Le président Michel Aoun a assuré hier au coordinateur spécial de l’ONU au Liban Jan Kubis que le pays était déterminé à préserver le calme le long de la ligne bleue, mais a dénoncé les « violations israéliennes continues, terrestres et aériennes, de la souveraineté libanaise », selon l’Agence nationale d’information. Le chef de l’État, qui a reçu M. Kubis au palais de Baabda, a souligné que ces agissements israéliens constituaient « une violation de la résolution 1701 à l’application de laquelle le Liban est attaché » et affirmé que le Liban était déterminé à « préserver le calme à la frontière grâce à la coopération entre l’armée et la Finul ». M. Kubis a de son côté informé le chef de l’État des discussions qui se sont déroulées au début du mois à l’ONU lors de la présentation du rapport du secrétaire général Antonio Guterres sur l’application de la résolution 1701 portant sur le respect du cessez-le-feu au Liban-Sud.
Dans son rapport présenté le 4 mai, M. Guterres avait réitéré ses inquiétudes au sujet du développement de l’arsenal du Hezbollah, comme il s’était longuement arrêté sur la crise économique et financière au Liban, exhortant le gouvernement à « entreprendre les réformes requises ». Les membres du Conseil de sécurité avaient pour leur part salué les efforts de la Finul pour maintenir le calme le long de la ligne bleue et sa coopération avec l’armée libanaise dans le but d’étendre le contrôle du gouvernement libanais sur tout le territoire, et ont souligné l’importance que la Finul soit en mesure de s’acquitter de son mandat.
Rappelons que l’ambassadrice américaine à l’ONU Kelly Craft avait lors de ces discussions accusé le Hezbollah de continuer à s’armer malgré la présence de la Finul, « d’ignorer de façon flagrante » la 1701 et de « dicter à la Finul où elle peut patrouiller », estimant que le gouvernement du Liban empêchait ainsi les Casques bleus d’accomplir leur mandat. Elle avait estimé qu’il était temps de modifier le mandat de la Finul, qui doit être renouvelé cet été, pour lui permettre d’accomplir sa mission, ou de réduire ses effectifs si cela ne s’avérait pas possible.
Par ailleurs, le chef de l’État a assuré à son interlocuteur que « le plan économique du gouvernement est actuellement en cours de négociation avec le Fonds monétaire international (FMI) et que des réformes essentielles ont commencé à être mises en œuvre ».
Il a estimé que la communauté internationale devrait accorder au Liban des aides qui pourraient le dédommager pour les pertes subies en raison de la guerre en Syrie. « Il est inadmissible que le pays continue à devoir subir les résultats de cette guerre qui ont mis à rude épreuve tous les secteurs » de la vie économique libanaise, a-t-il dit.
"Le chef de l’État, qui a reçu M. Kubis au palais de Baabda, a souligné que ces agissements israéliens constituaient « une violation de la résolution 1701 à l’application de laquelle le Liban est attaché » ... Sans aucun doute! Mais l'article 3 de ladite résolution appelle le gouvernement libanais à étendre sa souveraineté sur tout le territoire, conformément aux résolutions 1559 et 1680, ainsi qu'aux stipulations de l'Accord de Taef...Tout le monde sait qu'il n'en est rien, et que même l'Armée libanaise est interdite de vol dans certaines régions! Alors le Liban est responsable tout autant qu'Israel de la non-application de la Résolution 1701.
10 h 32, le 23 mai 2020