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Moyen-Orient - focus

Plus de 1 000 morts en Iran, qui défend ses choix

Le gouvernement refuse de mettre des villes ou régions en quarantaine, comme cela a pu être fait en Chine ou en Italie.

Le grand bazar de Téhéran était noir de monde hier. Photo AFP

Le cap des 1 000 morts dus au nouveau coronavirus a été franchi officiellement hier en Iran, où le gouvernement, qui n’a ordonné jusque-là aucune mesure de quarantaine ou confinement, défend sa réponse face à l’épidémie. Selon le vice-ministre de la Santé, Aliréza Raïssi, 147 décès supplémentaires de patients atteints de la maladie Covid-19 ont été enregistrés en 24 heures, ce qui représente un nouveau record journalier pour le pays, parmi les plus durement touchés par la pandémie après la Chine. Le bilan officiel s’élève désormais à 1 135 morts en Iran, sur un total de 17 361 personnes contaminées. Lors du point de presse quotidien de son ministère, M. Raïssi a déploré que certains Iraniens ne prenaient « pas au sérieux » la maladie alors même que « tout le monde est au courant ». « Si les gens (nous) aident, nous pouvons contrôler (la situation), sinon il faut s’attendre à ce que (la crise) se prolonge au-delà de deux mois », a-t-il averti.


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« Bazars pleins »

Le vice-ministre s’est notamment plaint qu’à Téhéran les « bazars sont pleins » et que les gens se déplacent en voiture en dépit d’avertissements à répétition visant à les en dissuader. Selon des journalistes de l’AFP, l’affluence sur les marchés de la capitale est nettement moindre qu’en temps normal, mais elle semble néanmoins avoir augmenté sensiblement ces derniers jours alors qu’approche le Nouvel An iranien (cette année le 20 mars), fête habituellement précédée d’une intense activité commerciale.

La ville offre assurément un visage différent de celui du Paris désert tel que reflété hier par plusieurs photographes de l’AFP après la décision annoncée par le président Emmanuel Macron d’imposer aux Français 15 jours de confinement.

Mais lors d’une allocution télévisée après la réunion hebdomadaire du cabinet, le président iranien Hassan Rohani a défendu les mesures prises jusque-là par son gouvernement, qui refuse de mettre des villes ou régions en quarantaine, comme cela a pu être fait en Chine ou en Italie. « Certains se demandent pourquoi le gouvernement n’intervient pas, mais je pense que nous sommes intervenus de façon considérable », a déclaré M. Rohani. « On a fait de grandes choses (et pris notamment) des mesures qu’aucun autre pays n’a prises », comme celle de fermer les écoles pendant au moins 45 jours selon les endroits, a-t-il dit.

M. Rohani a aussi fait référence à la fermeture de plusieurs centres de pèlerinages chiites annoncée cette semaine.

« Nous viendrons à bout de ces temps difficiles », a-t-il ajouté, louant les efforts d’un gouvernement qui assure à sa population la fourniture de ce dont elle a besoin, contrairement à ce qui se passe à « Londres, Berlin et Paris », où a-t-il dit, les étals des magasins sont « vides », certains hôpitaux n’ont « plus de place » et des gens se battent pour du papier hygiénique.


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« Soyez patients »

Le congé du Nouvel An iranien (cette année du 19 mars au 3 avril) met traditionnellement tout le pays sur les routes pour des retrouvailles familiales ou des séjours dans des lieux prisés comme les bords de la mer Caspienne, dans le nord du pays. Pour dissuader les gens de bouger, plusieurs provinces ont pris des arrêtés de fermeture de tous les hôtels et autres lieux d’hébergement.

« Soyez patients pendant ces deux semaines pour que, si Dieu le veut, nous puissions (vaincre) ce virus », a déclaré hier M. Raïssi. Selon lui, 5 710 personnes se sont remises de la maladie. L’agence officielle IRNA a notamment fait part de la guérison de deux malades très âgés, une femme de 103 ans et un homme de 91 ans, alors que le risque de mortalité passe pour être beaucoup plus élevé chez les personnes de plus de 80 ans touchées par l’épidémie. La République islamique accuse depuis plusieurs semaines les sanctions économiques américaines qui la visent de nuire gravement à ses efforts contre le nouveau coronavirus en privant le pays des médicaments et des équipements médicaux dont il a besoin. Le ministère des Affaires étrangères a accusé hier plusieurs pays musulmans, dont l’Arabie saoudite, grand rival régional de l’Iran et allié de Washington, d’avoir fait échouer un projet de condamnation des sanctions américaines que Téhéran dit avoir présenté au Mouvement des non-alignés.


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