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Société - Contestation

Violente répression des manifestants sur la route de Baabda

Les protestataires se sont retrouvés hier sur la route du palais présidentiel, dans le cadre d’une action visant tous les dirigeants politiques.

Un rassemblement particulier devant le Palais de justice samedi pour revendiquer l’application des résolutions de l’ONU, notamment celles qui stipulent le désarmement des groupes non étatiques. Anwar Amro/AFP

« C’est la première fois que nous arrivons à un point aussi proche du palais présidentiel », lance une manifestante à la correspondante de la MTV. Hier, dans le prolongement des rassemblements organisés ces derniers jours devant les domiciles des différents responsables politiques, députés, ministres ou anciens Premiers ministres, la contestation a fini par viser la présidence de la République à Baabda, réussissant à parvenir jusqu’à la bifurcation menant vers le palais. Ces rassemblements sont organisés par plusieurs groupes de la contestation, dont le parti Sabaa. Mais les manifestants ne devaient pas rester longtemps sur place. Un nombre impressionnant de militaires de la garde présidentielle ont été dépêchés pour les déloger de force. Les quelques images filmées sur les lieux montrent des contestataires violemment repoussés par tous les moyens possibles (certains ont même été portés loin du barrage de l’armée près duquel ils étaient arrivés), vers leurs voitures, garées un peu plus bas. Le nombre de soldats, nerveux au point d’empêcher les cameramen de filmer, dépassait de loin celui des protestataires. Les quelques dizaines de manifestants étaient arrivés peu avant 19h sur la route du palais présidentiel, venant du secteur du Saint-Georges à Beyrouth.

Depuis la fin de la semaine dernière, les contestataires se rendent devant les domiciles des dirigeants politiques pour protester contre la vie chère et la corruption, mais surtout pour revendiquer des élections législatives anticipées. Ils avaient prévu, pour cette escale à Baabda, des affiches avec la photo du président Michel Aoun, sur lesquelles est écrit « Son avenir est assuré, et toi ? ». Juste après ces incidents, les manifestants se sont rassemblés place des Martyrs, afin de protester contre la répression qu’ils ont subie sur la route de Baabda. Ils ont déploré l’arrestation de l’un d’eux.

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Samedi, ces mêmes manifestants s’étaient retrouvés devant la maison de l’ancien président de la République Amine Gemayel, l’accusant de corruption. Ils avaient en leur possession les mêmes affiches avec les photos des députés Samy et Nadim Gemayel, accompagnées de slogans hostiles. Les protestataires se sont ensuite rendus devant le domicile du député Assaad Hardane, chef du Parti syrien national social. Dans les jours précédents, ils s’étaient arrêtés devant les domiciles de leaders politiques tels que l’ancien député Walid Joumblatt, président du Parti socialiste progressiste, le député Gebran Bassil, président du Courant patriotique libre, et d’autres. Vendredi soir, ils avaient été agressés par les forces de l’ordre devant Aïn el-Tiné, domicile du président du Parlement Nabih Berry, et étaient revenus manifester devant le ministère de l’Intérieur pour dénoncer les dégâts occasionnés à leurs véhicules.

Contre les armes illégales

Une manifestation plus politisée que le reste de la contestation du 17 octobre s’est, par ailleurs, tenue samedi devant le siège du Palais de justice de Beyrouth. Une poignée de manifestants sont venus réclamer l’application des résolutions 1559 et 1680 du Conseil de sécurité de l’ONU qui prévoient entre autres le désarmement des groupes non étatiques. Cette résolution cible principalement le Hezbollah, seul parti politique au Liban qui a maintenu son arsenal après la fin de la guerre en 1990. Si la révolte du 17 octobre soulève une série de revendications sociales, économiques et politiques, le désarmement du Hezbollah n’est généralement pas évoqué par les protestataires. Cette question reste épineuse et divise tant la classe politique que la population. La preuve : un groupe de contre-manifestants, se revendiquant également de la révolte du 17 octobre, est venu exprimer son soutien aux armes du Hezbollah, tout en se disant contre la corruption.

