Après une journée d'actions ponctuelles de la contestation, notamment devant le palais de Baabda, plusieurs rassemblements organisés dans la nuit de dimanche à lundi par des protestataires ont dégénéré en échauffourées avec les forces de l'ordre à Beyrouth.
Dans le centre-ville, des jeunes manifestants se sont réunis à proximité de la place de l'Etoile, appelant à la révolution et scandant des slogans hostiles au pouvoir en place. Ils ont ensuite tenté de se rendre à la place de l'Etoile, devant l'entrée du Parlement, en transportant des barrières métalliques qu'ils voulaient utiliser comme échelles afin d'escalader la barricade installée pour barrer l'accès au siège de la Chambre, selon des images diffusées sur les groupes pro-révolution sur les réseaux sociaux. Certains d'entre eux sont parvenus à forcer les murs de métal. Des affrontements ont alors éclaté avec les agents de la police du Parlement, en direction desquels les contestataires ont lancé des pierres et des projectiles. Pour les disperser, la police du Parlement a tiré en l'air, à balles réelles, selon les informations de certains activistes.
Un rassemblement a également eu lieu devant le domicile de la ministre de la Défense, Zeina Acar, dans le centre-ville, afin de réclamer la libération d'un activiste, arrêté lors du sit-in organisé près du palais présidentiel, plus tôt das la journée. Là aussi, des affrontements ont éclaté avec les forces de sécurité intérieure, déployées en grand nombre sur les lieux.
Dans plusieurs régions du pays, les contestataires avaient bloqué des routes en soirée, notamment dans la Békaa, au niveau de la bifurcation Marj-Bar Élias, où les voies étaient fermées à l'aide de pneus enflammés. Les protestataires voulaient crier leur colère face à la dégradation de la situation économique et assurer que la "révolution du 17 octobre se poursuivra", selon notre correspondante Sarah Abdallah.
A Tripoli également, des protestataires avaient coupé en début de soirée les routes menant à la place al-Nour. Ils avaient aussi enlevé une plaque sur laquelle était inscrit "place Abdel Hamid Karamé", nom initial de la place al-Nour.
Tous ces rassemblements semblent être un prélude au 6 juin, date à laquelle doit se tenir une "journée de la colère" à la place des Martyrs à Beyrouth, comme cela a été annoncé par plusieurs rassemblements de contestataires.
La pauvre jeunesse est en desaroi
16 h 19, le 01 juin 2020