Un ressortissant libanais, accusé aux Etats-Unis d'avoir "conspiré" pour envoyer des pièces détachées de drones au Hezbollah, en Syrie, a plaidé coupable mercredi de violation des lois américaines en matière d'exportations, devant un tribunal du Minnesota, rapporte le New York Times. La procureure Erica H. MacDonald a annoncé qu'Oussama Hamadé, 55 ans, a reconnu "avoir conspiré pour exporter illégalement des biens et des technologies". Son frère, Issam, avait déjà plaidé coupable en mars pour les mêmes chefs d'accusation.
Selon le Parquet américain, Issam Hamadé et son frère Oussama se sont procurés, entre 2009 et 2013, des technologies sophistiquées permettant d'équiper des drones, et les ont exportées illégalement à destination du parti chiite. Les pièces exportées comprenaient notamment des technologies permettant de localiser la position d'un avion et des boussoles numériques, deux éléments qui peuvent être combinés pour créer des systèmes de pilotage à distance de drones. Elles incluaient également un réacteur et 20 moteurs à piston. Les deux hommes avaient été arrêtés en février 2018 en Afrique du Sud et extradés depuis aux Etats-Unis.
Le Hezbollah est considéré comme une organisation terroriste par Washington, qui interdit par ailleurs toute exportation vers la Syrie, où les deux frères auraient envoyé du matériel.
Issam Hamadé encourt une peine pouvant aller jusqu'à cinq ans de prison. Toutefois, un accord aurait été passé entre le Parquet et la défense pour demander une peine de 30 mois. Dans cet accord, Issam Hamadé a avoué que son frère Oussama s'était chargé des achats des pièces dans plusieurs pays différents, y compris aux Etats-Unis. Il a reconnu avoir transféré des fonds, à la demande de son frère, du Liban vers des comptes bancaires en Afrique du Sud, sachant que cet argent serait utilisé pour acheter le matériel controversé. Selon ce texte, Issam Hamadé avait "des raisons de croire" que ces matériaux et technologies étaient envoyés en Syrie, ce qui est contraire aux lois américaines en matière d'exportation.
commentaires (2)
S’il s’agit de matériel militaire (j’en doute) c’est ceux qui le lui ont vendu qui devraient être poursuivis. Mais il s’agit vraisemblablement d’envois de matériel de hobbyiste, d’ailleurs en vente libre sur des sites comme hobbyking, etc. Le "drone" du hezbollah sur la photo n’est qu’un DJI Phantom made in China, et en vente libre au Liban... Alors messieurs-dames les journaleux, apprenez à faire la différence entre drones...
Gros Gnon
21 h 12, le 19 mai 2020