Tous ces rassemblements semblent être un prélude au 6 juin, date à laquelle doit se tenir une « journée de la colère » à la place des Martyrs à Beyrouth.

« C’est la première fois que nous arrivons à un point aussi proche du palais présidentiel », lance une manifestante à la correspondante de la MTV. Hier, dans le prolongement des rassemblements organisés ces derniers jours devant les domiciles des différents responsables politiques, députés, ministres ou anciens Premiers ministres, la contestation a fini par viser la...

commentaires (5)

Franchement les manifestants , les requêtes sont crédibles et justifiées car elles touchent toute la population mais faire bouger la rue ainsi pouf ? Tout le monde s'érige en juge , en expert financier , en expert en besoins du pays en centrales électriques ou en barrage d'eau , en expert en politique sauf qu'on ne voit pas en eux des meneurs .

Lecteurs OLJ 2 / BLF

16 h 19, le 01 juin 2020

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Commentaires (5)

  • Franchement les manifestants , les requêtes sont crédibles et justifiées car elles touchent toute la population mais faire bouger la rue ainsi pouf ? Tout le monde s'érige en juge , en expert financier , en expert en besoins du pays en centrales électriques ou en barrage d'eau , en expert en politique sauf qu'on ne voit pas en eux des meneurs .

    Lecteurs OLJ 2 / BLF

    16 h 19, le 01 juin 2020

  • Certains ont enfin compris que le seul salut du pays c'est en commençant a désarmer le Hezbollah et ses milices! C'est un début et il faut continuer sur cette voie qui est la seule permettant d'arriver a des résultats rapides et crédibles. Désarmer le Hezbollah ne veut pas dire l’éliminer, mais le ramener au sein de la société et dans le giron de la légalité. Seulement alors, les revendications du peuple pourront être mises en chantiers et les résultats seront rapides. Si le Hezbollah refuse, il devient clair que le chaos qui règne est de son action et qu'il n'est pas dans son intérêt a ce que cela cesse puisqu'il en profite le plus annuellement, au dépend de l’état qu'il veut désintégrer afin d'instaurer sa république bananière Fakihienne. En ajoutant les nouvelles résolutions américaines sur la Syrie, le Liban se trouve pris en otage d'une guerre a laquelle il n'a pas aspiré et vogue droit vers une nouvelle confrontation civile et a défaut internationale sur son territoire dont le Hezbollah n'en sortira surement pas vainqueur mais aura provoque la destruction du pays en général et de la communauté Chiite en particulier.

    Pierre Hadjigeorgiou

    10 h 38, le 01 juin 2020

  • Ben oui, voyons...au "Baabda-Land"...c'est ainsi qu'on "...croit profondément en la démocratie"...et qu'on l'applique sur les routes qui y mènent ! Quant aux citoyens qui osent y manifester, ils n'ont pas plus de valeur que des insectes que l'on peut écraser...pour préserver sa vie bien tranquille... !!! Irène Saïd

    Irene Said

    10 h 28, le 01 juin 2020

  • Les manifestants étaient sur la voie publique, les hommes de la garde présidentielle n'avaient aucun droit de les chasser, aucun droit de les toucher, aucun droit d'empêcher les cameramen de filmer. Mais, comme certaines régions du pays, le palais présidentiel est devenu une zone de non-droit!

    Yves Prevost

    07 h 22, le 01 juin 2020

  • LA REPRESSION NE FAIT QUE RAVIVER LA CONTESTATION ET LA MUE EN REVOLUTION. UN MINIMUM DE SAGESSE FAIT DEFAUT A NOS DIRIGEANTS. LEUR INCOMPETENCE ET LEUR CORRUPTION SONT DEVENUES LEGENDAIRES. RIEN NE VA PLUS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    07 h 01, le 01 juin 2020

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