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Société - Contestation

Le rassemblement d'aujourd'hui divise les activistes à Tripoli

La place al-Nour à Tripoli (Liban-Nord), haut-lieu de la contestation contre le pouvoir. Photo d'archives AFP / JOSEPH EID

À Tripoli, l’appel à manifester aujourd'hui ne fait pas l’unanimité parmi les activistes et les groupes de la révolution. Dans la capitale du Liban-Nord, haut lieu de la contestation née le 17 octobre 2019, les avis sont partagés. Alors que certains sont décidés à prendre le bus pour le centre-ville de Beyrouth, où le grand rassemblement est prévu cet après-midi, d’autres ont préféré s’abstenir de répondre à un appel qui leur semble suspect, en raison de certaines revendications avancées.

Pour Fouad Idriss, fondateur du groupe Hajar w Bachar, protester dans la rue sans une organisation préalable des acteurs de la révolution ne sert à rien. « Nous avons bloqué les rues qui mènent à la place Abdel Hamid Karamé pendant plus de trois mois, nous avons protesté sur la place et devant les domiciles des leaders de la ville, nous avons suspendu les cours dans les écoles comme dans les universités de Tripoli et nous n’avons pas réussi à faire bouger les choses d’un iota », déplore-t-il, en allusion aux revendications principales du mouvement de contestation : la chute de la structure politique accusée de corruption, l’indépendance de la justice et la récupération des fonds pillés.

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Pour M. Idriss, il est nécessaire aujourd’hui de « préparer le terrain à toute mobilisation de grande ampleur, de rencontrer les gens et de leur expliquer les raisons pour lesquelles nous nous soulevons ». Il conteste l’appel « dangereux » à des législatives anticipées sur base de la loi électorale en vigueur. « Réclamer la chute du gouvernement ne sert que les intérêts de certaines parties du pouvoir en place », ajoute-t-il par ailleurs. D’autres activistes estiment en revanche qu’ils ne doivent « surtout pas céder leur place aux partis traditionnels et aux politiciens qui se revendiquent de la contestation » populaire. Dans un appel diffusé sur les réseaux sociaux, le groupe Machrouh Baladi invite les Libanais à descendre dans la rue cet après-midi : « Je ne suis ni Kataëb, ni Forces libanaises, ni mouvement Amal, ni Marada, et c’est pour cela que je vais protester samedi, pour bâtir mon pays. » Le groupe Horras el-Madina, un des plus actifs à Tripoli, dit aussi n’avoir jamais hésité à participer au rassemblement. « Nous descendons pour réclamer nos droits, les mêmes que nous revendiquons depuis le 17 octobre », affirme Abou Mahmoud Chok, président du groupe. Tous les activistes s’accordent pour contester la détention des armes illégales, mais ne jugent pas cette revendication prioritaire à l’heure où la livre libanaise est en chute libre et où la situation économique et financière est catastrophique. Le week-end dernier, des appels à l’application de la résolution 1559, relative au désarmement du Hezbollah, avaient été lancés dans la rue par le Forum des jeunes, soutenu par Baha’ Hariri et présidé par l’avocat Nabil el-Halabi.

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« Nous sommes contre les armes illégales, mais, pour le moment, nous avons d’autres chats à fouetter ! » lance Abou Mahmoud Chok. Il n’en demeure pas moins qu’un petit groupe de protestataires a organisé hier un rassemblement sur la place Abdel Hamid Karamé pour réclamer l’application de la résolution 1559, ce qui a donné lieu à un accrochage avec des activistes hostiles au timing de cette revendication, dans la mesure où elle risque de semer la discorde entre les Libanais.

La résolution 1559 prévoit le démantèlement des milices au Liban et l’interdiction des armes en dehors du cadre de l’État, une résolution qui concerne principalement le Hezbollah, seul parti à avoir gardé les armes après la fin de la guerre civile de 1975-1990.

À Tripoli, l’appel à manifester aujourd'hui ne fait pas l’unanimité parmi les activistes et les groupes de la révolution. Dans la capitale du Liban-Nord, haut lieu de la contestation née le 17 octobre 2019, les avis sont partagés. Alors que certains sont décidés à prendre le bus pour le centre-ville de Beyrouth, où le grand rassemblement est prévu cet après-midi, d’autres...

commentaires (1)

LA CONTESTATION DOIT S,ORGANISER. ELIRE UN COMITE EST UNE URGENCE. SURTOUT QUE LES CHOSES POUSSENT LA CONTESTATION A SE MUER EN REVOLUTION.

LA LIBRE EXPRESSION

21 h 31, le 05 juin 2020

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Commentaires (1)

  • LA CONTESTATION DOIT S,ORGANISER. ELIRE UN COMITE EST UNE URGENCE. SURTOUT QUE LES CHOSES POUSSENT LA CONTESTATION A SE MUER EN REVOLUTION.

    LA LIBRE EXPRESSION

    21 h 31, le 05 juin 2020

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