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Société - Les « infaux » du coronavirus

Les masques, bons usages et mauvaises pratiques

Parallèlement à l’épidémie de Covid-19, c’est une véritable épidémie d’« infaux », ou fake news, qui s’est répandue sur la planète, via les réseaux sociaux ou les groupes de conversation WhatsApp. « L’Orient-Le Jour » lance une minisérie d’articles pour tordre le cou à certaines fausses informations qui, si elles donnent à rire parfois, peuvent aussi avoir des conséquences désastreuses.

Photo Reuters

Sarah a cousu elle-même son masque avec un tissu très fin parce que les masques qu’elle trouve dans les commerces l’étouffent. Le soir, pour le décontaminer, elle le place une vingtaine de secondes au-dessus d’une casserole d’eau bouillante et le tour est joué. Un conseil « lu sur Facebook » qu’elle suit religieusement.Henri ne supporte pas le masque, il suffoque quand il en porte un. Pour résoudre le problème, il a décidé de le placer juste en dessous de son nez. Histoire de mieux respirer...

Rima, elle, garde toujours son masque à portée de main, soigneusement plié dans son sac ou sur son bureau. Elle s’en saisit à chaque fois qu’elle en a besoin, puis le laisse traîner de nouveau, dans l’attente de la prochaine utilisation.

Quant à Sami, il soutient que « cette histoire » de coronavirus, ce n’est pas sérieux, et se fiche complètement du port de masque. Tout l’inverse de sa conjointe, Rana, qui en a désormais toute une collection. Pour s’assurer de leur qualité, la jeune femme les porte puis essaie d’éteindre, en soufflant, une bougie. Si la flamme ne s’éteint pas, elle estime que son masque la protège efficacement.

Pour contenir la propagation du coronavirus, qu’on se trouve sur la voie publique, à deux ou à trois dans une voiture privée ou dans les transports en commun, ou dans un magasin, il est désormais obligatoire de se couvrir le nez et la bouche. Les intrépides – ou inconscients – qui décideront malgré tout de ne pas porter de masque encourront à compter d’aujourd’hui une amende de 50 000 LL.

Porter un masque protège certainement du coronavirus – et de tout autre virus respiratoire. Mais que risque-t-on en cas de mauvaise utilisation ou de manipulation erronée ?

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Le Dr Rima Moghnieh, spécialiste en maladies infectieuses, explique qu’il existe plusieurs types de masques : le fameux N95, utilisé dans les unités de soins intensifs, les masques chirurgicaux utilisés dans les cabinets médicaux et les masques en tissu qui sont davantage réservés pour l’usage en société. « Le port de masque est important pour se protéger et protéger l’autre si on est un porteur asymptomatique du virus, insiste-t-elle. Mis à part le N95, les masques peuvent être portés pendant de longues heures. Même en salle de gym, ils ne sont pas contre-indiqués sur le plan médical. Ils peuvent toutefois donner une sensation de chaleur qui dérangera le porteur. »

Mauvaise manipulation

Pour s’assurer de l’efficacité de son masque, le Dr Moghnieh précise que « le test de la bougie n’est efficace que pour les masques de type N95 qui doivent être hermétiques ». « Les masques chirurgicaux et ceux en tissu doivent laisser passer l’air, ajoute-t-elle. Leur objectif n’est que de faire barrage aux gouttelettes respiratoires. Il faut donc qu’ils soient imperméables et formés de trois couches. L’eau ne doit pas traverser le tissu. »

Mais le problème ne se pose pas tant au niveau du type de protection que de sa mauvaise manipulation. « Le masque doit couvrir le nez, le menton et les joues. Il doit être bien plaqué sur le visage et équipé, de préférence, d’un pince-nez », insiste le Dr Moghnieh. « Pour mettre le masque, poursuit-elle, il faut le tenir par les bandelettes élastiquées situées sur chaque côté et le poser sur le visage, en évitant de toucher le tissu. La même procédure doit être suivie pour le retirer. On le tient par les bandelettes, sans contact avec le tissu, et on le place immédiatement dans un sac en nylon que l’on ferme. Il ne faut pas le laisser traîner sur son bureau ni le fourrer dans son sac à main parce qu’il risque de les contaminer. Un même masque en tissu peut être utilisé toute la journée, à condition de bien le manipuler. »

