L'armée libanaise a rouvert à la circulation dans la nuit de mardi à mercredi la place de al-Nour de Tripoli, épicentre de la contestation dans la grande ville du Liban-Nord, après sa fermeture depuis le début de la révolution du 17 octobre.
La troupe a mené des opérations de terrain pendant la nuit pour rouvrir la place Abdel Hamid Karamé, dite aussi al-Nour, selon des informations de l'Agence nationale d'Information (Ani, officielle). Elle a retiré les blocs de ciment installés dans toutes les rues menant à la place et démonté les tentes des contestataires. Pendant ces opérations, l'armée avait elle-même bloqué tous les accès à la place afin d'empêcher aux citoyens d'approcher.
Les activistes étaient partagés sur l’utilité de maintenir le sit-in, surtout avec le début de la pandémie, explique notre correspondante Ornella Antar. La plupart étaient en faveur de la réouverture de cette artère principale pour ne pas entraver les éventuelles opérations de secours en cas de progression de la maladie. Un militant de gauche regrette cependant que l’Etat ait détruit les tentes qui ne bloquaient le passage et qui abritaient jusqu’à il y a trois semaines des cercles de débat, mais qui depuis étaient vides.
Au plus fort du soulèvement des Libanais contre la classe politique, accusée de corruption et d'incompétence, les contestataires tripolitains s'étaient démarqués par leur forte mobilisation, notamment sur la place al-Nour.
Fin mars, une opération similaire des forces de sécurité avait permis de déloger les contestataires installés place des Martyrs, dans le centre-ville de Beyrouth, conformément au couvre-feu instauré par les autorités du pays dans le cadre de la lutte contre la propagation du nouveau coronavirus. Ce démantèlement avait suscité plusieurs interrogations sur les véritables motifs justifiant cette décision subite et la violence employée considérée comme excessive par beaucoup.
Parallèlement, hier soir, des affrontements ont opposé des proches des détenus de la prison de Kobbé à Tripoli, tandis que des échauffourées avaient éclaté à l'intérieur de l'établissement pénitentiaire dont les prisonniers réclament une amnistie. L'armée s'était déployée sur les lieux pour arrêter les individus ayant jeté des engins pyrotechniques devant la prison.
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commentaires (2)
Les plus ridicules sont qui ont titré : RÉVOLUTION DU 17 OCTOBRE ETC.... ILS Y CROIENT ENCORE EN PLUS .
FRIK-A-FRAK
12 h 49, le 08 avril 2020