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Société - Liban

Camions en route pour la Syrie : violents accrochages à Tripoli entre l'armée et des manifestants

Les affrontements ont fait plus d'une soixantaine de blessés, dont 16 soldats.

Camions en route pour la Syrie : violents accrochages à Tripoli entre l'armée et des manifestants

A cœur des affrontements entre l'armée et les manifestants à Bab el-Tebanné, le 13 juin 2020. Photo AFP / Fathi AL-MASRI

De violents accrochages ont opposé samedi jusque dans la nuit l'armée libanaise et des protestataires ayant intercepté plus tôt dans l'après-midi plusieurs camions transportant des marchandises à destination de la Syrie dans le quartier de Bab el-Tebbané à Tripoli, au Liban-Nord.

Dans la soirée, les militaires ont essuyé des jets de pierres et de cocktails Molotov et ont répliqué à l'aide de grenades lacrymogènes et d'armes munies de balles en caoutchouc dans le secteur de la rue de Syrie où résonnent de temps à autre des rafales de tirs. Au moins une personne a été blessée par un tir de balle en caoutchouc. Les affrontements se sont arrêtés vers 22h30.

Par ailleurs, des sources révolutionnaires ont rapporté que la porte d'entrée du siège de la municipalité de Tripoli avait été vandalisée samedi soir, tout comme une voiture de la police municipale.

Les accrochages avaient commencé vers 15 heures lorsqu'un groupe de manifestants a intercepté ces camions en coupant l'autoroute afin de tenter d'interdire le convoi de poursuivre son chemin, affirmant que le Liban avait besoin de ces biens plus que les pays destinataires. Dans un communiqué, les douanes ont expliqué que "ces camions transportaient du sucre et d'autres aliments au profit des Nations unies et de la Croix-Rouge internationale dans le cadre du programme alimentaire de l'ONU". Interrogé par la chaîne locale LBCI, le responsable de la société opérant ces camions, Bernard Jardi, a confirmé ces informations.

L'armée est alors intervenue pour rouvrir la route. Les militaires ont ensuite essuyé des jets de pierres et ont répliqué à l'aide d'armes munies de balles en caoutchouc. Le calme était revenu après que les notables du quartier sont intervenus pour calmer la rue, éloigner les protestataires des camions et les empêcher de s'en prendre aux soldats. L'armée s'est ensuite déployée dans le secteur afin de laisser les camions poursuivre leur route.

Mais dans la soirée, les affrontements avaient repris dans cette zone. Plusieurs routes ont également été coupées sur la place al-Nour, et dans les quartiers de Qobbé et de Beddaoui, où l'armée a été déployée.

Ces affrontements de samedi entre les contestataires et l'armée ont fait en tout une soixantaine de blessés, dont 16 dans les rangs des militaires, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle).

Le Liban connaît sa pire crise économique en trente ans, aggravée par la pandémie du coronavirus et une révolte populaire déclenchée le 17 octobre 2019. Vendredi soir, de nouvelles manifestations ont dégénéré en affrontements avec les forces de l'ordre et en actes de vandalisme, notamment dans le centre-ville de Beyrouth et à Tripoli. Dans la capitale du Liban-Nord, les violences nocturnes avaient fait une cinquantaine de blessés, dont six militaires.


De violents accrochages ont opposé samedi jusque dans la nuit l'armée libanaise et des protestataires ayant intercepté plus tôt dans l'après-midi plusieurs camions transportant des marchandises à destination de la Syrie dans le quartier de Bab el-Tebbané à Tripoli, au Liban-Nord.Dans la soirée, les militaires ont essuyé des jets de pierres et de cocktails Molotov et ont répliqué...

commentaires (6)

En 1915, les camions ottomans chargés de blés traversaient les routes du Mont-Liban sans s'arrêter tandis que les habitants mouraient de faim par suite du blocus imposé par Jamal Pacha el-Jazzar. En 2020, des camions chargés de sucre et d'autres nourritures traversent les rues de Tripoli en route pour la Syrie, tandis que les Tripolitains courent derrière les "rabta" de pain pour nourrir leur famille.

Un Libanais

18 h 27, le 14 juin 2020

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Commentaires (6)

  • En 1915, les camions ottomans chargés de blés traversaient les routes du Mont-Liban sans s'arrêter tandis que les habitants mouraient de faim par suite du blocus imposé par Jamal Pacha el-Jazzar. En 2020, des camions chargés de sucre et d'autres nourritures traversent les rues de Tripoli en route pour la Syrie, tandis que les Tripolitains courent derrière les "rabta" de pain pour nourrir leur famille.

    Un Libanais

    18 h 27, le 14 juin 2020

  • En 1915, des camions ottomans chargés de sacs de blé, traversaient les routes du Mont-Liban sans s'arrêter tandis que les gens mourraient de faim sur les routes ) cause du blocus imposé par Jamal Pacha el-Ja

    Un Libanais

    18 h 19, le 14 juin 2020

  • Des manifestants tripolitains tentent de saisir des camions chargés des nourritures destinées à la Syrie, l'Etat des corrompus les bombarde avec des balles en caoutchouc et des bombes lacrymogènes, sachant que 45% de Libanais ne mangent pas à leur faim. Comment vous appelez cela ?

    Un Libanais

    13 h 30, le 14 juin 2020

  • Qu'ils produisent les manifestes des marchandises avec tampons et signatures des responsables du CICR, en tout état de cause les libanais ont autant besoin de ces marchandises que

    Christine KHALIL

    23 h 26, le 13 juin 2020

  • LA RUE BOUILLE. LE BON DEBARRAS DE TOUS LES INCOMPETENTS ANCIENS ET NOUVEAUX SEUL PEUT L,APAISER. SINON LA CONTESTATION SE MUE EN REVOLUTION.

    LA LIBRE EXPRESSION

    21 h 32, le 13 juin 2020

  • s il y a quelqu un à plaindre dans tout ca c est l armée, je pense c est pas son role de tirer sur le peuple et recevoir des projectiles de tout genre depechez vous de faire des reformes avant qu il soit trop tard

    youssef barada

    20 h 24, le 13 juin 2020

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