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Société - Liban

Journée pacifique de contestation émaillée par des tensions à Tripoli

Près de 90 blessés dans des affrontements entre l'armée et des protestataires dans le quartier de Bab el-Tebanné.

Journée pacifique de contestation émaillée par des tensions à Tripoli

"L'alternative existe", peut-on lire sur cette banderole brandie lors d'une marche à Beyrouth, le 13 juin 2020. Photo Ani

Pour la première fois depuis jeudi, le Liban a vécu sa première nuit relativement calme après trois précédentes nuits de violentes manifestations sur fond d'envolée du dollar face à la livre libanaise, ponctuant une journée de mobilisation pacifique à travers le pays.

Néanmoins, dans le quartier de Bab el-Tébanné, à Tripoli, des affrontements entre l'armée et des protestataires ont fait près de 90 blessés samedi, dont 20 parmi la troupe. Les soldats ont fait usage de gaz lacrymogène et de balles en caoutchouc pour répliquer aux jets de pierre et de cocktails Molotov. Ces accrochages avaient débuté lorsque des contestataires ont intercepté des camions soupçonnés de contrebande alimentaire en direction de la Syrie.

Samedi, des centaines de manifestants ont défilé à travers le pays pour dénoncer le naufrage économique du pays, qui connait sa pire crise depuis 30 ans. A Beyrouth, deux marches qui sont passées devant le siège de l'Association des banques (ABL) avant de se  diriger vers la place Riad Solh, dans le centre-ville, ont regroupé plusieurs dizaines de personnes. Des slogans hostiles ont été lancés contre le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé, les politiques économiques et la classe politique. Les manifestants ont également appelé à la reddition des comptes et au recouvrement des fonds volés, reprenant les slogans du mouvement de contestation déclenché le 17 octobre 2019. D'autres marches ont été organisées à Saïda, Tyr, Kfar Remmane, Jdeidet Marjeyoun et Nabatiyé, au Liban-Sud, ainsi qu'à Zouk, dans le Kesrouan, jusqu'à Halba, dans le Akkar, au Liban-Nord, en passant par Tripoli.

La crise économique au Liban est la plus grave depuis la fin de la guerre civile (1975-1990). Le chômage touche plus de 35% de la population active et plus de 45% vit sous le seuil de pauvreté, selon le ministère des Finances. La dépréciation de la livre a entraîné une explosion de l'inflation. Le 17 octobre 2019, une révolte populaire sans précédent avait éclaté, réclamant la chute du pouvoir. Cette crise a été exacerbée par la pandémie du coronavirus.

Plus de trois mois après la formation de son gouvernement, Hassane Diab n'a toujours pas réussi à alléger la crise ou obtenir la confiance de la rue. Il doit également faire face aux pressions à l'intérieur de son équipe, et celles en provenance de ses parrains politiques au pouvoir, ainsi que des partis de l'opposition.

Dans un discours télévisé, M. Diab a dénoncé samedi une "manipulation de la livre" et une "campagne orchestrée par des partis connus" qui visent à "soumettre l'Etat et le peuple à un chantage", promettant une lutte "féroce" contre la corruption et décriant un "coup d'Etat contre le soulèvement du 17 octobre" et le gouvernement.

Pour la première fois depuis jeudi, le Liban a vécu sa première nuit relativement calme après trois précédentes nuits de violentes manifestations sur fond d'envolée du dollar face à la livre libanaise, ponctuant une journée de mobilisation pacifique à travers le pays.Néanmoins, dans le quartier de Bab el-Tébanné, à Tripoli, des affrontements entre l'armée et des protestataires ont...

commentaires (1)

On dénonce toujours une "manipulation de la livre" et une "campagne orchestrée par des partis connus" mais on ne les cite jamais par leurs noms .Pourquoi ?

Antoine Sabbagha

08 h 39, le 14 juin 2020

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Commentaires (1)

  • On dénonce toujours une "manipulation de la livre" et une "campagne orchestrée par des partis connus" mais on ne les cite jamais par leurs noms .Pourquoi ?

    Antoine Sabbagha

    08 h 39, le 14 juin 2020

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