Dans ce pays dirigé par des brêles, plus un jour ne passe sans qu’on assène à la population claquemurée dans ses chaumières de nouvelles directives enfiévrées destinées à démontrer que les pouvoirs publics ont encore de beaux restes. Et comme d’habitude au Liban, dès qu’on donne à renifler à un département officiel un moignon de pouvoir, ses sous-fifres bombent le torse, multiplient les coups de menton et se mettent à fonctionner par soubresauts d’autorité.
Habitués à la circulation débridée et aux rues grouillantes de monde, les cerbères des FSI n’en reviennent pas d’être devenus les maîtres absolus de la chaussée. Les gens sont si bien confinés que ces miliciens d’État ont fini par oublier jusqu’à leur existence. Aussi, c’est avec une joie à peine contenue, qu’ils entendent faire appliquer à la schlague un couvre-feu que le gouvernement n’a même pas été fichu de proclamer et qu’il a piteusement sous-traité auprès de la population elle-même. À l’instar de ce troufion mal embouché qui s’est jeté comme un pitbull sur un chauffeur de taxi qui essayait tant bien que mal de gagner sa vie, pour lui torcher un PV, pensant que c’est toujours ça de pris pour boucher le trou de la dette et qu’il sera sans doute décoré s’il aidait l’État à se refaire du gras.
Pour le reste, tout va pour le pire dans le pire des mondes possibles. Avec une bonne chose quand même : grâce aux masques sanitaires, on ne voit déjà plus la hure des responsables politiques. Mais les confiner ne suffit plus, puisqu’il faut désormais les passer au désinfectant. Ce qui ne sera pas pour déplaire aux distributeurs de gel hydroalcoolique, qui se frottent les mains au-delà du nécessaire tant les prix de leurs produits ont flambé.
Idem pour les détracteurs du gouvernement, qui avaient pourtant eu largement le loisir d’exercer leurs talents à l’époque des cabinets d’union nationale, où avec leurs complices ils mettaient le pays à sac. C’est d’ailleurs souvent le problème avec les oppositions : elles ont tendance à s’opposer. Peine perdue, le virus démocratique ne passera pas.
Entre-temps les bobards gouvernementaux sont mitraillés dans un staccato hallucinant. Pas moins de 12 milliards de LL à faire pleuvoir sur les plus démunis. À l’heure où les banques tirent la langue devant leurs coffres vides qui bayent aux corneilles, faut croire que Tonton Hassane fait la multiplication des pains. Si malgré tout il arrive à trouver encore quelques piécettes à distribuer, faudra vite lui donner le Nobel d’économie puis le propulser à la tête du FMI.
gabynasr@lorientlejour.com
Dans ce pays dirigé par des brêles, plus un jour ne passe sans qu’on assène à la population claquemurée dans ses chaumières de nouvelles directives enfiévrées destinées à démontrer que les pouvoirs publics ont encore de beaux restes. Et comme d’habitude au Liban, dès qu’on donne à renifler à un département officiel un moignon de pouvoir, ses sous-fifres bombent le torse,...
commentaires (6)
SPLENDIDE COMME TOUJOURS UNE REPONSE QUAND MEME A LA QUESTION: LES 12 MILLIARD C'EST LE MONTANT DU CHEQUE DONNE PAR L'ASSOCIATION DES BANQUES A DIAB : 6 MILLIONS DE DOLLARS DE DON ( ALORS QUE LES LIBANAIS MENDIENT 50 DOLLARS PAR SEMAINE DE LEUR PROPRE ARGENT AUX BANQUES) QU'A PROMIS RM DIAB A MR SFEIR AUX BANQUES EN CONTREPARTIE DU DON ? MERCI OLJ DE NOUS FAIRE CONNAITRE LA REPONSE SI POSSIBLE
LA VERITE
02 h 35, le 29 mars 2020