Pour décontaminer cette protection en tissu, le Dr Moghnieh conseille de le laver à l’eau chaude et au savon additionné d’un peu d’eau de Javel. « La décontamination à la vapeur est une procédure longue et compliquée, avance-t-elle. Il faut que la température de l’eau dépasse les 70 °C et que le masque soit placé au-dessus de la vapeur pendant au moins dix minutes de chaque côté. »

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En ce qui concerne les masques médicaux, ils « sont à usage unique » et « ne peuvent pas être décontaminés à domicile, mais dans un milieu hospitalier, selon des procédures bien déterminées et dans des conditions bien précises », indique encore le médecin. « D’ailleurs ces masques doivent être réservés aux milieux médical et hospitalier, d’autant qu’ils sont en pénurie à l’échelle mondiale, poursuit le Dr Moghnieh. En société, nous recommandons l’usage des masques en tissu. »

Quid des protections écrans pour le visage ? « Des études ont montré qu’elles empêchent dans 96 % des cas une contamination aux virus de l’influenza, répond-elle. À ce jour, il n’y a aucune recommandation pour l’utiliser comme une alternative aux masques en tissu ou à ceux médicaux, mais plutôt en plus de ces masques. Néanmoins, des études sont en cours pour évaluer leur efficacité dans le cadre de la pandémie de Covid-19. Peut-être que dans quelques semaines, les données changeront. »

En ce qui concerne le port de gants, le Dr Moghnieh affirme qu’ils donnent « une fausse impression de protection ». « Ils sont utiles si on prend soin d’un patient, souligne-t-elle. Le SARS-CoV-2 se transmet par l’émission de gouttelettes respiratoires, mais aussi si on met la main sur le visage après avoir touché une surface contaminée. Donc, un bon lavage des mains à répétition, conjugué au port du masque et surtout la distanciation sociale constituent la meilleure protection. Il est conseillé d’observer une distance de 1,8 mètre avec son interlocuteur. Il faut aussi avoir avec soi un gel hydroalcoolique. »


Ce contenu s'inscrit dans le projet Qarib qui vise à renforcer la cohésion sociale et à rapprocher médias et citoyens au Proche-Orient. Il a été produit avec le soutien de CFI, Agence de développement média, et de l’AFD, Agence Française de Développement.


Sarah a cousu elle-même son masque avec un tissu très fin parce que les masques qu’elle trouve dans les commerces l’étouffent. Le soir, pour le décontaminer, elle le place une vingtaine de secondes au-dessus d’une casserole d’eau bouillante et le tour est joué. Un conseil « lu sur Facebook » qu’elle suit religieusement.Henri ne supporte pas le masque, il suffoque quand...

commentaires (1)

LES MASQUES SONT NECESSAIRES ET PROTEGENT JUSQU,A UN CERTAIN POINT. LE VIRUS ETANT MICROSCOPIQUE IL PEUT PASSER A TAVERS LES PORES DES ETOFFES. LA DISTANCIATION ET L,HYGIENE SONT LES PLUS IMPORTANTS.

LA LIBRE EXPRESSION

06 h 26, le 29 mai 2020

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Commentaires (1)

  • LES MASQUES SONT NECESSAIRES ET PROTEGENT JUSQU,A UN CERTAIN POINT. LE VIRUS ETANT MICROSCOPIQUE IL PEUT PASSER A TAVERS LES PORES DES ETOFFES. LA DISTANCIATION ET L,HYGIENE SONT LES PLUS IMPORTANTS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    06 h 26, le 29 mai 2020

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