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Politique - Sanctions

Un sénateur US veut interdire toute aide à un gouvernement « influencé ou contrôlé par le Hezbollah »

« Pas d’excuses pour les activités militaires de la formation chiite en dehors de la structure de l’État », affirme le représentant permanent adjoint de l’Allemagne à l’ONU.

Le sénateur américain républicain Ted Cruz, le 4 décembre 2019, à Washington. Archives Reuters/Joshua Roberts

Le sénateur américain républicain Ted Cruz, farouchement hostile au Hezbollah, a introduit le 12 mai au Sénat un texte en vertu duquel il demande « l’interdiction de toute aide du gouvernement américain à tout gouvernement libanais qui serait influencé ou contrôlé » par le parti chiite que Washington classe « comme organisation terroriste ». Parallèlement à l’ONU, le représentant permanent adjoint de l’Allemagne, l’ambassadeur Jürgen Schulz, dont le pays a récemment interdit les activités de la formation chiite sur son territoire, soulignait « la grave menace à la sécurité qui émane des groupes armés, en particulier du Hezbollah », ajoutant qu’elle est « particulièrement préoccupante pour la stabilité interne du Liban ».

Selon le site du Sénat américain, le texte S.3691, présenté par Ted Cruz, a été « lu deux fois et transféré à la commission des Affaires étrangères ». Pour que ce texte devienne loi, il doit être approuvé d’abord par le Sénat puis par la Chambre des représentants, avant d’être envoyé pour signature au président Donald Trump.

« Une menace préoccupante »

En marge des consultations qui s’étaient tenues par visioconférence au Conseil de sécurité de l’ONU, mercredi, le représentant permanent adjoint de l’Allemagne auprès des Nations unies, l’ambassadeur Jürgen Schulz, a, dans ce contexte, fait une déclaration musclée mettant en garde le gouvernement libanais contre le maintien des armes du Hezbollah. « La présence continue de milices lourdement armées et d’armes échappant au contrôle du gouvernement reste l’un des plus grands défis pour l’autorité de l’État au Liban. La grave menace à la sécurité qui émane de ces groupes, en particulier le Hezbollah, est particulièrement préoccupante et représente une menace à la stabilité interne du Liban, à la sécurité d’Israël ainsi que pour les régions plus vastes », avait-t-il martelé. Dernièrement, la Grande-Bretagne a classé le Hezbollah sur sa liste des organisations terroristes puis, tout récemment, l’Allemagne a interdit ses activités sur son territoire. Jusqu’en avril dernier, seules les activités de la branche militaire du Hezbollah étaient bannies en Allemagne, mais pas celles de sa branche politique qui organisait notamment des manifestations ou des actions anti-israéliennes régulières.S’il a salué les efforts du gouvernement de Hassane Diab « pour faire face à la situation économique et financière extrêmement désastreuse du Liban, exacerbée par les conséquences de la pandémie de Covid-19 », l’ambassadeur Schulz a considéré que celui-ci « ne doit pas perdre de vue d’autres réformes pressantes, notamment dans le secteur de la sécurité ». « Le renforcement des forces de sécurité et des institutions publiques est un investissement à long terme dans la stabilité du Liban », a ajouté le diplomate.

Rappelant les restrictions imposées par son gouvernement aux activités du Hezbollah en Allemagne, il a insisté sur le fait qu’« il n’y a aucune excuse pour ces activités militaires en dehors de la structure de l’État, ni pour aucune sorte d’activités criminelles qui contredisent le principe de l’entente internationale ». « Nous attendons du gouvernement libanais qu’il assume ses responsabilités et prenne des mesures sérieuses pour contrôler toutes les armes au Liban et désarmer les milices libanaises et non libanaises. Cela nécessite des travaux supplémentaires sur la stratégie de défense nationale et la mise à niveau des capacités des forces armées », a-t-il dit, soulignant la volonté de son pays de soutenir ce processus ainsi que l’importance du rôle de la Finul durant cette période transitoire « pour assurer la stabilité et le calme le long de la ligne bleue ».

Le sénateur américain républicain Ted Cruz, farouchement hostile au Hezbollah, a introduit le 12 mai au Sénat un texte en vertu duquel il demande « l’interdiction de toute aide du gouvernement américain à tout gouvernement libanais qui serait influencé ou contrôlé » par le parti chiite que Washington classe « comme organisation terroriste ». Parallèlement à...

commentaires (2)

Quelqu'un avait dit récemment que personne ne peut fermer les passages clandestins entre la Syrie et le Liban... Seul un pays peut le faire en quelques petites heures, s'il le souhaite, il n'est pas loin de nos frontières.

Un Libanais

20 h 36, le 17 mai 2020

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Commentaires (2)

  • Quelqu'un avait dit récemment que personne ne peut fermer les passages clandestins entre la Syrie et le Liban... Seul un pays peut le faire en quelques petites heures, s'il le souhaite, il n'est pas loin de nos frontières.

    Un Libanais

    20 h 36, le 17 mai 2020

  • "il n’y a aucune excuse pour ces activités militaires en dehors de la structure de l’État". Comment le pouvoir libanais peut-il continuer nier une telle évidence? Quant aux menaces pour la sécurité et la stabilité du pays, les guerres, extérieure en 2006, et intérieure en 2008, déclenchées par le Hezbollah les manifestent amplement.

    Yves Prevost

    07 h 34, le 16 mai 2020

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