Amer Fakhoury. Photo ANI
Le Tribunal militaire a décidé lundi de libérer l’ex-responsable de la milice pro-israélienne de l’Armée du Liban-Sud, Amer Fakhoury, après avoir abandonné les charges de torture de prisonniers à la prison de Khiam en 1998 dont il avait été, à une certaine époque, le commandant.
M. Fakhoury fait néanmoins l'objet d'un deuxième procès intenté par d’anciens détenus de Khiam, mais il n’a pas pu comparaître en raison de son état de santé dû, selon son avocat, à une leucémie. Son procès a été plusieurs fois reporté. Il se trouvait dernièrement à l’hôpital.
Accusé de meurtres, tentatives de meurtre, enlèvements et tortures à partir de 1985, il a été arrêté le 12 septembre 2019, sous la pression de l’opinion publique et notamment des anciens détenus de la prison de Khiam.
En 1996, M. Fakhoury avait été condamné par contumace à 15 ans de prison pour collaboration avec Israël. Se croyant couvert par la prescription, il est rentré au pays en septembre dernier, ne s’attendant pas à ce que les autorités l’appréhendent pour d’autres crimes, notamment la torture et la mort d’anciens détenus, ou l’obtention présumée de la nationalité israélienne.
Fin février, la sénatrice américaine démocrate Jeanne Shaheen, qui se mobilisait pour obtenir la libération de l’ancien responsable de l’ALS, avait annoncé avoir présenté un projet de loi bipartisan avec le sénateur républicain Ted Cruz, prévoyant des sanctions contre les responsables libanais impliqués dans la détention ou l’arrestation de tout citoyen américain au Liban. Ce projet de loi sur "la tolérance zéro pour les détentions illégales" de citoyens américains au Liban (Zero Tolerance Act) intervient "après le refus des autorités libanaises de libérer le citoyen américain Amer Fakhoury, détenu illégalement à Beyrouth depuis septembre 2019 et qui souffre d’un cancer de stade 4", avait annoncé la sénatrice dans un communiqué.
Une source diplomatique américaine avait indiqué en février à L’OLJ que des "agents consulaires s’étaient rendus au chevet de M. Fakhoury, ajoutant être "préoccupée" par son état de santé qui, selon les médecins, "s’est dégradé et nécessite un traitement médical spécialisé".
Pour mémoire
Amer Fakhoury, un dossier épineux entre Washington et Beyrouth
LA JUSTICE S,EST PRONONCEE. LA LOI EST APPLIQUEE. CA SUFFIT !
19 h 44, le 16 mars 2020