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Politique - Coronavirus

Rapatriement : le gouvernement se prononce aujourd’hui sur la suite du processus

Plusieurs centaines d’expatriés ont atterri hier à l’aéroport de Beyrouth, avant une interruption des vols dans l’attente d’une évaluation de la situation par le Conseil des ministres.

Des expatriés libanais à leur arrivée à Beyrouth, dans le cadre d’un plan de rapatriement mis en place par les autorités. Photo João Sousa

Quatre derniers vols de rapatriement de Libanais bloqués à l’étranger sont arrivés hier à Beyrouth, en provenance de Djeddah, Paris, Libreville et Londres, avant une suspension des évacuations permettant d’évaluer la situation et les risques éventuels sur la situation sanitaire au Liban. Conformément au mécanisme mis en place par le gouvernement, les passagers ont été soumis à un test de dépistage au coronavirus à l’aéroport puis mis à l’isolement dans des chambres d’hôtel jusqu’à l’obtention des résultats. Toutefois, les voyageurs venant de Londres ont fait exception puisqu’ils devaient être testés avant le décollage, seuls les passagers ayant des résultats négatifs au coronavirus se voyant autorisés à embarquer. Une décision prise en raison du nombre relativement élevé (13) de personnes positives au Covid-19 arrivées à Beyrouth la semaine dernière à bord d’un autre vol depuis Londres. Après les vols de rapatriement qui ont eu lieu les 5, 7 et 9 avril pour ramener des Libanais bloqués à l’étranger, un nouveau flux d’expatriés est rentré à Beyrouth samedi, en provenance de Koweït City, Dubaï, Rome et l’Angola. La totalité des passagers ont subi des tests de dépistage de type PCR, et tous les résultats se sont avérés négatifs. Depuis le 5 avril, 27 Libanais expatriés ont été testés positifs au Covid-19. Contacté par L’Orient-Le Jour, un responsable au sein du ministère des Affaires étrangères a confirmé que les avions qui ont atterri hier à l’Aéroport international de Beyrouth (AIB) seront les derniers à rapatrier des Libanais pour l’instant, malgré le fait que plus de 20 000 personnes aient exprimé le souhait de rentrer au pays. « Nous avons besoin de faire une évaluation de la situation. Il pourrait y avoir fermeture de l’aéroport pendant les deux semaines à venir pour voir si des cas d’infection au coronavirus se sont déclarés entre-temps parmi les nouveaux venus », a indiqué le responsable à L’OLJ. « Ce n’est pas forcément une mauvaise décision parce que nous avons besoin de savoir où nous en sommes. On ne peut pas prendre le risque de voir la situation dégénérer alors que nous sommes sur la bonne voie. Nous avons juste besoin d’y voir un peu plus clair », a-t-il ajouté.


(Lire aussi : Tranches de vies confinées)


Prochaine phase à définir

Un responsable proche du Premier ministre Hassane Diab a, pour sa part, confié attendre, avant de pouvoir se prononcer, les résultats de l’évaluation du comité scientifique chargé du suivi de l’évolution du coronavirus au Liban. « La décision sera prise demain (aujourd’hui) concernant l’éventuel arrêt des vols de rapatriement. Le Conseil des ministres décidera de la prochaine phase en fonction des résultats de l’évaluation », souligne le responsable.

Lors d’une tournée hier à l’AIB, le président de la commission parlementaire de la Santé, Assem Araji, a quant à lui laissé planer le doute concernant la suspension du mécanisme de rapatriement, alors qu’il s’agissait de l’option envisagée pour l’instant. « Il y avait moins d’infections qu’on ne pensait à bord des avions en provenance de Paris et Rome. Je pense qu’il y a une possibilité que le rapatriement se poursuive. Il y a beaucoup d’étudiants libanais en Géorgie, en Ukraine ou en Biélorussie qui demandent à rentrer », a déclaré M. Araji à l’issue de sa tournée.

De nombreux étudiants bloqués à l’étranger ont lancé des appels à l’aide, notamment ceux résidant en Italie. Des centaines d’entre eux ont été rapatriés la semaine dernière, notamment à bord de trois vols en provenance de Paris, de Madrid et de Rome. Le ministre des Affaires étrangères, Nassif Hitti, a rendu hommage hier à la vice-présidente de la Fondation humanitaire al-Walid ben Talal, l’ancienne ministre Leila Solh Hamadé, dont la fondation a pris en charge les billets des étudiants rapatriés d’Italie et de France.


(Lire aussi : Coincés à Goa : ces Libanais oubliés à l’autre bout du monde)


Expatriés aux USA et au Canada

Dans une série de tweets publiés dans la nuit de dimanche à lundi, le chef de la diplomatie s’est attardé sur la situation des expatriés libanais bloqués aux États-Unis ou au Canada. « Pour les personnes se trouvant aux États-Unis, il y a la possibilité de les transporter dans un premier temps vers des pays européens ou du Golfe via des compagnies étrangères puis de les rapatrier, dans un second temps, à bord d’avions de la MEA », a-t-il indiqué, sans avancer de date, tout en ajoutant qu’un avion destiné au rapatriement pourrait être envoyé au Canada. « Pour tous les citoyens se trouvant à l’étranger, le droit au retour est un droit national, légal et moral, mais nous allons peut-être suspendre pendant quelques jours les vols pour assurer un retour au Liban en toute sécurité », a souligné Nassif Hitti. Il a précisé qu’un montant d’un million de dollars a été débloqué pour couvrir les besoins alimentaires quotidiens des étudiants en difficulté financière bloqués à l’étranger. Par ailleurs, dans la matinée, le ministre de la Santé, Hamad Hassan, a affirmé que le gouvernement « travaille comme une cellule de crise, avec une coopération de tous les ministères, afin de protéger la dignité des employés, infirmiers et médecins, dont le respect des droits est une responsabilité partagée ». « Il ne doit pas y avoir d’obstacle financier se dressant face à la santé des citoyens », a-t-il martelé lors de l’inauguration d’un centre de traitement pour les patients atteints du Covid-19 à l’hôpital Bahman, dans la banlieue sud de Beyrouth.




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commentaires (2)

Tous ces gens ont quitté le pays "pour ne plus jamais y remettre les pieds". Maintenant qu'ils ont connu l’échec, ils s'en retournent lamentablement la queue basse en mendiant leur ticket d'avion a un pays qu'ils savent être en faillite, au lieu de partager le sort et de se rendre utiles aux sociétés qui les ont accueillis. Demain, ils vont demander des allocations...

Mago1

10 h 19, le 14 avril 2020

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Commentaires (2)

  • Tous ces gens ont quitté le pays "pour ne plus jamais y remettre les pieds". Maintenant qu'ils ont connu l’échec, ils s'en retournent lamentablement la queue basse en mendiant leur ticket d'avion a un pays qu'ils savent être en faillite, au lieu de partager le sort et de se rendre utiles aux sociétés qui les ont accueillis. Demain, ils vont demander des allocations...

    Mago1

    10 h 19, le 14 avril 2020

  • Espérons que ceux qui se bousculent pour revenir au pays, ne demandent un jour, à cet État en faillite, de les ramener à nouveau à leurs pays d'immigration.

    Esber

    03 h 47, le 14 avril 2020

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