Coronavirus au Liban : dix nouveaux cas de contamination locale

Au lendemain du début de la troisième phase du déconfinement, le Liban a  enregistré 11 nouvelles contaminations au coronavirus au cours de ces dernières 24h, portant le total de cas dans le pays depuis le 21 février à 870, selon le dernier bilan du ministère de la Santé publié mardi. Parmi ces onze nouveaux cas, dix contaminations locales auxquelles s'ajoute un autre cas qui a été signalé parmi les rapatriés. Le nombre total de rapatriés testés positifs s'élève donc désormais à 117, alors que la troisième phase de rapatriement doit être lancée dans quelques jours. Aucun nouveau décès n'a toutefois été enregistré, le bilan total se maintenant donc à 26 cas, tandis que 234 patients ont été totalement guéris. Le nombre de personnes actuellement positives au virus s’élève donc à 610, dont 3 se trouvent dans un état critique. 

Pour sa part, la municipalité de Anjar, dans la Békaa, a annoncé que deux personnes ont été testées positives à l'issue d'une série de 57 tests de dépistage PCR effectués dimanche dans la localité. Cinq autres cas sont considérés comme suspects et de nouveaux tests ont été effectués. Selon notre correspondante dans la Békaa Sarah Abdallah, les deux personnes testées positives sont des proches d'un des 13 militaires atteints du Covid-19 au sein du tribunal militaire de Beyrouth. En outre, le mohafez de Baalbeck-Hermel, Bachir Khodr, a indiqué qu'un cas positif au coronavirus a été enregistré dans la localité de Kfar Dabach, qui dépend de Chmestar. Il a expliqué que des examens de dépistage sont effectués dans la région et a appelé les Libanais rapatriés à respecter le confinement à domicile.

Illustration du non-respect des consignes, le mohafez du Mont-Liban Mohammad Mekkaoui a déféré au parquet du Mont-Liban plusieurs rapatriés soupçonnés de ne pas avoir respecté la quarantaine obligatoire. Ils ont en effet trompé les autorités chargées de les suivre en fournissant de faux numéros de téléphone. Par ailleurs, dans le cadre du plan de rapatriement, les deux vols au départ de Genève prévus les 14 et 18 mai prochains ont été annulés. Un seul vol sera organisé depuis la Suisse le 16 mai, en raison de la baisse du nombre de Libanais souhaitant rentrer au pays.

Dans ce contexte inquiétant, le gouvernement de Hassane Diab a décrété une fermeture totale du pays pendant quatre jours, de jeudi à dimanche, lors d'un Conseil des ministres qui s'est tenu au palais de Baabda sous la houlette du chef de l'Etat, Michel Aoun. Le ministre de la Santé, Hamad Hassan, avait évoqué plusieurs fois au cours du week-end une telle fermeture si les Libanais ne respectaient pas les mesures de prévention du virus.

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A l'occasion de la Journée internationale des infirmières, célébrée le 12 mai, le Premier ministre Diab a exprimé son soutien aux soignants. "Nous rendons hommage aux anges sur terre, les infirmières et infirmiers qui font face à de grands défis dans la lutte contre le coronavirus, en coopérant avec le corps médical, les administrateurs et tous les autres employés de divers secteurs", a écrit M. Diab sur Twitter. "Soyez fiers de votre mission, car nous sommes fiers de votre présence parmi nous. Vous êtes un bouclier de protection pour les malades, hier, aujourd'hui, demain, et pour toujours", a-t-il conclu. "Un hommage aux anges de la miséricorde que nous saluons tous les jours pour leur fidélité à leur mission humanitaire. Nous vivons avec eux leur lutte aux côtés des patients atteints du coronavirus, malgré tous les dangers auxquels ils font face", a pour sa part déclaré le chef de l'Etat, Michel Aoun.

La présidente du syndicat des infirmières a, elle, rappelé que "les difficultés de la profession augmentent de jour en jour". "Mais jusqu'à présent, nous misons sur la sagesse des dirigeants pour qu'ils donnent satisfaction à nos demandes avant qu'il ne soit trop tard". 

Pour faire face à la hausse des contaminations locales, survenue après plusieurs jours de bilans minimes voire négatifs, les Forces de sécurité intérieure libanaises ont annoncé lundi qu'elles allaient "renforcer les mesures contre les contrevenants" à la mobilisation générale, proclamée pour tenter de freiner la propagation de l'épidémie.  Dans ce contexte, notre photographe Joao Sousa a constaté ce mardi que des barrages de police avaient notamment été installés sur l'avenue Béchara el-Khoury, à Beyrouth, causant des embouteillages monstres.

^{Embouteillage sur l'avenue Bechara el-Khoury, à Beyrouth, où des barrages de police ont été installés, le 12 mai 2020. Photo Joao Sousa}

Le gouvernement avait décidé le 5 mai de prolonger jusqu'au 24 mai la mobilisation générale qui devait initialement prendre fin le 10 mai, conformément à une recommandation du Conseil supérieur de la défense. Depuis plusieurs jours toutefois, bars et restaurants, ainsi que salons de coiffure et agences de vente de voitures avaient commencé à rouvrir en respectant un certain nombre de règles dans le cadre de la deuxième phase du plan de déconfinement progressif avalisé il y a deux semaines. La troisième phase du déconfinement entamée lundi autorise notamment la réouverture des grandes surfaces commerciales à l'exception des malls, des chantiers de construction et permet aux restaurants et cafés d'accueillir leur clientèle jusqu'à 50% de leur capacité. La quatrième phase débutera le 25 et la cinquième le 8 juin, date à laquelle le secteur de l’enseignement et les centres de loisirs pourront notamment rouvrir leurs portes, sous certaines conditions cependant.

Dans ce contexte, les bureaux de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) ont rouvert mardi et des mesures de distanciation sociale et de protection sanitaire ont été mises en place afin d'éviter les risques de contamination. Mais ces mesures n'étaient souvent pas respectées par les foules venues effectuer leurs formalités. Seules les formalités urgentes sont traitées actuellement.