Un million de dollars rassemblé en une heure pour aider d’innombrables Libanais ployant sous le poids de la pauvreté. Voilà ce à quoi a abouti, samedi soir, le formidable élan de générosité de membres de la diaspora libanaise aux Etats-Unis, sollicités par les ONG Seal, Beit el-Baraka et Lebanese Food Bank.
Face à la précarisation accélérée d'une grande partie de la population libanaise, en raison de la crise économique, bien installée au Liban depuis des mois, à laquelle s'est ajouté le confinement décrété pour contrer la propagation du coronavirus, les trois associations ont uni leurs efforts pour organiser une collecte de fonds. La somme rassemblée permettra de couvrir les besoins en nourriture de 50 000 familles, soit environ 175 000 personnes, pendant un mois.
« Convaincue que l’entraide est très difficile à concrétiser au plan local en raison de la crise et des restrictions financières imposées par les banques, j’ai eu l’idée de contacter la semaine dernière les responsables de Seal, une ONG basée aux Etats-Unis comprenant des membres de la diaspora installés à San Francisco, Los Angeles et New York », explique Maya Ibrahimchah, fondatrice et présidente de Beit el-Baraka. Bien avant le début de la révolte populaire du 17 octobre 2019, alors que le Liban s'enfonçait déjà dans le crise, elle avait ouvert, en janvier 2019, un « supermarché » à Achrafieh dans lequel des personnes âgées précarisées pouvaient se ravitailler gratuitement. « En quelques minutes de visioconférence avec Georges Bitar et Norma Haddad, respectivement membre fondateur et directrice exécutif de Seal, l’idée d’organiser un webinaire (séminaire sur le web) était adoptée pour sensibiliser les donateurs potentiels à la grave crise humanitaire qui menace le Liban et récolter leur participation le cas échéant ».
95 associations
Le projet étant très ambitieux, vu qu’il vise à procurer de la nourriture à un maximum de foyers aux quatre coins du pays, la présidente de Beit el-Baraka sollicite aussitôt le concours de Lebanese food bank, une ONG qui combat la faim en distribuant aux familles pauvres des produits alimentaires non consommés ou invendus des restaurants et supermarchés. L'enthousiasme de la directrice exécutive, Soha Zeaiter, est immédiat.
Pour donner au projet davantage de chances de réussir, les deux militantes décident de coordonner avec 95 autres associations qu’elles choisissent selon des critères de transparence et d’indépendance politique. C’est que Beit-el Baraka et Lebanese food bank œuvrent selon les mêmes valeurs d’intégrité et de non-discrimination. Cinq jours durant, ces ONG travaillent d’arrache-pied pour identifier les plus nécessiteux, dans toutes les régions, communautés et tranches d'âge.
Pour la préparation des cartons d'aide, une équipe d’une quinzaine de volontaires chargés de les remplir et de les aseptiser est mise en place. Pour la distribution des cartons à travers tout le Liban, les ONG bénéficieront des camions de la Lebanese Food bank. Quant aux fournisseurs des denrées alimentaires, il s’agira notamment des agriculteurs auxquels Seal apporte son soutien depuis plusieurs années dans le cadre d’une coopérative. Une belle manière de créer un cercle vertueux.
Une fois le projet bien posé, arrive l'heure du webinar, samedi. Maya Ibrahimchah et Soha Zeaiter expliquent la situation. Est également diffusée une vidéo commentée par la cinéaste Nadine Labaki sur les conditions extrêmement difficiles de vie d'une partie de la population libanaise. La réaction des donateurs, issus de la diaspora, mais également du Liban même, ne se fait pas attendre. En une heure, un million de dollars sont collectés.
« Je m’attendais à un maximum de 300 000 dollars ! » confie Maya Ibrahimchah, saluant au passage la banque BEMO, qui s’est engagée à fournir la totalité de la somme sans en retenir un pourcentage.
Si elle est heureuse du résultat de cette opération, Mme Ibrahimchah sait que la tâche est encore très lourde. « Des études publiées cette année montrent que l’extrême pauvreté a énormément augmenté, les foyers qui vivent à moins de 4$ par jour représentant désormais 20% de la population, contre 8% auparavant ». Au Liban est apparue une classe de « nouveaux pauvres », ajoute-t-elle. « Une grande partie de la classe moyenne s’est appauvrie, changeant le visage de la pauvreté », explique-t-elle.
Face à cette situation, les ONG et la diaspora restent toutefois mobilisés.
Pour ceux qui désirent apporter leur contribution, ils peuvent le faire via les comptes suivants :
Transferts internationaux :
BEMO bank s.a.l
IBAN : LB89009300000002149313681USD
SWIFT: EUMOLBBE
ACCOUNT: 0214931
Transferts locaux:
BEMO bank s.a.l
IBAN: LB61 0093 0000 0002 1493 1366 1LB (LBP)
IBAN: LB22 0093 0000 0002 1493 1366 1USD (USD)
Info@beitelbaraka.org
www.beitebaraka.org
BRAVO À CES GENS QUI SONT SUR LE FRONT BIEN AVANT LA CRISE SANITAIRE CAUSE PAR LE VIRUS. ILS N’ONT PAS ATTENDU QUE LES ZAIMS VIENNENT FAIRE DES DONS DE L’ARGENT VOLÉ AU COMPTE- GOUTTES POUR MIEUX SE MONTRER ET ASSURER LEUR PÉRÉNITÉ DANS LE PAYSAGE POLITIQUE. MILLE MILLIARDS DE MERCIS. EN ATTENDANT DE POUVOIR SE SUBSTITUER À L’ÉTAT DANS TOUS LES DOMAINES ET LES LAISSER MOISIR DANS LEURS PALAIS ET LEURS LOFTS ILLÉGALEMENT ACQUIS À NOUS DIRE QU’ILS SAVENT CE QU’ILS DOIVENT FAIRE MAIS NE LE FONT PAS...
18 h 05, le 07 avril 2020