Baabda s'est défendu mercredi des accusations de l'opposition selon lesquelles le président Michel Aoun souhaiterait instaurer un régime présidentiel au Liban, régi depuis son indépendance par un système parlementaire de partage communautaire des pouvoirs. Ces accusations ont été récemment relancées après la polémique créée par la demande faite par le chef de l'Etat de reconsidérer la construction d'une centrale électrique à Selaata, alors que le gouvernement s'était mis d'accord sur un plan donnant la priorité à deux autres sites, Deir Ammar et Zahrani.
"Plusieurs parties politiques et médiatiques prétendent que la présidence supplante les prérogatives du Conseil des ministres, attribuant au chef de l'Etat des pratiques prétendument contraires à la Constitution et une volonté de transformer le mode de gouvernance en un 'régime présidentiel' et suggérant ainsi une 'confiscation' du rôle de Premier ministre", peut-on lire dans un communiqué publié par le bureau de presse de la présidence de la République. Rappelant que le rôle du chef de l'Etat est, justement, de protéger la Constitution, Baabda assure que le président ne l'a jamais violée, appelant "ceux qui prétendent le contraire à le prouver par des faits avérés et des preuves, plutôt que de lancer des accusations". "Qu'ils soient rassurés, le président est déterminé à exercer pleinement les prérogatives que la Constitution lui confère, ni plus ni moins. Il semble que cette détermination dérange ceux qui se cachent derrière l'accord de Taëf pour attaquer les prérogatives du chef de l'Etat", poursuit ce texte. Par ailleurs, le palais présidentiel assure que "le Conseil des ministres exerce son rôle conformément aux prérogatives spécifiques qui lui sont attribués". "Tout autre avis est pure calomnie", ajoute le communiqué, estimant que ces attaques "visent à couvrir la lenteur des décisions (...) et d'autres objectifs que tout le monde a compris".
Baabda répond également à ceux qui l'accusent de vouloir abolir l'accord de Taëf, rappelant que lors de son discours d'investiture, Michel Aoun a appelé à la nécessité de mettre en œuvre l'intégralité du Pacte national pour préserver le partenariat. Dans un discours prononcé il y a une dizaine de jours, le mufti jaafarite, cheikh Ahmad Kabalan, avait estimé que le système politique libanais, basé sur le confessionnalisme, avait échoué, remettant en cause aussi bien l’accord de Taëf de 1989 que le Pacte national de 1943, allant même jusqu'à affirmer que "le Liban a été créé pour servir le colonialisme", ce qui avait provoqué un tollé dans les milieux politiques. Dans ce contexte, les évêques maronites ont déploré plus tôt dans la journée "le retour des discours politiques qui divisent", lors de leur réunion mensuelle.
"Ceux qui réclament l'abolition de l'accord de Taëf en prennent ce qui leur convient et ignorent ce qui ne leur convient pas", réagit Baabda qui dénonce une "exploitation des principes nationaux sur lesquels les Libanais se sont mis d'accord dans leurs propres intérêts". "Ces allégations répétées et leur but politique ne trompent plus les Libanais, qui aspirent à une coopération avec les autorités pour sortir" de la crise, estime le présidence de la République, qui conclut : "la première étape, et la plus importante, consiste à unifier les positions pour restaurer la stabilité de la vie politique, ce qui ne peut être assuré que par le respect du Pacte national, de la Constitution et des lois. Des textes qu'il faut cesser de violer à chaque fois que les contempteurs estiment que leurs intérêts passent par des offenses contre la patrie, ses symboles et ses institutions".
bah non... Baabda ne veut pas d'un régime présidentiel.. Il espère , sans doute, que le régime soit royal pour transmettre le trône au gendre :) En tout cas, le régime pour l'instant est semblable à celui existant dans les pays arabes et syrie notamment... Ca passe de main militaire à main militaire depuis Lahoud à ce jour. D'ailleurs, Il y aurait plus de chance que l'autre gendre général Roukoz soit président que Bassil.
20 h 13, le 03 juin 2020