la classe politique actuelle ».

Une source proche du PSP confie que la rencontre a surtout visé à mettre un terme aux tensions dues à l’escalade observée dans la rue le week-end dernier. D’autant que le cabinet a tardé à réagir pour un retour de la situation à la normale, souligne la source. Au-delà du souci de préserver la réconciliation, omniprésent chez le leader de Moukhtara, l’entretien entre la délégation joumblattiste et Samir Geagea est certainement à aborder sous l’angle de son timing. Il est en effet intervenu au lendemain d’une réunion entre Saad Hariri et Walid Joumblatt à la Maison du Centre. Cette réunion faisait, elle aussi, suite à la toute dernière visite de M. Joumblatt à Aïn el-Tiné, dans le cadre d’un processus politique initié par M. Berry, visant à paver la voie à la rencontre de Baabda, à laquelle la majorité des opposants sont hostiles. S’agit-il d’une nouvelle dynamique qui pourrait mener vers une opposition unifiée ? Un responsable FL indique à L’OLJ qu’au vu de la léthargie gouvernementale, le leader des FL a proposé devant les deux députés joumblattistes la formation d’un front unifié d’opposants pour faire face au pouvoir en place, l’heure étant aux actes concrets et non aux futiles promesses.

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Mais il semble que Moukhtara et la Maison du Centre ne l’entendent pas de cette oreille. Si Walid Joumblatt a déclaré qu’il prendra part au dialogue du 25 juin, un proche du Futur rappelle que la rencontre de mercredi est « normale » au vu de l’alliance entre le Futur et le PSP. « Nous avons déjà défini notre positionnement au sein de l’opposition. Et nous apprécions tous ceux qui aimeraient nous rejoindre. Mais nous n’œuvrons pas pour unifier les opposants », ajoute le proche de la Maison du Centre.

Le flou entoure de plus en plus le dialogue élargi prévu le 25 juin à Baabda sous la houlette du chef de l’État, Michel Aoun, aux objectifs vagues et ambigus. Si plusieurs protagonistes relevant de l’opposition ont multiplié, ces derniers jours, les signes allant dans le sens d’un éventuel boycott de la réunion, les regards sont surtout braqués sur les quatre anciens Premiers...

commentaires (12)

Si le sujet de la stratégie de défense et des armes du Hezbollah n'est pas à l'ordre du jour de la réunion du dialogue élargi d u 25 juin à Babbda, alors il serait vain d'y participer. Le Liban colonie iranienne est désigné par l'Iran pour déclencher une guerre contre Israél pourtant loin de 1600 kms à vol d'oiseau de Téhéran... Détruire le Liban pour satisfaire les ambitions guerrières des Mollah, même Dieu ne le veut pas.

Un Libanais

13 h 35, le 21 juin 2020

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Commentaires (12)

  • Si le sujet de la stratégie de défense et des armes du Hezbollah n'est pas à l'ordre du jour de la réunion du dialogue élargi d u 25 juin à Babbda, alors il serait vain d'y participer. Le Liban colonie iranienne est désigné par l'Iran pour déclencher une guerre contre Israél pourtant loin de 1600 kms à vol d'oiseau de Téhéran... Détruire le Liban pour satisfaire les ambitions guerrières des Mollah, même Dieu ne le veut pas.

    Un Libanais

    13 h 35, le 21 juin 2020

  • Seul les FL se démarquent de tous ces gens la !!

    Bery tus

    15 h 44, le 20 juin 2020

  • Réunion du 25 juin? L'OLJ à peut être la solution pour mettre tout ces incapables d'accord pour agir dans le bon sens...suffit de prend le titre de l'article « La famine » unit Tripoli et Baalbeck" et de le suggérer pour tout le pays... Affamons nos infâmes soi-disant dirigeants, leaders etc... Juste une idée quoi!...... Au moins ils se tairons au lieu de nous degueuler des déclarations inutiles et même simplement stupides...

    Wlek Sanferlou

    15 h 23, le 20 juin 2020

  • Rien n'est vague ou ambigu dans les objectifs de la réunion qui se veut unificatrice voire bénéfique dans l'étape actuelle du pays. Mais il y'a toujours des rabats-joie et des malveillants qui refusent la moindre avancée qui viendrait de l'adversaire .Si les quatre ex premiers ministres bouderont cette réunion c'est qu'il ya anguille sous roche .

