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Politique - Expatriés

Rapatriement de Libanais : premier test, dimanche, pour le gouvernement

Les retours seront moins massifs que prévu en raison du refus de nombreux pays d’autoriser les équipes médicales libanaises à tester les passagers avant le départ pour Beyrouth.


Réunion hier entre Hassane Diab et le coordinateur spécial des Nations unies Jan Kubis. Photo Dalati et Nohra

Le gouvernement Diab se prépare à un premier test majeur, ce dimanche, en ce qui concerne l’épineuse question du rapatriement de Libanais bloqués à l’étranger en raison de la pandémie de coronavirus. Un test qui s’annonce difficile en raison du refus de la plupart des pays concernés de permettre aux équipes médicales libanaises de débarquer et de tester les passagers avant leur départ pour Beyrouth, comme le prévoyait le gouvernement.

Deux vols sont confirmés pour l’instant, en provenance de l’Arabie saoudite et du Nigeria, qui devraient permettre de rapatrier environ 200 personnes dimanche, selon la Middle East Airlines : le vol ME425 en provenance de Riyad est attendu à 11 heures, et le vol ME572 en provenance de Lagos doit atterrir à 21h55. Deux autres vols, en provenance d’Abou Dhabi (Émirats arabes unis) et d’Abidjan (Côte d’Ivoire), attendent toujours confirmation.

Contacté par L’Orient-Le Jour, l’ambassadeur du Liban en Arabie saoudite, Faouzi Kabbara, révèle que seulement 80 Libanais débarqueront dimanche à Beyrouth en provenance de Riyad « en raison de conditions sanitaires qui supposent que les passagers ne soient pas assis les uns près des autres ». « En tout, 1 200 Libanais se trouvant à Riyad ont demandé à rentrer. Le nombre total de demandes, dans tout le pays, s’élève à 2 000 », indique M. Kabbara qui appelle à la mise en place de plus de vols vers Beyrouth pour répondre aux cas les plus urgents. Sur un autre plan, l’ambassadeur dit ne pas avoir été informé des mesures prises pour tester les passagers, mais assure que le ministère de la Santé coordonne avec les autorités saoudiennes.

Le vol en provenance de Lagos devrait pour sa part transporter 110 passagers, « sauf changement de dernière minute », selon l’ambassadeur du Liban au Nigeria, Houssam Diab. Au Nigeria, plus de 2 500 personnes ont demandé à être rapatriées, dont environ 1 300 se trouvent à Lagos. L’ambassade a par ailleurs reçu 811 demandes à Abuja dont 127 sont considérées prioritaires. Selon le mécanisme approuvé par le gouvernement, les personnes souffrant de maladies chroniques, les personnes de plus de 60 ans, les enfants de moins de 18 ans ainsi que les personnes dont les papiers ne sont pas en règle seront considérés comme prioritaires. À Kano, 303 demandes ont été présentées, dont 71 sont prioritaires, et à Port Harcourt, l’ambassade a enregistré 220 demandes de rapatriement dont 100 sont considérées prioritaires.

Concernant les mesures sanitaires mises en place, l’ambassadeur fait part du « refus net des autorités nigérianes de voir débarquer une équipe médicale libanaise à Lagos. Les voyageurs seront testés à leur arrivée à Beyrouth », assure Houssam Diab à L’OLJ.

« Les passagers qui arriveront dimanche constitueront un premier test. S’il venait à apparaître qu’un grand nombre d’expatriés étaient contaminés par le coronavirus, les rapatriements s’arrêteront », avait prévenu jeudi le Premier ministre Hassane Diab, qui a évoqué hier cette épineuse question avec le coordinateur spécial des Nations unies Jan Kubis.


(Lire aussi : Hitti : La priorité est donnée aux pays africains, car la situation s’y détériore rapidement)

« Angoisse » des expatriés
Un des défis majeurs rencontrés par les autorités libanaises est celui du refus des autorités des pays concernés d’autoriser des équipes médicales étrangères à effectuer des tests sur leur territoire. Malgré la complexité de la situation, l’ambassadeur du Liban en Afrique du Sud, Kabalan Frangié, affirme poursuivre ses contacts dans certains pays rattachés à son ambassade – qui couvre le Mozambique, la Zambie, l’Angola, le Malawi, Madagascar, la Namibie, les îles Maurice, le Lesotho, le Bostswana, le Zimbabwe et Estwatini (l’ancien Swaziland) –, dans l’espoir de pouvoir permettre au personnel médical venu de Beyrouth d’effectuer les tests de dépistage du Covid-19 avant l’embarquement.

« Nous essayons d’obtenir des autorisations pour le débarquement d’équipes médicales libanaises en Zambie, au Mozambique et en Angola », indique l’ambassadeur à L’OLJ. Les tests pourraient être effectués dans une zone située entre le check-in et l’embarquement. Quant à la République d’Afrique du Sud, elle refuse catégoriquement cette mesure. «La solution serait d’effectuer des tests 72 heures avant le vol », explique M. Frangié.

Interrogé sur les prix exorbitants des billets vers Beyrouth, l’ambassadeur s’est refusé à tout commentaire, tout en rappelant qu’il s’agissait « de l’évacuation de gens qui n’ont pas les moyens de rester plus de temps en Afrique, de familles, de personnes âgées ou de personnes ayant besoin de traitements médicaux ». Le nombre d’expatriés souhaitant rentrer d’Afrique est estimé à environ 12 000 personnes. En Afrique du Sud, environ 1 300 personnes ont fait la demande dont 800 seraient éligibles pour le rapatriement, selon M. Frangié. Dans les milieux des expatriés libanais en Afrique, on vit dans l’angoisse, explique un Libanais établi en Afrique du Sud et souhaitant garder l’anonymat. « Les expatriés vivent dans l’angoisse parce qu’ils ne savent pas jusqu’à quand cette situation va durer », ajoute-t-il. « En Afrique, les autorités imposent des contrôles sur les tests du Covid-19. Une personne contaminée sera donc obligée par les autorités de se faire traiter dans les hôpitaux gouvernementaux. Or, les gens ont peur des maladies qui existent déjà sur le continent, ce qui explique pourquoi ils préfèrent rentrer au Liban », explique la source.



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