La livre libanaise poursuivait jeudi sa chute vertigineuse, deux jours après la publication par la Banque du Liban (BDL) d'une nouvelle circulaire réglementant les retraits effectués à partir de comptes en devises, alors que le Liban traverse une crise économique et financière sans précédent depuis 30 ans, aggravée par la crise du coronavirus (Covid-19).
Des sources à L'Orient-Le Jour ont indiqué que le dollar s'échangeait entre 3.650 et 3.800 L.L. juste avant la fermeture des bureaux de change aujourd'hui. Ce taux est plus du double du taux officiel de change, la monnaie nationale étant indexée sur le billet vert depuis 1997 au taux fixe de 1.507 livres. Une circulaire de la Banque centrale en mars avait pourtant plafonné le taux de change sur le marché parallèle à 30% de plus que le taux officiel, soit un peu moins de 2.000 livres pour un dollar. La barre symbolique des 3.000 L.L. pour un dollar avait été franchie la semaine dernière.
Dans la circulaire principale n°151 publiée mardi - la septième publiée depuis le début du mois -, la BDL ouvrait la possibilité à tous les clients de banques titulaires de comptes en devises, peu importe leur montant, de convertir en livres et au "taux du marché" les sommes qu’ils souhaitent retirer en espèces. Cette mesure sera applicable immédiatement pour une durée de six mois. La nouvelle circulaire précise en outre que les limites des sommes pouvant être retirées seront fixées par chaque établissement, qui devra "publier chaque jour le taux applicable" pour ce type d’opérations.
Mercredi, le Premier ministre, Hassane Diab, avait dénoncé le manque de coopération de la Banque du Liban dans l’adoption des dernières mesures mises en place, et en particulier la n°151.
La publication de cette nouvelle circulaire intervient alors que les banques ont totalement suspendu les retraits d’espèces en devises depuis le début de l’état d’urgence sanitaire décrété le 15 mars pour lutter contre le Covid-19. Le secteur bancaire avait d’ailleurs fortement restreint les plafonds de ce type d’opérations des mois plus tôt, pour tenter – sans succès – de limiter les effets de la grave crise économique et financière que traverse le pays, et qui s’est transformée en crise de liquidités. Cette crise, la pire depuis la fin de la guerre civile (1975-1990), est marquée par une forte récession, une fonte des réserves en devises étrangères et une perte de la valeur de la monnaie nationale ayant fait grimper les prix. Le pays, qui a annoncé en mars son premier défaut de paiement dans l'histoire, croule sous une dette d'environ 92 milliards de dollars, soit 176% du PIB (selon les chiffres du gouvernement), l'un des taux les plus élevés mondialement.
Depuis l'automne, les banques ont imposé des restrictions draconiennes sur les retraits notamment en dollars, sur fond de soulèvement populaire inédit contre l'ensemble de la classe dirigeante accusée de corruption et d'incompétence. Des restrictions qui ont encore été resserrées il y a un mois, alors que l'épidémie de Covid-19 se propageait et que fin mars les banques libanaises ont suspendu la distribution de dollars pour les comptes normaux (en opposition à ceux alimentés en dollars frais) depuis le début de l'état d'urgence sanitaire décrété le 15 mars. Une situation qui pourrait perdurer jusqu'à la réouverture de l'aéroport, les banques ne pouvant plus rapatrier leurs devises placées à l'étranger, selon des sources bancaires.
Lire aussi
La BDL a vendu des dollars aux changeurs pour contenir la baisse de la valeur de la livre
les banques ne pouvant plus rapatrier leurs devises placées à l'étranger, selon des sources bancaires. QUE C'EST BEAU ET PITOYABLE LES MENSONGES DHL FEDEX UPS TOUS TRAVAILLENT ENCORE ET LES AVIONS QUI VONT EN FRANCE PAR EXAMPLE POUR CHERCHER DES LIBANAIS BLOQUES PEUVENT TOUJOURS RAMENER AU LIBAN DES DEVISES EN CASH CESSEZ DE PRENDRE LES LIBANAIS POUR DES IMBECILES
01 h 07, le 24 avril 2020