Entre les ravages du coronavirus, les dégâts occasionnés à l’économie et l’effarante déglingue sociale et financière des Libanais, il est réconfortant de savoir que nos bougnards locaux, eux, continuent encore à s’attraper pour des broutilles.
Après le crêpage de touffe autour des nominations judiciaires, voici venue la friture autour de quelques couverts à pourvoir à la Banque du Liban et la Commission de contrôle des banques. Ainsi, nos canassons ont encore trouvé moyen de s’étriper pour faire main basse sur les quelques établissements bancaires en ruines qui n’ont plus un kopeck, tant ils ont gavé de biftons verts cet État raté et inutile.
Tonton Hassane, qui devait pourtant s’attendre à ce scénario, a donc fait son numéro de bronca et envoyé paître la tablée ministérielle en escamotant le dossier. Mais en attendant que le gouvernement dégorge sa fatwa dans un avenir pas très proche du lointain, des noms commencent déjà à circuler. Une guirlande de cobayes plutôt BCBG, aussitôt happés par les partisans affamés, attablés autour du festin. On nous jure qu’ils savent lire, écrire et se laver, et sont par-dessus tout dotés d’une moralité nickel. Sauf que, comme il se doit en ce siècle de la technologie numérique avancée, chacun broute peu ou prou auprès de sa communauté.
Pour l’heure, c’est Sleimane Le Franju qui tire la gueule depuis son caillou du Liban-Nord. Mais patience, d’autres suivront, tant le processus est usé jusqu’à la ficelle : quand par exemple un maronite, un sunnite et un chiite se mettent d’accord, c’est le druze qui trinque… et vice-versa à quatre variables. Jusqu’à ce que chacun des autres représentants déguste à son tour dans d’autres nominations, toujours selon la formule magique « un copain, un coquin ». Pour cela, va falloir à chaque fois mettre en commun les 24 neurones disponibles en Conseil des ministres, chauffer jusqu’à la fusion, puis agiter la bonbonnière avec force 8 sur l’échelle de Richter.
Le tout est de savoir maintenant comment les trois présidents vont se positionner. Et au milieu de ce suspense insoutenable, quels seront les deux qui vont soudain se peloter avant de balancer leurs casseroles sur le troisième.
L’histoire du Liban moderne est en marche, et l’on ne s’en rend même pas compte.
gabynasr@lorientlejour.com
commentaires (7)
L,ABRUTISSEMENT ET LES ALIBABAS SONT EN MARCHE DANS LA CAVERNE LIBAN. ILS SOUFFLENT TOUT. EL AKHDAR WILL YEBESS. RIEN NE LEUR ECHAPPE. LEUR FAIM EST INSATIABLE.
C,EST IDIOT CE QUE FAIT LA CENSURE AUJOURD,HUI !
13 h 32, le 03 avril 2020