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Chair pas chère

Le chaos qui lâche ses fumerolles un peu partout dans le pays est sans doute venu à point nommé au milieu de la déglingue des institutions et la gesticulation dérisoire des canailles qui les chapeautent. L’une après l’autre, les échéances s’effilochent dans la décrépitude générale, tel un masque sanitaire coronasaturé jeté dans une décharge à ciel ouvert.

On dit souvent que les hommes politiques sont comédiens. C’est très injuste pour les comédiens. Mais faux-culs certainement, au regard de la cabale qui s’est abattue sur Riad Salamé, saucissonné comme un salami par l’avalanche des attaques débridées de ceux-là mêmes qui ont passé des dizaines d’années à siphonner les biftons de la banque centrale au profit d’un État délabré.

Suffit de compter : le tonneau des Danaïdes d’Électricité du Liban, toujours à court de jus, jamais à court d’oseille ; les projets énergétiques à milliards aussi fumants que fumeux du Basileus, dit « Beau-papa m’a dit » ; la grille des salaires des planqués de la fonction publique, assortie de vociférations hystériques et d’exigences salariales avec effet rétroactif jusqu’au XVIe siècle ; l’embauche effrénée de fonctionnaires glandus, payés à pantoufler aux frais du contribuable… Rien que de beaux souvenirs qui ne rajeunissent aucun des birbes déliquescents aux commandes de cette république ratée !

Aujourd’hui, on distribue des aides encore comestibles, demain il nous pleuvra peut-être de la viande vérolée. Holà, manants ! Attrapez ces bas morceaux et remerciez vos bons maîtres ! L’État décrépi nous expliquera que pour rembourser la dette, faudra faire encore des efforts. Taxer encore plus les minables. Logique : ils sont plus nombreux, donc plus rentables. L’argent ne suffit plus ? Quelle idée ! Un concept inventé par les pauvres pour apitoyer les riches.

Comment s’étonner alors que ceux qui en ont ras les claouis ne déferlent et se déchaînent à nouveau contre une classe politique en dessous du niveau de la mer ? Comment expliquer en revanche à certains ahuris qu’on ne peut pas à la fois incendier des banques et exiger d’avoir accès au pognon? Enfin, comment expliquer aux forces de l’ordre qu’on ne les a pas relevées de leurs fonctions de plantons devant les bâtiments publics et de gardes-chiourmes des vieux débris de la politique, pour venir faire des cartons dans la foule en colère ? Mystère et boule de shit thérapeutique !

Résultat, en moins de temps qu’il ne faut à un ministre pour lancer un bobard, les bavures s’enchaînent avec leur lot de victimes. Bienvenue au Liban où, malgré la flambée des prix, la vie reste moins chère que partout ailleurs ! Il semble même qu’elle ne vaille strictement rien !

gabynasr@lorientlejour.com

Le chaos qui lâche ses fumerolles un peu partout dans le pays est sans doute venu à point nommé au milieu de la déglingue des institutions et la gesticulation dérisoire des canailles qui les chapeautent. L’une après l’autre, les échéances s’effilochent dans la décrépitude générale, tel un masque sanitaire coronasaturé jeté dans une décharge à ciel ouvert.On dit souvent que...

commentaires (5)

Bravo !!!

Bayle Pascal

17 h 29, le 01 mai 2020

Tous les commentaires

Commentaires (5)

  • Bravo !!!

    Bayle Pascal

    17 h 29, le 01 mai 2020

  • Merci Gaby! Cet article superbe ne fait que confirmer que kelloun yaané kelloun...le plus tôt le mieux...

    Wlek Sanferlou

    13 h 03, le 01 mai 2020

  • ""Comment expliquer en revanche à certains ahuris qu’on ne peut pas à la fois incendier des banques et exiger d’avoir accès au pognon ?"" C’est exactement ça, reprocher publiquement à l’industrie pharmaceutique de faire du pognon sur le dos des personnes touchés par les maladies, et se satisfaire entièrement de ces mêmes multinationales quand ils trouvent le vaccin contre le covid … Je pense que l’horloge biologique des gens est un peu, beaucoup trop même, perturbé........

    L'ARCHIPEL LIBANAIS

    12 h 00, le 01 mai 2020

  • Il y a du Tolstoï dans cette sentence : ‘’Taxer encore plus les minables. Logique : ils sont plus nombreux, donc plus rentables. L’argent ne suffit plus ? Quelle idée ! Un concept inventé par les pauvres pour apitoyer les riches’’. Ou l’art de dépouiller les gens, leur faire les poches, par une dévaluation. Je me permets d’aller plus loin : la taxation est un concept inventé pour les pauvres pour faire croire qu’ils seront des riches. Le Russe écrivait : ‘’La charité du pauvre est de ne pas haïr le riche’’…

    L'ARCHIPEL LIBANAIS

    11 h 59, le 01 mai 2020

  • CE QU,IL FAUT - UNE MARIKA OU UNE MADAME CLAUDE POUR GERER LE BORDEL CAR DE TEL IL S,AGIT !

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 59, le 01 mai 2020

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