    Hitti arlette

    14 h 10, le 20 juin 2020

  • c est tres important d avoir beaucoup de monde à la réunion surtout les sunnites ,les chiites les maronites , il parait qu il y a 17 communautés au Liban j espère qu il y a de la place pour tout le monde c est important plus il y a du monde moins il y a de décisions, ca les arranges.

    youssef barada

    12 h 31, le 20 juin 2020

  • Des réunions, du bla bla ... ils se prennent vraiment au sérieux tous ces gens cités dans cet article. Ils ont brillé par leur incompétence dans tous les domaines de gouvernance et ont gaspillé l’argent des libanais. Alors de grâce, dabdabou si vous avez une once d’amour propre et cessez de jouer aux coqs. Vous n’êtes que des nuls

    Lecteur excédé par la censure

    12 h 20, le 20 juin 2020

  • J'aimerais bien qu'ils nous éclairent un peu sur leurs grandes fortunes...

    Sybille S. Hneine

    12 h 16, le 20 juin 2020

  • Tous ces gens qui se disent dans le camp de l’opposition et se déclarent du côté du 17 octobre n’ont d’objectif que de récupérer leurs postes en collaborant de nouveau avec les mêmes vendus sous prétexte de changement Or le changement ne se fera que s’ils se désolidarisent de toute l’équipe régnante pour mieux la combattre en s’appuyant sur des personnes qualifiées qui représentent le peuple et œuvrent pour chasser tous ces pourris. Nous n’avons vu aucune personnalité du 17 octobre dans le camp du soit disant camp opposant? Est ce pour perpétuer le marchandage de postes en vue d’accéder à nouveau au pouvoir avec les mêmes. Si c’est le cas c’est peine veine. Il faut savoir taire les différends et intérêts personnels lorsqu’il s’agit de l’intérêt commun. Ce que les libanais réclament dans la rue n’est pas difficile à comprendre, ils veulent La Liberté, la sécurité et la dignité sociale. Seraient ils en mesure de réunir ces trois conditions pour enfin accéder à une vraie démocratie?

    Sissi zayyat

    12 h 05, le 20 juin 2020

  • On ne dialogue pour discuter de crimes financiers , a l’ombre d’armes qui imposent au final leur décision ...dixit 2006. Les libanais ne croient plus à ce feuilleton. Changez de script !

    LeRougeEtLeNoir

    09 h 51, le 20 juin 2020

  • "...le dialogue du 25 juin..."...encore un de ces feuilletons à la libanaise, qui fait parler et se réunir tout le monde...les anciens et les nouveaux, mais qui continuera comme tous les autres feuilletons en d'interminables épisodes ennuyeux et surtout inutiles pour notre pays ! Irène Saïd

    Irene Said

    09 h 02, le 20 juin 2020

  • Samir Geagea aura tout essayé pour « repêcher » le Futur et le PSP comme avant il avait tout essayé pour repêcher le CPL. On a vu le résultat. La bande des cinq reste la bande des cinq: Futur-PSP-CPL-Amal-Hezbollah soudée dans le clientélisme et la dépendance vis à vis des puissances étrangères dont en premier lieu l’axe de l’imposture Syrie-Iran. Les FL doivent enterrer le volet politique de l’alliance dite du 14 mars comme elles ont enterré le volet politique de l’accord de Meerab. Une nouvelle alliance doit se faire avec le Bloc National, le parti Sabaa et toutes les forces vives de la société civile qui manifestent, avec des objectifs concrets: Ultimatum au gouvernement pour régler la contrebande Liban-Ennemi Assadien et l’épuration des administrations publics Si aucune action concrète globale et méthodique n’est mise en place avant un délai raisonnable (17 octobre 2020 ?) lancement d’une campagne de manifestations appelant à des législatives anticipées. C’est lors de ces législatives qu’il sera bon de tout déballer sur la bande des cinq: son clientélisme et sa dépendance vis à vis des puissances étrangères, donc par là même le sujet des armes illégales, mais englobé dans une action plus vaste qui remonte à la source du problème et ainsi ne pourra être utilisée par le Hezbollah pour se présenter en victime d’un prétendu complot. Aucune force politique peut se prétendre du 17 octobre et refuser un tel programme!

    Citoyen libanais

    08 h 22, le 20 juin 2020

  • LAISSEZ-LES TOMBER ! UN CHANGEMENT RADICAL SANS L,INFLUENCE NEFASTE ET LA MAINMISE DES MILICES IRANIENNES EST NECESSAIRE POUR SAUVER LE PAYS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 04, le 20 juin 2020

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