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À La Une - pandémie

Coronavirus : l'Europe ferme ses frontières, Trump admet le risque d'une récession

L'épidémie a déjà fait plus de 7.000 morts dans le monde, notamment en Europe où l'explosion du nombre des malades pousse les Etats à confiner leurs populations.

Des dizaines de personnes faisant la file à l'entrée d'un supermarché de Montpellier, dans le sud de la France, le 16 mars 2020. Photo AFP / Sylvain THOMAS

L'Union européenne a annoncé lundi la fermeture de ses frontières pour freiner la propagation du coronavirus, au moment où Donald Trump brandissait le spectre d'une récession aux Etats-Unis.

L'épidémie a déjà fait plus de 7.000 morts dans le monde, notamment en Europe où l'explosion du nombre des malades pousse les Etats à confiner leurs populations.

"Nous sommes en guerre", a martelé le président français Emmanuel Macron, annonçant l'interdiction des déplacements non essentiels interdits dès mardi midi. "Toute infraction sera sanctionnée", a-t-il mis en garde, annonçant par ailleurs la suspension pour 30 jours de tous les voyages entre les pays non européens et l'UE.

Evoquant une "tragédie humaine", le G7, qui s'est réuni par visioconférence, s'est dit déterminé à faire "tout ce qui est nécessaire" pour restaurer la croissance mondiale, que ce soit des mesures budgétaires et monétaires ou des actions ciblées.

Pour la première fois, Donald Trump a jugé "possible" une récession aux Etats-Unis. Interrogé sur le devenir de cette pandémie face à laquelle tous les pays de la planète se barricadent un à un, le président américain a évoqué une possible fin de l'épidémie aux Etats-Unis en juillet ou août. Recommandant à tous les Américains, y compris "les plus jeunes et en bonne santé", d'éviter les regroupements "de plus de 10 personnes", il a jugé que la réponse de la Maison Blanche méritait un "10/10".

L'Organisation mondiale de la santé, qui a souligné qu'il y avait désormais plus de cas et de décès dans le reste du monde qu'en Chine, à appelé à effectuer un test "pour chaque cas suspect".

En Allemagne, les habitants sont appelés à "rester à la maison" et à renoncer aux vacances. L'Espagne a fermé ses frontières terrestres, la Suisse a décrété l'état d'urgence, interdisant pratiquement "toutes les manifestations publiques et privées". Le gouvernement britannique demande d'éviter tout contact et déplacement "non essentiel".

A des milliers de kilomètres de là, le gouverneur de l'Etat américain du New Jersey, voisin de New York, a annoncé un couvre-feu concernant tous les commerces et déplacements non essentiels, la première mesure de ce type au niveau d'un Etat, et le Canada bannit l'entrée d'étrangers sur son territoire, exhortant par ailleurs à ne pas quitter son domicile.

Mardi se déroulera une réunion extraordinaire des 27 dirigeants de l'Union européenne.



(Lire aussi : Asie vs Europe : les différentes stratégies pour venir à bout du coronavirus)



Lieux saints, plages, etc.

Les restrictions aux frontières s'ajoutent à une cascade de mesures prises dans les différents pays. Ecoles et universités, restaurants, bars, discothèques, cinémas, sont désormais fermés un peu partout, y compris les pubs en Irlande et les maisons closes aux Pays-Bas.

Sans parler de quatre importants lieux saints en Iran, dont le sanctuaire de Machhad, du Taj Mahal en Inde, des mosquées au Maroc, de la suspension des prières collectives en Turquie, les habitants de Rio étant pour leur part appelés à quitter les plages.

Le monde du sport est à l'arrêt ou à huis clos, les musées restent clos et les annulations d'événements culturels se multiplient.

La ville de Moscou a annoncé la fermeture à compter du 21 mars de toutes les écoles et va limiter drastiquement dès mardi toute activité publique de loisir en raison de la pandémie de coronavirus.



(Lire aussi : Écoutons ce que le coronavirus nous ditl'Edito d'Emilie SUEUR)



Lundi noir sur les marchés
Les marchés boursiers reflétaient cette humeur, avec un lundi noir malgré l'offensive des banques centrales.

La Réserve fédérale américaine (Fed) a brutalement abaissé dimanche ses taux d'intérêt à zéro et participé à coups de centaines de milliards de dollars à une action mondiale concertée avec d'autres banques centrales -celles du Japon, du Royaume-Uni, du Canada, de Suisse- pour approvisionner le monde en liquidités. Elle a procédé à une deuxième opération lundi (500 milliards).

Des annonces qui n'ont pas suffi à rassurer les marchés, tétanisés par les craintes d'une récession mondiale face à une pandémie qui semble ralentir dans son berceau asiatique mais se propage sur les autres continents.

Les Bourses européennes ont clos leur séance lundi en forte baisse (de 5,31% à Francfort, de 4,71% à Londres) et celle de New York poursuivait sa dégringolade après la reprise des échanges, interrompus peu après l'ouverture. Son indice vedette, le Dow Jones s'effondrait vers 14H00 GMT de 9,51%.

Plusieurs grandes compagnies aériennes ont fortement réduit la voilure. La compagnie allemande Lufthansa va ainsi supprimer "jusqu'à 90%" de ses capacités de vols long courriers, ses consoeurs américaines vont réclamer 50 milliards de dollars d'aide.



(Lire aussi : Covid-19 : la revanche de l’Étatle commentaire d'Anthony SAMRANI)



Dans le monde entier, le nombre des cas de Covid-19 recensés officiellement s'établissait lundi à 17H00 GMT à plus de 175.000 cas, selon un bilan établi par l'AFP. La maladie a fait périr plus de 7.000 personnes, dont 2.158 en Italie, le nombre des contaminations explosant en Europe. Il y a désormais plus de décès recensés ailleurs dans le monde qu'en Chine continentale (3.213), point de départ en décembre de la pandémie et pays le plus touché.

L'Italie, où l'on compte environ 28.0000 cas, n'a pas "encore atteint le pic" de contagion, a averti son Premier ministre.

Deuxième pays le plus touché d'Europe, l'Espagne (9.191 cas dont 309 morts) a enregistré près de 1.500 nouveaux cas en 24 heures et le gouvernement a prévenu que le confinement de la population risquait de durer.

En France (127 morts et 5.423 cas avec plus de 400 personnes hospitalisées en état grave), la situation "est très inquiétante" et "se détériore très vite", selon les autorités.

Aux Etats-Unis, où le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a accusé lundi la Chine de "semer la désinformation et des rumeurs abracadabrantes" sur l'origine du coronavirus, un premier essai clinique est en cours pour un vaccin.



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commentaires (1)

L'Europe est tellement à l'arrêt qu'on est obligé d'utiliser des images de supermarchés Argentins pour illustrer cet article :-D

Gros Gnon

15 h 31, le 16 mars 2020

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Commentaires (1)

  • L'Europe est tellement à l'arrêt qu'on est obligé d'utiliser des images de supermarchés Argentins pour illustrer cet article :-D

    Gros Gnon

    15 h 31, le 16 mars 2020

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