Les évêques maronites ont déploré mercredi, lors de leur réunion mensuelle, "le retour des discours politiques qui divisent", en référence au discours prononcé il y a une dizaine de jours par le mufti jaafarite, cheikh Ahmad Kabalan, qui avait estimé que le système politique libanais, basé sur le confessionnalisme, a échoué.
"Nous sommes désolés de voir le retour des discours politiques qui divisent et font de la surenchère, qui enfreignent le pacte national et portent atteinte au vivre-ensemble", ont souligné les dignitaires, dans le communiqué publié à l'issue de leur réunion au siège du patriarcat, à Bkerké. Ils ont dans ce contexte salué les prises de position du patriarche Béchara Raï face à ces discours et appelé les responsables à faire passer "les intérêts publics avant leurs intérêts privés".
Dans un discours inédit prononcé à l'occasion de la fête du Fitr, le cheikh Kabalan avait remis en cause aussi bien l’accord de Taëf de 1989 que le Pacte national de 1943, allant même jusqu'à affirmer que "le Liban a été créé pour servir le colonialisme", ce qui avait provoqué un tollé dans les milieux politiques.
Les évêques maronites se sont par ailleurs penchés lors de leur réunion sur les incidents ayant éclaté la semaine dernière dans le village de Lassa, dans le jurd (arrière-pays) de Jbeil, entre des agriculteurs et les habitants de cette localité chiite. "Nous regrettons les violences physiques et verbales" qui ont eu lieu dans cette région, alors que des agriculteurs voulaient aller exploiter des terrains appartenant à l'archevêché maronite", ont souligné les évêques, qui ont appelé à ce que ces incidents soient réglés devant la justice.
Dimanche, une cérémonie de réconciliation avait été organisée, rassemblant des responsables municipaux et habitants de Lassa et du village voisin de Ehmez.
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