Le P. Alexandre Bassili s.j., 75 ans, est décédé le 1er avril à l’infirmerie de la résidence des pères jésuites, rue de l’Université Saint-Joseph, au lendemain d’une hospitalisation de près de trois semaines, d’abord à l’hôpital Rafic Hariri, ensuite à l’Hôtel-Dieu. Détecté positif au coronavirus, il semblait pourtant, au terme de sa longue hospitalisation, être tiré d’affaire et avoir surmonté ses symptômes viraux.
Ce n’est pas vraiment le Covid-19 qui a emporté le P. Alex, au terme de 50 ans de vie religieuse, mais les complications qui ont accompagné son hospitalisation et son affaiblissement conséquent, assure son entourage. Originaire de Zahlé, le P. Alex était en effet atteint depuis des années de la maladie de Parkinson dont les effets sur la motricité étaient compensés par un appareillage sophistiqué. On pense que c’est l’impossibilité d’entretenir cet appareillage durant son hospitalisation et l’essoufflement dû à l’usage des respirateurs qui auraient entraîné la mort, par défaillance cardiaque, d’un homme que ses amis jugeaient « droit dans ses bottes ». Son inhumation s’est faite en toute discrétion, a annoncé la Compagnie de Jésus, qui réserve à des temps meilleurs des condoléances dans les règles.
Dépisté positif au virus Covid-19 avec trois autres prêtres aujourd’hui en convalescence, mais toujours confinés avec d’autres membres de la Compagnie de Jésus dans la même situation, le P. Alex était connu pour sa vie « pleine de services discrets, notamment au Collège Notre-Dame de Jamhour », confient ses proches sur Facebook. Il fut un temps responsable des jeunes jésuites qui venaient au Liban passer les deux années d’expérience de terrain réglementaires, après leur noviciat. Ces dernières années, il cumulait, avec ses charges d’archiviste de la Compagnie, celle de principal assistant du provincial des jésuites, le P. Dany Younès, son cadet, qu’il comptait au nombre de ses amis. Sa dextérité en informatique était régulièrement sollicitée par ses frères en religion.
Sur l’influence qu’il a pu avoir sur des générations de jeunes et de moins jeunes, un témoignage se détache plus particulièrement, celui du provincial de la Compagnie de Jésus. « Le père Alex, écrit Dany Younès, était mon accompagnateur lors de ma première retraite au couvent de Taanayel, en 1992. Cette retraite a marqué ma vie, au point qu’elle m’a conduit à demander à rejoindre la Compagnie de Jésus. Il ne parlait pas beaucoup, mais quand il vit le doute affaiblir ma détermination et ma confiance en Dieu, il n’hésita pas. “Le doute vient de l’adversaire.” Cette parole suffit alors à me réveiller de l’engourdissement des tentations. Je devais, par la suite, beaucoup apprendre de certains maîtres, mais cette première leçon était celle qui a posé les fondements. Au revoir. »
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18 h 37, le 03 avril 2020